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Un documentaire sur les violations des droits de l'Homme du Maroc au Sahara occidental sur la chaìne TV ARTE

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Paris, 12/05/2015 (SPS).- "Nous voulons rentrer chez nous", "rendez nos terres et nos richesses naturelles", "nous voulons un Sahara occidental libre", clamaient des réfugiés sahraouis dans un documentaire télévisé récemment diffusé par la chaîne franco-allemande ARTE sur les violations des droits de l'Homme par l'occupation marocaine au Sahara occidental.

 

Le documentaire passe en revue des témoignages de réfugiés sahraouis du camp de "Smara", des déclarations du président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, de responsables du Front Polisario et d'activistes internationaux des droits de l'Homme ainsi que des étapes de l'histoire du Sahara occidental depuis l'occupation espagnole jusqu'à aujourd'hui.

 

Les photos prises par les réalisateurs du documentaire intitulé "La dernière colonie: le peuple oublié du Sahara occidental" expriment la souffrance des Sahraouis à l'ombre de la poursuite de l'occupation marocaine et du silence de la communauté internationale face aux violations perpétrées au Sahara occidental occupé.

 

Les témoignages de Sahraouis laissent entrevoir une perte de patience

 

Mohamed Slimane, un jeune sahraoui qui a accompagné les réalisateurs de ce documentaire n'a pas caché sa colère et a exprimé la souffrance et la douleur du peuple sahraoui.

 

Né dans le camp de réfugiés de "Smara", Mohamed n'a jamais foulé le sol de ses ancêtres. Il a étudié l'art et la littérature anglaise en Algérie avant de rejoindre sa famille à Smara pour aider son père Slimane, non voyant dans son atelier de couture.

 

"Nous vivions en toute liberté avant l'invasion de l'armée marocaine" en 1975 qui nous a contraint de rejoindre les camps des réfugiés, a déclaré le père de Mohamed.

 

Au début du documentaire, les réalisateurs remontent à la fin du 19e siècle lorsque l'Espagne occupait les territoires sahraouis, puis à l'établissement du Front Polisario et enfin l'annonce de l'Espagne en 1975 de sa disposition à sortir du Sahara occidental.

 

Déjà à l'époque, la colonie avait suscité "les convoitises du Roi marocain, Hassan II" qui a organisé, durant cette même année, "la marche verte" à la faveur de laquelle 350.000 colons marocains ont peuplé le Sahara occidental.

 

En 1991, après 16 ans de guerre au Sahara occidental, un cessez le feu est annoncé et des casques bleus ont été déployés dans le cadre d'une mission onusienne dont le mandat était de contrôler le cessez-le-feu, recenser la population et organiser du referendum d'autodétermination du peuple sahraoui (Minurso), sauf que ce processus qui devait durer quelques mois est maintenu au statu quo 21 ans après.

 

Le documentaire évoque également le bombardement par l'armée d'occupation marocaine des territoires libérés de Tifariti peu avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

 

Le documentaire montre également des vastes espaces semés de mines anti-personnelles posées par l'occupation marocaine à Tifariti avant leur restitution par le Front Polisario.

 

A quand les Sahraouis vont-ils attendre? Quant leur aspiration à la paix sera-t-elle concrétisée? s'interroge Mohamed, un jeune réfugié du camps de Smara qui a souligné que le peuple sahraoui luttait pour son identité et son histoire avant d'appeler la communauté internationale à trouver une issue au conflit dans les plus brefs délais pour éviter une aggravation de la situation.

 

Le peuple sahraoui "ne perdra jamais espoir, et est prêt à consentir davantage de sacrifices pour le recouvrement de ses droits légitimes", a souligné un officier de l'armée de libération sahraouie.

 

Confirmation de cas de violation de conventions internationales  et répression de manifestations pacifiques

 

Le film revient sur le quotidien des Sahraouis dans la ville de Layoun où des manifestations sont réprimées violemment par la police marocaine qui utilise les bâtons et le gaz lacrymogène contre les manifestants.

 

Des photos d'archive montrant des femmes victimes de traitement inhumain sont également présentées dans le film.

 

Le documentaire jette la lumière sur les évènements survenus dans le camps des réfugiés "Gdeim Izik" près de la ville occupée de Layoun qui compte plus de 200000 sahraouis. Près de 5000 sahraouis avaient organisé en octobre 2010 une manifestation, violement réprimée par les autorités marocaines, pour protester contre l'occupation du Sahara Occidental.

 

Au volet des droits de l'Homme, des témoignages de militants sahraouis pour les droit de l'Homme et d'observateurs internationaux sont mis en avant.

 

"Le Maroc ne respecte pas les conventions internationales relatives aux droits de l'Homme, y compris les conventions qu'il a lui même signées, à l'instar de l'accord relatif aux droits civils et politiques et celles portant sur la torture", a indiqué un observateur international.

 

Un militant d' Amensty international a déploré le fait que des décisions judiciaires soient prises sur la base de témoignages de policiers marocains, sans permettre aux accusés de défendre leur cause.

 

Les journalistes ont eu une discussion avec un officier allemand et observateur de la Minurso dont la mission est définie en vertu de la résolution n°690 qui consiste en la surveillance de l'armée royale marocaine et l'armée du Polisario pour ce qui est de leur respect de l'accord de cessez-le-feu et la rédaction de rapports en cas de violation.

 

La plupart des missions onusiennes ont pour mission la surveillance des droits de l'Homme, à l'exception de la Minurso. En effet, plusieurs militants pour les droits de l'Homme appellent à l'élargissement de la mission aux droits de l'Homme, une tache qui se heurte à plusieurs entraves au niveau européen, notamment du côté de la France.

 

Les intérêts économiques : Spoliation des richesses d'un peuple au su et au vu de tous

 

Le documentaire évoque par ailleurs la spoliation du pétrole au Sahara Occidental, de ses mines de phosphate, l'exploitation des richesses agricoles pour les commercialiser en Europe comme produits marocains, ains que des eaux territoriales sahraouies qui font l'objet de pêche illégale, notamment après la signature de l'accord de pêche entre le Maroc et l'Union européenne.

 

Le Maroc perçoit en vertu de l'accord de pêche avec l'UE 30 millions d'euros par an. Des recettes que le Maroc dépense pour le renforcement du mur au Sahara Occidental afin de maintenir les forces du Front de Polisario en dehors des régions sahraouies occupées. SPS

 

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