El-Aaiun (capitale occupée du Sahara occidental), 27 avril 2013 (SPS) Une trentaine de Sahraouis ont été blessés dans une manifestation pacifique, vendredi après-midi à El-Aaiun occupée (capitale du Sahara occidental), réprimée par la police marocaine, a indiqué l'ONG Amnesty International, citée par l'AFP et reprise par l’APS.
Cette manifestation, à laquelle ont participé une centaine de Sahraouis, est intervenue au lendemain du vote du Conseil de sécurité prolongeant le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) sans pour autant élargir ses prérogatives en matière de surveillance des Droits de l'Homme.
Présente actuellement El Aaiun, une équipe d'Amnesty International a affirmé avoir recensé une trentaine de manifestants sahraouis blessés, dont 12 auxquels elle dit avoir eu un "accès direct".
Une responsable de cette ONG, Sirine Rached, a indiqué à l'AFP que la manifestation, sur l'une des artères principales de la ville, se déroulait "dans le calme", mais la police marocaine "a eu recours à la force de manière excessive".
Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non-autonomes et éligible donc à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc lequel est soutenu par la France.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté jeudi une résolution (2099) sur le Sahara occidental dans laquelle il a réitéré son appel à une "solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental", tout en soulignant "l'importance de l'amélioration de la situation des droits de l'homme" dans les territoires occupés par le Maroc.
Le Conseil a également décidé de proroger le mandat de la Minurso jusqu'au 30 avril 2014. Une initiative américaine prévoyant l'introduction au sein de la Minurso du mécanisme de la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental occupé, a été retirée à la veille du vote du projet de résolution. Amnesty International a qualifié le retrait par les Etats-Unis de sa proposition d'"occasion manquée".
"Le Conseil de sécurité a manqué une occasion unique de permettre au peuple du Sahara occidental de jouir de ses droits fondamentaux par la mise en place d'un instrument de surveillance international des droits de l'homme qui fait cruellement défaut dans la région", a déclaré le directeur d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Philip Luther.
Il a souligné, toutefois, que "malgré l'échec d'aujourd'hui, la résolution adoptée reconnaît la nécessité d'améliorer les droits de l'homme au Sahara occidental".
De son côté, l'ONG américaine Robert F. Kennedy pour la Justice et les Droits de l'Homme (RF Kennedy Center) a appelé le Conseil de sécurité à mobiliser les entités de l'ONU, chargées de la protection des droits de l'homme, pour effectuer mensuellement des visites au Sahara occidental occupé aux fins de surveiller le respect des Droits de l'Homme et d'en faire des comptes-rendus périodiques.
En exprimant sa ''profonde préoccupation'' du renouvellement du mandat de la Minurso mais sans la doter d'un mandat permanent de surveillance des Droits de l'Homme, la présidente de cette ONG, Mme Kerry Kennedy, a souligné, dans un communiqué, que cette décision ''va laisser le peuple sahraoui démuni d'un mécanisme permanent qui puisse le protéger des violations continues des droits humains par les forces marocaines au Sahara Occidental''. (SPS)
010/090/700 271856 AVR 2013 SPS