Madrid, 25 oct 2016 (SPS) Le Conseil municipal de la ville espagnole Bilbao a exprimé "son rejet de la décision du gouvernement marocain de refuser récemment l’accès à El Aaiun à une délégation basque d’observateurs des droits de l’homme".
Signé par tous les groupes politiques composant ce Conseil municipal (PNV,PSE-EE,EH Bildu, PP, Udallberri et Gozen), le communiqué rappelle qu’au début du mois d’octobre, la police marocaine avait refusé à la délégation basque de débarquer dans la capitale du Sahara occidental El Aaiun occupée où elle devait participer à une conférence sur les violations des droits de l’homme .
Dans sa déclaration, le Conseil municipal qui souligne en outre que le refus d’accès à la ville d'El Aain à cette délégation composée de Carlos Beristain et Gloria Guzman ,chercheurs à l’institut d’études pour la coopération et le développement à l’université du pays basque et Arantza Chacon appartenant au réseau basque de soutien aux femmes sahraouis, "reflète le manque d’intérêt pour la reconnaissance des droits des victimes et les difficultés de contact qu’ont les personnes ou les organisations qui peuvent les soutenir.
"Ce refus est non seulement illégale, mais pose un nouvel obstacle à l'amélioration de la situation dans le Sahara, en constatant que le respect des droits de l'homme est la base de la solution politique au conflit", a-t-on ajouté.
Par ailleurs, le conseil municipal demande au gouvernement espagnol et les institutions internationales à "entreprendre toutes les mesures nécessaires pour que le gouvernement marocain facilite le libre accès au territoire du Sahara occidental et à sa population, aux institutions et aux organisations travaillant dans le domaine des droits de l'homme et la coopération".
Le conseil municipal de Bilbao, a-t-on ajouté, réaffirme sa "solidarité avec le peuple sahraoui dans ses justes revendications," et exprime son soutien á l’équipe d'observateurs qui l’assure de "son engagement total dans les projets de recherche qu’elle développe sur les violations graves des droits de l’homme au Sahara occidental".
L’activiste et chercheur espagnol en droits de l’homme, Carlos Martin Beristain, récemment expulsé avec deux autres activistes (espagnole et salvadorienne) par les autorités marocaines d’El Aaiun occupée avait indiqué à son retour en Espagne que "le Maroc a peur de la vérité qui est au cœur de tout processus de paix", tout en demandant aux agences onusiennes notamment le haut commissariat aux droits de l’homme et le groupe de travail sur les disparitions forcées "d’exiger du Maroc des explications au sujet de leur expulsion pour ne pas permettre l’arbitraire contre les droits des victimes".
Il avait en outre souligné que les travaux de recherche entamées durant ces dernières années, ont permis "la découverte de deux fosses communes contenant les restes de huit personnes portées disparues et une étude de 261 cas de torture, de viols, de disparitions et de bombardements des populations civiles".
La délégation basque devait participer à une conférence intitulée "ensemble contre l’impunité et la dissimulation de la vérité" organisée par l’association sahraouie des victimes des violations des droits de l’homme.
L’Eurodéputée espagnole Paloma Lopez avait souligné récemment que l’Union européenne devrait "garantir aux militants et défenseurs européens des droits de l’homme, solidaires du peuple sahraoui, l’accès aux territoires occupés du Sahara occidental". Elle avait indiqué que les autorités marocaines imposent des restrictions aux étrangers qui souhaitent se rendre au Sahara occidental occupé, un territoire qui reste fermé aux militants des droits de l’homme, aux journalistes et aux avocats qui soutiennent les défenseurs sahraouis du droit à l’autodétermination.(SPS)
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