Paris, 8 novembre 2013 (SPS) La Mission internationale de solidarité avec les prisonniers politiques sahraouis et leurs familles au sud du Maroc et au Sahara occidental vient de rendre public son rapport dans lequel elle a affirmé que la "terreur" est le "seul mode" de relation en vigueur envers les citoyens sahraouis.
Cette affirmation intervient après la Mission effectuée, en juillet, une visite aux familles des prisonniers politiques sahraouis dans le cadre de la campagne "Ecrire pour les libérer (prisonniers sahraouis)" et la remise de courriers des parrains-marraines aux 39 prisonniers incarcérés dans les prisons d'Aït Melloul, Tiznit, El-Ayoun et Dakhla.
La Mission, composée de 12 Français, une Allemande et une Australienne a précisé dans son rapport détaillé que l'accueil "menaçant" voire "insultant" qui lui a été réservé par les autorités marocaines, dans chaque ville où elle s'était rendue, et les violences dont ont été victimes des familles de prisonniers politiques rencontrées ainsi que les menaces proférées à leur encontre, des pratiques qui attestent, selon la mission, de la situation de "non-droit dans les provinces du Sud".
"Cette situation intervient même depuis la résolution de l'ONU, d'avril 2013", a signalé ce rapport signé par Mme Claude Mangin Asfari, l'épouse du prisonnier politique sahraoui Naama Asfari.
"Aucun témoin n'est toléré sur les 275.000 km2 du Sahara occidental, pas plus qu'au sud du Maroc comme l'on vécu à Sidi Ifni, Guelmim, Tighmert, Asrir, Tan Tan et Assa", a-t-on noté dans ce document.Il est indiqué en outre, que la colonisation de peuplement s'est "développée".
La Mission a illustré ses conclusions ont citant l'exemple des "20.000 familles marocaines avec leurs enfants installées ces deux dernières années à Dakhla" occupée, ainsi que celui des "nouveaux quartiers qui poussent comme des champignons".
Evoquant, en outre, le volet économique, la Mission internationale de solidarité avec les prisonniers politiques sahraouis a déploré le fait que "la colonisation économique avec la création de plusieurs ports gigantesques accompagne le pillage des ressources naturelles".
Sur le plan architectural, le rapport a déploré la "marocanisation" des villes sahraouies, tout en notant que les "entrées monumentales des villes, les mosquées innombrables où l'on prie au nom du Roi et la destruction avérée du patrimoine sahraoui, (...), sont une atteinte au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes".
Le rapport a relevé, par ailleurs, que la résistance pacifique des citoyens sahraouis est "la seule réponse" à l'escalade de la répression. "Désormais, les manifestations réunissent des milliers de personnes, le drapeau de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) est brandi dans les rues au Sahara occidental et au sud du Maroc et ils réclament tous l'indépendance", a souligné le rapport.
Il est indiqué également que la plupart des associations sahraouies de défense des droits de l'Homme à El Ayoun se sont regroupées, au printemps 2013, dans un "collectif des associations sahraouies", dans le but d'"imposer la mémoire et l'identité sahraouie et exiger le droit à l'autodétermination".
Selon le rapport, le déploiement de milliers de soldats ou de policiers en plus "n'y change rien". Ce même document a précisé, en outre, que les prisonniers politiques sahraouis sont la partie "visible" de cette répression et oblige "le monde libre et singulièrement la solidarité internationale" envers le peuple sahraoui "à se mobiliser".
"Par nos actions auprès de nos gouvernements, nos élus, et auprès des instances internationales à côté des démocrates marocains solidaires des sahraouis,(....), nous obtiendrons la libération de tous les prisonniers politiques et l'organisation du référendum d'autodétermination", a conclu son rapport le Mission internationale de solidarité avec les prisonniers politiques sahraouis et leurs familles au sud du Maroc.(SPS)
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