WASHINGTON (Etats-Unis) 18 nov 2013 (SPS) - Le Maroc use de l'agitation diplomatique contre l'Algérie comme prétexte visant à détourner l'attention de la communauté internationale de ses pratiques contre le peuple du Sahara occidental et les violations des droits de l'Homme dans les territoires occupés, a indiqué lundi l’ancien vice-président de la Minurso, Frank Ruddy.
M. Ruddy qui a expliqué, dans un entretien à l'APS, que "le Maroc justifie (…) ses pratiques contre le peuple du Sahara occidental en usant de prétextes infondés visant à détourner l'attention de la communauté internationale de ses pratiques contre le peuple du Sahara occidental et les violations des droits de l'Homme dans ces territoires occupés".
Il a affirmé, en outre, que "toutes les conditions pour la tenue du référendum d'autodétermination du peuple du Sahara occidental sont réunies", estimant à ce propos que "l'urgence est dans l'organisation de ce référendum,car c'est l'ultime solution et sa tenue définira le statut du Sahara occidental (indépendance, rattachement au Maroc ou large autonomie)".
A la question de savoir si les Etats-Unis déterminaient leur aide à des pays en fonction du respect de ces derniers aux droits de l'Homme, cet ancien ambassadeur américain à la retraite a déclaré: "A mon avis, nous n'insistons pas sur cette exigence".
"J'ose espérer que cette attitude affichée, actuellement, par les Etats-Unis va changer, et prendra en considération l'élément des droits de l'Homme pour accompagner leurs décisions relevant de la politique étrangère", a fait savoir l'auteur du livre intitulé "Le droit international et la question du Sahara occidental".
S'agissant de la visite du roi du Maroc, Mohamed VI, aux Etats-Unis, où il s'entretiendra avec le président américain Barack Obama, et de la place qui sera réservée dans les discussions à la question du Sahara occidental, l'ancien ambassadeur américain, a soutenu que "cette question ne sera pas abordée".
"Je doute que le président Obama accorde un intérêt à la question du Sahara occidental durant sa rencontre avec Mohamed VI, vu que le président américain se trouve en ce moment dans une terrible situation, délicate, du fait qu'il n'a pas dit la vérité à son peuple sur son programme de réforme de santé, dite +Obamacare+", a-t-il dit à ce propos.
"La question du programme de réforme de la santé l'a mis dans un cauchemar et lui a valu des critiques sévères et actives de la presse américaine en général.
Ce n'est pas relativement important (question du Sahara occidental) car la priorité pour le président Obama est d'agir pour que le peuple américain renoue avec la sérénité". (SPS) 088/090/700