WASHINGTON, 21 nov 2013 (SPS)- L'ONG internationale des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) a appelé le président Barack Obama à n'apporter son soutien au Maroc que si le roi Mohamed VI engage des réformes politiques ''tangibles'', y compris le respect des droits de l'homme au Sahara occidental occupé et au Maroc.
''Le président Barack Obama devrait dire au roi Mohammed VI que les Etats-Unis ne soutiendront le processus de réformes au Maroc que si ces dernières iront au-delà de la rhétorique et qu'il y ait des changements tangibles'', a indiqué mercredi HRW dans un communiqué publié à l'occasion de la rencontre prévue vendredi entre M. Obama et Mohamed VI à Washington.
Pour cette ONG internationale siégeant à New York, les réformes au aroc
devraient inclure des ''protections juridiques plus fortes'' des droits de l'homme et ''mettre fin à l'impunité des forces policières qui utilisent la violence et commettent d'autres abus'' que ce soit contre les Marocains ou les Sahraouis.
Le processus de réformes au Maroc ''au point mort''
A ce propos, HRW relève que les autorités marocaines ''cherchent à dépeindre le Maroc comme un pays où les réformes politiques ont contribué à maintenir sa stabilité dans un contexte de manifestations populaires qui ont engendré des bouleversements dans le reste du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord''.
Cependant, a-t-elle observé, des centaines de personnes dont des Marocains et des activistes sahraouis indépendantistes se trouvent toujours en prison après des procès inéquitables, alors que la police ''utilise une force excessive pour disperser les manifestants et recourt à la violence pour leur extorquer des aveux''.
Sur ce point, la responsable de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW, Mme Sarah Leah Whitson, affirme même que ''le processus de réformes au Maroc se trouve au point mort alors que tout un tapage sur ces réformes se poursuit''.
Rappelant les droits pourtant garantis par la Constitution marocaine de 2011 (droit d'expression...), HRW constate que le Maroc continue d'appliquer une série de ''lois répressives'' anti-constitutionnelles, citant, entre autres, l'affaire du journaliste marocain Ali Anouzla, ainsi que les peines de prison prononcées contre les Sahraouis pour leur revendication de l’indépendance du Sahara occidental.
Aucune souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental
En critiquant particulièrement les circonstances du procès de Gdeim Izik dans lequel 25 Sahraouis avaient été condamnés, en février dernier, à de
lourdes peines de prison par un tribunal militaire, HRW a tenu à rappeler que ''le Maroc revendique une souveraineté sur le Sahara occidental qui ne lui est pas reconnue par le droit international''.
Cette ONG internationale signale, en outre, que ''l'utilisation d'une force excessive par les forces marocaines pour disperser les manifestants sahraouis est monnaie courante au Sahara occidental où les autorités marocaines interdisent systématiquement tout rassemblement jugé hostile à la domination marocaine sur le territoire sahraoui''.
Pour cette organisation mondiale des droits de l'homme, si au cours des cinq premières années de son règne entamé en 1999, le roi Mohammed VI a engagé quelques changements positifs dans certains domaines dont les droits des femmes et l'indemnisation des victimes de disparitions forcées, ''le rythme des réformes en matière des droits de l'homme s'est, depuis lors, ralenti.''
Sur la base de l'ensemble de ce constat, HRW soutient que la Constitution marocaine de 2011 a, certes, introduit de grandes avancées en matière des droits de l'homme, mais le président Obama ''devrait exhorter le Maroc à transformer ces droits sur papier en réalité quotidienne." (SPS)
08/700/090