WASHINGTON, 21 nov 2013 (SPS)- Le journal américain Washington Times a considéré que si le Maroc est un pays ami à l’Amérique, cette relation amicale ne doit surtout pas éloigner les Etats-Unis de leurs valeurs et rester ''silencieux'' face aux violations des droits de l'homme des Sahraouis par le Maroc.
Dans un article sur la visite du roi Mohamed VI à Washington, ce quotidien américain note que lors de sa rencontre prévue vendredi avec le président Barack Obama, le roi marocain devrait être prêt à faire face à des questions sur lesquelles sa politique est ''carrément en contradiction'' avec les valeurs et les intérêts américains, à savoir les violations continues des droits de l'homme et le statut du Sahara occidental.
Pour l'auteur de l'article, la poursuite de l'occupation du Sahara occidental par le Maroc et la maltraitance de la population sahraouie sont des problèmes d'une extrême importance de par leur gravité.
Le président Obama, poursuit-il, devrait clairement indiquer au roi Mohamed VI qu'il est d'accord avec les résolutions de l'ONU en vertu desquelles le statut du Sahara occidental doit être décidé par référendum.
A ce propos, il note que pour soutenir ce référendum, l'ONU a mis en place une Mission de paix en 1991 appelée, justement, ''Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental'' (MINURSO), alors que le référendum n'a toujours pas eu lieu.
Relevant que contrairement aux autres Missions de la paix de l'ONU, la MINURSO ne comporte toujours pas de mécanisme de surveillance des droits de l'homme, le journal américain rappelle que les Etats-Unis ''ont cherché à remettre en cause cette anomalie'' en avril dernier par un projet de résolution présenté au Conseil de sécurité mais qui n'a finalement pas abouti.
L'autre fait observé par Washington Times est qu'au lieu d'accepter que le peuple sahraoui décide de son propre avenir, le roi marocain propose ce qu'il appelle ''l'autonomie'' pour le Sahara occidental.
A ce sujet et faisant un parallèle avec l'histoire des Etats-Unis, le quotidien américain assura que les Pères fondateurs des Etats-Unis n'auraient probablement pas accepté une telle offre d'''autonomie'' au sein de l'empire britannique en 1776, et le peuple du Sahara occidental ne veut également pas d'un tel accord aujourd'hui, mais veut plutôt qu'on lui restitue son pays.
Faisant référence au discours prononcé au Caire en 2009, le journal souligne que le président Obama avait, alors, défendu avec éloquence que les actions d'un gouvernement devraient refléter la volonté du peuple qui aspire à la liberté d'expression, à la primauté du droit et à une gouvernance transparente.
M. Obama avait aussi fait valoir qu'il s'agissait de valeurs non seulement américaines mais universelles et que les gouvernements qui défendent ces droits sont plus stables, efficaces et sécurisés.
''S'il pense à ce qu'il disait à l'époque, M. Obama devrait demander au roi marocain de soutenir le processus mené par l'ONU et de décider d'un délai, de préférence au début de 2014, pour mettre fin à l'occupation du Sahara occidental et de libérer tous les prisonniers politiques''.
C'est dans ce sens que le quotidien américain a soutenu que dans une ''relation mature'' entre pays alliés, ''le roi marocain doit s'attendre à ce que le président américain soulève ces questions lors de leur rencontre et
que ce dernier doit effectivement le faire''.
Pour Washington Times, M. Obama s'est prononcé, à plusieurs occasions, en faveur de la démocratie et des droits de l'homme, ''mais il a maintenant une chance réelle de démontrer qu'il pense ce qu'il dit''. (SPS)088/700/090