Bruxelles, 06 déc 2015 (SPS) Le ministre délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati, a appelé dimanche l'Union européenne (UE) à "faire preuve de cohérence" et à demander à ses 28 Etats membres de mettre en œuvre l'étiquetage des produits agricoles et industriels, dits frauduleusement "marocains", provenant du Sahara occidental occupé et vendus sur le marché européen.
"L'UE, qui soutient les efforts de l'ONU pour parvenir à une solution juste et durable du conflit au Sahara occidental occupé, prévoyant l'autodétermination du peuple sahraoui, doit faire preuve de cohérence", a déclaré M. Sidati à l'agence de presse algérienne (APS).
Au regard du droit international, a soutenu le diplomate sahraoui, "l'exploitation des richesses naturelles appartient au seul dépositaire de la souveraineté, c'est à dire le peuple du Sahara occidental (en lutte pour son droit à l'autodétermination)".
L'ONU considère toujours le Sahara Occidental comme un territoire non autonome, où le processus de décolonisation n'est pas achevé, ce qui signifie, a argumenté le représentant de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) auprès des institutions européennes, que "la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental ne peut pas être reconnue."
Le droit international "souligne clairement la nécessité qu'il y ait consultation et accord du peuple sahraoui pour toute activité concernant les ressources naturelles, et il faut aussi, et c'est indissociable, que ce soit au bénéfice des Sahraouis", a-t-il expliqué.
"Or, le pillage, par les compagnies étrangères et au bénéfice du Maroc, des richesses naturelles, se poursuit sans que les Sahraouis ne soient jamais consultés. Aujourd'hui, les produits des territoires sahraouis occupés, sont étiquetés comme fabriqués au Maroc", a-t-il regretté.
Le ministre sahraoui a estimé, à ce titre, que l'UE doit demander une traçabilité des produits et même "exiger" que les produits en provenance du Sahara occidental soient identifiés et reconnus.
"Au cas où ces produits sont identifiés en tant que produits fabriqués dans les territoires occupés, l'UE doit cesser de les importer car c'est contraire au droit international", a-t-il indiqué.
M. Sidati considère la décision prise le 11 novembre dernier par la Commission européenne, qui avait invité les Etats membres de l'Union à procéder à l'étiquetage des produits fabriqués dans les colonies israéliennes sur les territoires palestiniens, "un précédent" que l'UE "doit méditer".
020/090/700 061458 DEC 015 SPS