Addis-Abeba, 31 jan 2016 (SPS) Le Premier ministre, M. Abdelkader Taleb Oumar a appelé dimanche les dirigeants africains à "prendre des initiatives courageuses pour faire entendre la voix de l'Afrique qui rejette la poursuite de l'occupation des territoires d'un pays membre de l'Union africaine."
Intervenant devant les participants au 26ème sommet ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, M. Taleb Oumar a regretté l’absence de progrès dans le règlement du conflit du Sahara occidental en raison de la position marocaine d’intransigeance et son refus de mettre en œuvre les décisions et les résolutions internationales confirmant la justesse de la cause sahraouie et considérant le Maroc comme une force d'occupation.
Le premier ministre a rappelé que les deux parties du conflit, le Front Polisario et le Maroc, ont signé le plan de règlement ONU/OUA par lequel ils ont accepté le cessez-le-feu en 1991 et la création de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un Référendum au Sahara occidental (MINURSO), un référendum qui n'a pu voir le jour, en dépit des appels à fixer une date pour organiser ce référendum et la volonté de la partie sahraouie d’entamer des négociations avec le Maroc pour atteindre cet objectif.
"Le Maroc refuse toujours la relance des négociations et entrave la visite du secrétaire général de l'ONU et son Envoyé personnel dans la région, cette intransigeance est appuyé malheureusement par un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU qui est la France", a-t-il ajouté.
M. Taleb Oumar a appelé à cette occasion l'Organisation des Nations Unies à mettre un terme à la situation de blocage, soulignant que sa poursuite pourra augmenter la menace de la paix et la stabilité dans une région qui connait de nombreux conflits.
Il a en outre appelé l''ONU et l'UA à déployer tous leurs efforts pour élargir les pouvoirs de la MINURSO afin de surveiller et protéger les droits de l’homme, lever l'état de siège imposé sur le Sahara occidental.
S’agissant des accords économiques conclus avec le Maroc, le premier ministre a insisté sur l'importance de l'annulation de tous les accords signés avec les pays et les entreprises étrangères incluant les territoires sahraouis occupés, à l'instar de la décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) le 10 décembre 2015.
Il a dénoncé la décision du conseil du Forum de Crans Montana de tenir sa prochaine session dans la ville occupée de Dakhla, appelant les organisations, les sociétés et les États à boycotter cet évènement qui se tient dans un territoire relevant de la responsabilité de l'ONU, sujet d'un processus de décolonisation inachevé.
Pour rappel, les travaux du 26ème sommet ordinaire de l’Union africaine (UA) ont pris fin dimanche après-midi à Addis-Abeba, par l’adoption des différents rapports thématiques qui lui ont été soumis par le conseil ministériel. (SPS)
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