Chahid El Hafed, 30 déc 2016 (SPS) Le Premier ministre, Abdelkader Taleb Omar a imputé jeudi au régime marocain la responsabilité de la tension que connait la région d’El Guergarate au sud du Sahara Occidental, affirmant que le Front Polisario a décidé l'envoi de troupes pour mettre un terme aux tentatives du Maroc d'empiéter sur la bande frontalière avec la Mauritanie.
Dans un entretien à l'agence d'information mauritanienne "Alakhbar", M. Taleb Omar a imputé au régime marocain la responsabilité de la tension qui règne à El Guergarate suite à la violation de l'accord du cessez-le-feu conclu avec le Sahara Occidental sous l'égide de l'ONU, précisant que "le Polisario a envoyé ses forces dans la région après avoir saisi la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), qui n'a pu empêcher les nouvelles manœuvres du régime marocain visant à changer les choses en exerçant des pressions et en imposant le fait accompli dans la ville de Laguera"
"Cette crise a commencé quand le régime marocain a empiété sur la bande frontalière avec la Mauritanie en asphaltant une route s'étendant jusqu'à la frontière mauritanienne", a indiqué le Premier ministre sahraoui, ajoutant que le régime marocain "avait l'intention d'installer des fils barbelés pour isoler cette région jusqu'aux côtes atlantiques".
En réponse à une question sur les propos du Secrétaire général du parti marocain l'Istiqlal qui avait déclaré que "la Mauritanie était une terre marocaine", M. Taleb Omar a estimé que "ces propos ne peuvent être dissocier des développements de la situation à El Guergarate", "de même qu'ils ne peuvent être dissocier de la politique de l'usage de la force, de la violence verbale et du chantage, ce qui a conduit le gouvernement sahraoui à dénoncer et refuser la politique expansionniste du régime marocain".
Par ailleurs, le Premier ministre sahraoui a mis l'accent sur "les efforts de l'Armée sahraouie et les forces de sécurité pour faire face aux réseaux du crime organisé et du terrorisme et le trafic de drogue en provenance du Maroc avec la complicité des officiers en poste sur la bande frontalière", soulignant que plusieurs groupes ont été mis hors d'état de nuire et des grandes quantités saisies.
Il a aussi exprimé le vœu de voir l'élection d'un nouveau secrétaire général de l'ONU conduire à "un changement de la situation qui ne peut rester en l'état" estimant que "le statu quo nourrit les tensions et ne sert pas la paix". "Le Maroc a besoin de messages forts", a-t-il conclu. (SPS)
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