Washington, 20 novembre 2013 (SPS) Le groupe pour le Sahara occidental du Congrès américain ''Western Sahara Caucus'' a adressé mardi une lettre au président Barack Obama lui demandant d’être intransigeant avec le roi Mohamed VI sur la question des droits de l'homme du peuple sahraoui et de placer ce problème parmi les thèmes prioritaires des discussions qu'il aura prochainement avec lui.
Cette lettre du ''Western Sahara Caucus'' de la Chambre des représentants intervient après celle de membres du Sénat américain dans laquelle ils avaient demandé, récemment, au président américain d'insister sur la question des droits de l'homme des Sahraouis lors de sa rencontre prévue avec le roi marocain, vendredi prochain à la Maison-Blanche, et d'exhorter ce dernier à cesser d'entraver la création d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme au sein de la MINURSO.
''Nous vous écrivons pour exprimer notre préoccupation au sujet des violations des droits de l'homme au Sahara occidental qui sont commises par les forces de sécurité et la police secrète du roi Mohammed VI contre les Sahraouis qui cherchent à mettre fin à près de 40 années d'occupation du Sahara occidental par le Maroc'', ont souligné dans leur lettre les membres de ce groupe parlementaire.
''Lorsque vous rencontrerez le roi Mohammed VI lors de sa visite aux Etats-Unis, nous vous prions d'aborder, d'une manière directe, le problème des violations des droits de l'homme et de relever le besoin de surveillance de ces droits au Sahara occidental'', soulignent-ils.
Dans ce sens, ils ont soutenu que le rôle des Etats-Unis de leader mondial en matière des droits de l'homme ''ne doit jamais être entravé par un gouvernement qui viole, d'une manière flagrante, les droits de l'homme''.
Par ailleurs, ils ont souligné avoir été ''préoccupés'' par la décision du Maroc, en tant qu'allié majeur des Etats-Unis hors OTAN, d'avoir annulé, en avril dernier, l'exercice militaire américano-marocain en raison du projet de résolution présenté par les Etats-Unis au Conseil de sécurité pour introduire un mécanisme de surveillance des droits de l'homme au sein de la MINURSO.
A ce propos, ils ont précisé que cette décision du Maroc de renoncer à sa participation à cet exercice militaire s'est traduite non seulement par un redéploiement d'environ 1.400 militaires américains qui étaient déjà sur le terrain au Maroc mais aussi par un gaspillage de l'argent des contribuables américains.
Plus grave encore, ont-ils soutenu, cette attitude brusque du Maroc ''soulève de sérieuses questions quant à la fiabilité'' du Maroc en tant que partenaire en matière de sécurité.
''Cette réaction extrême du Maroc contre le soutien approprié de votre gouvernement pour la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental ne doit pas être récompensée'', ont-ils souligné à M. Obama dans leur lettre.
Dans cette optique, ils ont expliqué qu'un mécanisme de surveillance des droits humains au Sahara occidental ''ne doit pas prêter à controverse'' pour la simple raison que la création d'un tel outil au sein de la MINURSO est la ''procédure normale'' pour les forces de maintien de la paix des Nations Unies.
L'autre fort argument avancé par ces élus américains est que depuis que le gouvernement marocain refuse l'accès à de nombreuses ONG telles que Human Rights Watch, Amnesty International et Freedom House dans les territoires sahraouis sous contrôle du Maroc, ''la capacité de la MINURSO d'agir en tant qu'organe indépendant et impartial de surveillance des droits de l'homme devient essentielle''.
La lettre adressée au chef de la Maison-Blanche cite, alors, les cas des graves abus tels que la torture, les disparitions forcées et les restrictions à la liberté d'expression et d'association perpétrées par le Maroc et citées notamment, ont-ils rappelé dans les rapports du département d'Etat américain et de RFKennedy Center pour la justice et les droits de l'homme.
Rappelant que la MINURSO a été créée par l'ONU pour organiser un référendum devant permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination, ce groupe parlementaire a souligné à M. Obama que ''mettre un terme aux violations des droits de l'homme des Sahraouis, qui souffrent depuis longtemps, est une étape importante non seulement vers cet objectif mais aussi vers la paix et la stabilité dans la région''.
Il est à rappeler que le ''Western Sahara Caucus'', créé en août dernier auprès de la Chambre des représentants (Chambre basse du Congrès américain), est un groupe parlementaire bipartisan qui vise à défendre le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à la protection de ses droits de l'homme.
Il est co-présidé par l’élue démocrate du Minnesota, Mme Betty McCollum, et son confrère républicain de Pennsylvanie, Joseph R. Pitts. (SPS)
093/090/700