Dakhla (camps des réfugiés sahraouis), 1 mai 2014 (SPS) Le Premier ministre , Abdelkader Taleb Omar, a estimé mercredi que la résolution du Conseil de sécurité était "satisfaisante" bien que n'ayant pas inclus l'élargissement du mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) à la surveillance des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis.
"Si la résolution avait élargi le mandat de la MINURSO à la surveillance de la situation des droits de l'Homme sahraouis nous l'aurions alors qualifiée d'excellente", a-t-il dit à l'ouverture de la 11e édition du Festival international du cinéma au Sahara Occidental (FISahara).
Les Sahraouis espéraient que "la MINURSO soit chargée, comme les autres missions onusiennes, de surveiller les droits de l'Homme mais cela ne signifie pas qu'elle soit mauvaise", a-t-il dit.
Pour le responsable sahraoui, la résolution est un "avertissement pour le Maroc pour progresser sérieusement dans le dialogue".
"En changeant d'ambassadeur, le régime marocain montre qu'il se trouve dans une situation inconfortable", a encore estimé le Premier ministre sahraoui.
M. Taleb Omar a considéré en outre cette résolution "comme une nouvelle manière de procéder. Au lieu de charger la MINURSO de surveiller les droits de l'Homme il a été demandé la mise en place d'autres mécanismes qui aboutissent au même résultat".
La résolution a évoqué la question des droits de l'Homme en "appelant les parties à oeuvrer au plein respect des droits de l'Homme et la liberté d'expression et au rassemblement", a-t-il souligné, ajoutant que cette exigence était faite au "régime marocain qui empêche des associations de se rassembler ou de s'exprimer librement".
Selon lui, la nouveauté cette fois est que le secrétaire général de l'ONU et son envoyé personnel soutiennent que ''le statu quo n'est pas acceptable et si aucun progrès palpable n'est réalisé à la fin 2014, les démarches pacifiques seront conçues sous une autre approche".
Concernant les efforts qui seront déployés à l'avenir par les Sahraouis, le Premier ministre a assuré que le peuple du Sahara occidental "restera pleinement engagé dans sa lutte légitime pour la liberté et l'indépendance'', appelant la communauté internationale à intervenir pour "éviter aux Sahraouis de prendre des positions radicales".
Par ailleurs, le président de la commission nationale sahraouie des droits de l'Homme, Saïd Filali, a affirmé dans une déclaration à l'APS que le rapport du Conseil de sécurité "comporte deux éléments, à savoir le rapport du secrétaire général de l'Onu qui consacre la légalité internationale et la force du droit et la résolution du Conseil de sécurité qui prend en compte les rapports de force actuels dans le conflit".
Concernant la prorogation du mandat de la MINURSO, M. Filali a estimé qu'elle "poursuivra sa mission telle que définie par le Conseil de sécurité, soulignant que sa crédibilité et son rôle resteront amoindris tant qu'elle fait l'exception du reste des missions de paix des Nations Unies".
Le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté mardi la résolution 2152 (2014) sur le Sahara occidental dans laquelle il a appelé à une solution qui "permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental".
La résolution demande aux deux parties au conflit (Front Polisario et Maroc) de poursuivre les négociations sous les auspices du Secrétaire général de l'ONU, ''sans conditions préalables et de bonne foi'', en vue de parvenir à ''une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable permettant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le contexte d'accords conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies''.(SPS)
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