WASHINGTON, 18 nov 2013 (SPS) - La violation des droits de l'homme des Sahraouis et l'occupation répressive ternissent la réputation internationale du Maroc et doivent être davantage au centre des préoccupations de la communauté internationale, a affirmé la co-présidente du ''Western Sahara Caucus'' du Congrès
américain, Mme Betty McCollum, dans un entretien accordé à 'APS.
''L'occupation du Sahara occidental par le Maroc et les violations flagrantes des droits de l'homme du peuple sahraoui, qui défend pacifiquement ses libertés fondamentales, doivent être davantage au centre des préoccupations de toute la communauté internationale'', soutient Mme McCollum, membre démocrate de la Chambre des représentants et co-présidente du groupe parlementaire du Sahara occidental, ''Western Sahara Caucus'', auprès de cette institution parlementaire américaine.
Tout en soulignant son ''profond respect'' pour le peuple marocain, cette élue du Minnesota a considéré que ''l'intérêt du Maroc réside dans le développement de ses capacités économiques, sociales et politiques sur son propre territoire souverain plutôt que de gaspiller ses ressources limitées et de ternir sa réputation internationale avec cette occupation répressive du Sahara occidental''.
Mme McCollum n'a, alors, pas manqué de déplorer qu'un tel cas de ''colonialisme'' et de ''répression'' puissent encore exister en 2013.
Selon elle, ''l'occupation du Sahara occidental permet indûment au Maroc d'exploiter les ressources économiques des territoires sahraouis occupés, d'y exercer un contrôle politique et d'étouffer les revendications des Sahraouis pour la liberté et à l'autodétermination".
Interrogée sur la position du gouvernement américain quant à la question des droits de l'homme, Mme McCollum a salué l'Administration de Barack Obama pour avoir défendu, pour la première fois, ce dossier auprès du Conseil de sécurité de l’ONU en ayant proposé, en avril dernier, un projet de résolution pour l'introduction d'un mécanisme des droits de l'homme au sein de la MINURSO, même s'il avait été rejeté par certains membres.
Dans ce sillage, elle a estimé que la décision du Maroc d'annuler brusquement, en avril dernier, l'exercice militaire américano-marocain pour manifester son irritation face à cette démarche de Washington ''soulève de sérieuses questions quant à la fiabilité du Maroc en tant que partenaire de sécurité des Etats-Unis''.
A ce propos, elle a mis en avant la nécessité urgente pour le président Obama de soulever la question des violations des droits de l'homme des Sahraouis lors de sa rencontre avec le roi Mohammed VI, prévue vendredi prochain à la Maison-Blanche.
Les Etats-Unis, a-t-elle poursuivi, ''ne doivent surtout pas céder sur la question des droits de l'homme, ainsi que sur une solution juste basée sur l'exercice du droit à l'autodétermination par le peuple sahraoui".
Il est à rappeler que Mme McCollum et l'élu républicain de Pennsylvanie, Joseph R. Pitts, co-président le ''Western Sahara Caucus'' qui se compose de plusieurs autres élus démocrates et républicains de la Chambre basse du Congrès.
Créé en août dernier, ce groupe parlementaire bipartisan vise à défendre le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à la protection des droits de l'homme des Sahraouis, en considérant que la gravité de cette violation des droits de l'homme et le contexte sécuritaire dans la région obligent le gouvernement
américain à intervenir activement pour résoudre cette crise de longue date.
Cette initiative du Congrès américain, qui intervient après la création, à New York, du groupe américain de solidarité avec le peuple sahraoui, ainsi que l'intérêt accru des Think tanks et des médias américains, depuis ces derniers mois, au dossier du Sahara occidental témoignent d'une attention de plus en plus grandissante de la part des milieux officiels et de l'opinion publique américains pour la question sahraouie.
Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, est occupé depuis 1975 par le Maroc avec le soutien de la France. (SPS) 088/700/090