Londres, 24 fèv 2017(SPS) L’organisation britannique soutenant les droits du peuple du Sahara occidental, Adala UK, a dénoncé vendredi, l’usage de la torture par la Maroc contre les citoyens sahraouis qui s’opposent à la colonisation marocaine de leur territoire, appelant à des enquêtes sur ces dépassements.
AdalaUK, a écrit sur son site web, que les forces de sécurité marocaines, continuent de recourir à la "torture" et aux "violations constantes" des droits de l’Homme au Sahara occidental, rendant la vie des citoyens sahraouis "critique".
Outre la maltraitance des civils sahraouis que le Maroc "retient arbitrairement" dans les territoires sahraouis occupés et au Maroc, l’occupant marocain "use de la torture et des peines de prisons, sans motif, pour soutirer des aveux et obliger les victimes à les signer", précise Adala UK.
Les documents signés sous la torture, qui impliquent les victimes dans des actes et des responsabilités dont ils sont totalement innocents, sont par la suite, utilisés comme preuves contre ces prisonniers.
L’organisation cite de nombreux témoignages auxquels elle a eu accès, auprès des détenus, d’ex-prisonniers d'opinion, et même de membres des familles des victimes.
Il est affirmé que "des agents marocains utilisent la torture physique et psychologique contre les détenus sahraouis, à l’aide de nombreux moyens."
Les forces marocaines usent de torture psychologique comme "le refus des visites familiales" aux prisonniers sahraouis. Quant aux tortures physiques, elles s'illustrent par "les simulations de noyades, la privation de sommeil, d’eau, de nourriture et l’accès aux services de santé."
Les prisonniers sont également tabassés, brûlés avec des cigarettes, certains sont mêmes "violés" ou suspendus et placés longtemps en isolement, pour "fausses accusations", ou juste pour avoir revendiqué l’indépendance de leur pays.
A leurs libération, beaucoup gardent encore les traces de violence physique, souffrent de problèmes de santé mentale qui exigent une longue prise en charge médicale, des rhumatismes et autres maladies graves dues à la maltraitance et aux mauvaises conditions d’emprisonnement.
Pourtant, précise l’organisation, ces détenus "n’ont fait qu’exprimer leurs opinions politiques concernant le Sahara occidental, et le droit indéniable à leur autodétermination et celui de leur peuple", reconnu par la communauté internationale.
Adala UK affirme que, par ces agissements, le Maroc a "gravement violé la Déclaration universelle des droits de l'Homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention contre la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants".
Il est également relevé que les autorités pénitentiaires et judiciaires marocaines n'enquêtent pas sur les plaintes déposées par les détenus qui attirent l'attention sur la torture dont ils ont été victimes.
"Les coupables jouissent toujours de l'impunité et continuent à commettre des actes de torture et traitements cruels, contre les détenus sahraouis", affirme Adala UK.
Les autorités marocaines doivent "enquêter sur toutes les plaintes déposées contre des agents des services pénitentiaires et de sécurité et le personnel, pour torture et mauvais traitement", soutient l’organisation.
Elle demande également la libération de tous les prisonniers d’opinion sahraouis, car "la seule preuve retenue contre eux est des aveux obtenus par l'usage de la torture".
Adala UK rappelle qu’au cours de sa visite au Maroc et au Sahara occidental en septembre 2012, Juan Méndez, Rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, a signalé que les procureurs et les juges marocains enquêtent rarement sur les plaintes contre l'usage de la torture pour obtenir des preuves ou des aveux pendant les premiers stades des interrogatoires.(SPS)
020/090/700 241900 FEV 017 SPS