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Un enseignant universitaire américain appelle son pays à soutenir le peuple sahraoui

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SAN FRANSISCO, 24 déc 2013 (SPS) Un enseignant universitaire américain a appelé récemment les Etats Unis à soutenir le peuple sahraoui dans l'exercice de son droit à l'autodétermination.

 

La rencontre entre le président américain Barack Obama et le roi du Maroc Mohamed VI a été une grosse déception pour les militants des droits de l'homme et du droit international, a écrit Stephen Zunes, enseignant des sciences politiques et coordonnateur des études sur le Moyen Orient à l'université de San Fransisco, dans un article publié dans le journal "National Catholic Reporter".

 

"Deux jours avant cette rencontre, l'organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé, dans un communiqué, le président américain à informer le souverain marocain au sujet des réformes soutenues par les Etats Unis et qui n'ont vu aucune concrétisation tangible notamment au volet des droits de l'homme qui continuent d'enregistrer des violations flagrantes outre l'impunité de leurs auteurs", souligne l'article intitulé "Les Etats Unis doivent soutenir le peuple sahraoui dans l'exercice de son droit à l'autodétermination".

 

Il a précisé à ce propos, que "dans le communiqué commun qui a sanctionné la rencontre, il en ressort tout le contraire. Le Président Obama a salué ce qu'il a appelé l'ancrage de la démocratie et le renforcement du progrès économique et du développement humain".

 

"La plus importante question de la région dans le nord ouest de l'Afrique est celle du Sahara Occidental encore sous occupation marocaine depuis son invasion militaire en 1975. Depuis, la décolonisation n'a pu avoir lieu malgré les multiples résolutions de l'Assemblée générale de l'ONU et du Conseil de sécurité ainsi que l'avis de la Cour de justice internationale", a poursuivi l'enseignant américain.

 

"Le Maroc continue d'occuper la région en privant le peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination sachant qu'aucun pays de par le monde, ne lui reconnait une souveraineté sur le territoire", a indique Stephen Zunes avant de faire remarquer que "plus de 80 pays ont reconnu la République arabe sahraouie démocratique (RASD) qui est désormais un membre à part entière de l'Union africaine (UA).

 

Il a ajouté que "nul n'ignore que le Front Polisario qui a combattu pour l'indépendance a accepté un cessez-le-feu en 1991 suite à l'engagement pris par les Nations unies quant à l'organisation d'un référendum d'autodétermination et sur la base duquel a été instituée la mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (MINURSO).

 

"Depuis cette date, les Etats Unis et la France qui jouissent du droit de véto au sein du Conseil de sécurité ne cessent d'empêcher les Nations unies de prendre des décisions qui amèneraient le Maroc à se conformer à la légalité internationale et permettraient au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination", a-t-il encore estimé.

Toujours selon l'article, la Minurso reste "la seule mission de maintien de la paix dépourvue de mécanisme de protection et de la surveillance des droits de l'homme alors que les Etats Unis avaient proposé en avril dernier, une excellente initiative pour permettre à la mission d'assumer cette prérogative".

 

D'autre part, les rapports d'organisations des droits de l'homme soulignent "la poursuite par le Maroc de la répression barbare à l'encontre des Sahraouis dans les territoires occupés du Sahara Occidental".

 

L'article rappelle à ce sujet, le rapport du secrétariat d'Etat américain qui souligne que "la liberté d'expression et de la presse, les rassemblements et la formation d'associations sont tous frappés d'interdiction, outre l'emprisonnement arbitraire, la répression, la torture et les mauvais traitements à l'encontre de personnes connues pour leur soutien franc au peuple sahraoui".

 

"Il semblerait que la politique américaine à l'égard du Sahara Occidental reflète la violation par Washington de ses propres principes qui restent confinés dans le refus de l'annexion par la force", conclut l'universitaire américain.(SPS)

 

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