Paris, 30 avr 2013 (SPS) Le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme (Remdh) regrette mardi la décision du Conseil de sécurité de l'ONU de ne pas étendre le mandat de la Mission des Nations-Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) aux questions des droits humains dans le territoire.
"Même s’il prend acte de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU prorogeant le mandat de la Minurso jusqu’au 30 avril 2014, le Remdh se dit "préoccupé" que l’inquiétude vivement soulevée par Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général des Nation-Unies, quant à la situation des droits humains dans le territoire sahraoui, "n’ait pas été prise en considération", écrit le réseau dans un communiqué.
Le Remdh soutient que lors de ses deux visites au Sahara occidental, M. Ross "a écouté des témoignages directs sur la situation des droits humains, la persécution des défenseurs des droits humains et la répression de toute manifestation".
Il rappelle aussi que Juan Mendez, rapporteur spécial sur la torture, a signalé, de son côté, dans son récent rapport au Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies, "l’usage abusif de la violence lors de manifestations et dans les centres de détention".
"Il mentionne aussi le besoin urgent d’un mécanisme international de suivi de la situation des droits de l’homme comme moyen pour améliorer leur observance", poursuit le réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme.
Il affirme aussi qu’en septembre 2012, lors de l’examen périodique universel (EPU) sur le Maroc, le Conseil des droits de l’homme a fait cinq recommandations en matière de droits fondamentaux, dont l’une d’entre elles fut d’accepter l’établissement d’un mécanisme de vigilance en la matière dans le cadre de la Minurso.
"Depuis plusieurs années, les organisations de défense des droits de l’homme réclament que la Minurso étende son mandat à la vigilance du respect des droits fondamentaux, comme c’est le cas dans bien d’autres opérations de maintien de la paix", rappelle encore le Remdh.
Il a fait valoir également que "comme le signale J. Mendez, les activités de l’instance gouvernementale marocaine en la matière, le Conseil national des droits de l’homme, ne peuvent se substituer à cette vigilance internationale".
Au regard des observations qu’il soulève, le Remdh demande l'"établissement rapide de mécanismes internationaux permanents de vigilance des droits de l’homme au Sahara occidental".
Il considère aussi que "l’élargissement en la matière des compétences de la Minurso correspond parfaitement à la situation dans cette région et à la nature de cette mission".
Il demande, par ailleurs, aux autorités marocaines de "permettre l’enregistrement et les activités des organisations de la société civile et des droits de l’homme au Sahara occidental".
Enfin, il interpelle les institutions européennes, les Etats membres de l’Union européenne et les Etats partenaires de la rive-sud et la rive-est de la Méditerranée à "prêter attention à cette question et à faire pression sur le Maroc en la matière". (SPS)
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