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Sahara occidental: le Front Polisario appelle le Conseil de sécurité à agir pour accélérer le processus de négociations

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NEW YORK, 22 avril 2013 (SPS)   Le Front Polisario a appelé lundi le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre rapidement les mesures nécessaires pour ''relancer et accélérer'' le processus de négociations entre les parties au conflit (le Front Polisario et le Maroc) aux fins de résoudre la question du Sahara occidental, tout en insistant sur l'impérativité de l’élargissement de la Minurso à la surveillance des droits de l'homme.

 

Dans une lettre adressée par son représentant à l'ONU, M. Ahmed Boukhari, le Front Polisario a lancé cet appel au président du Conseil de sécurité qui tient lundi une réunion de consultation informelle sur le dernier rapport du secrétaire général de l’ONU sur le dossier du Sahara occidental, et au cours de laquelle il entendra également l'Envoyé personnel, M. Christopher Ross, qui fera un briefing sur sa dernière tournée dans la région.

 

Dans sa lettre, le représentant sahraoui a rappelé au Conseil de sécurité qu'il avait lui-même reconnu dans sa résolution 2044 d'avril 2012 que ''le statu quo n'est pas acceptable" dans le conflit sahraoui et que des progrès dans les négociations sont ''essentiels''.

 

Faisant référence au rapport du Secrétaire général de l’ONU, publié le 8 avril en cours, dans lequel ce dernier avait reconnu que le processus de négociation était ''à la croisée des chemins'', M. Boukhari a souligné que le retard enregistré dans ce sens avait un "impact direct et négatif sur la population du Sahara occidental, qui attend patiemment et dans des circonstances extraordinairement difficiles pour l'accomplissement de son droit à l'autodétermination'' et que ''cela ne pourrait continuer''.

 

En conséquence, a-t-il poursuivi dans sa lettre, il est essentiel que le Conseil de sécurité ''prenne maintenant les mesures décisives pour relancer et accélérer le processus de négociations afin que ce conflit de longue date puisse être résolu''.

 

Tout en saluant et en reconnaissant les efforts entrepris par M. Ross dans le cadre de ses navettes diplomatiques ''en vue d'enrichir le processus de négociation'', cette approche, ''ne peut pas, à moyen terme, servir comme un substitut à des négociations directes entre les parties au conflit'', a souligné le représentant sahraoui.

 

A ce propos, il a indiqué au président du Conseil de sécurité que le Front Polisario était prêt à engager immédiatement des pourparlers directs comme il demande instamment au Conseil de mandater un processus ''intensifié et assorti d'un délai'' sous les auspices de M. Ross.

 

Dans ce contexte, a-t-il soutenu, le Front Polisario est prêt ''à soutenir toute approche innovante et créative en vue de trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental " qui a été, d'ailleurs, approuvée par toutes les résolutions antérieures du Conseil de sécurité.

 

Il a également saisi cette occasion pour rappeler au Conseil que le Sahara occidental est un territoire non-autonome sous le Chapitre XI de la Charte des Nations Unies et qui est dans l'attente d'un processus de décolonisation conformément à la résolution 1541 de l'Assemblée générale de l'ONU.

 

Droits de l'Homme dans les territoires occupés: violations systématiques

 

L'autre question aussi cruciale relevée par le représentant sahraoui à l’ONU est la question des droits de l'homme sur laquelle le Front Polisario avait, à maintes reprises, attiré l'attention du Conseil sur l'étendue des ''violations systématiques'' de ces droits perpétrées par le Maroc contre les civils sahraouis dans les territoires sahraouis occupés.

 

A ce propos, il a cité notamment les précédents rapports du Haut commissariat des Droits de l'Homme de l'ONU, et les récentes conclusions du Rapporteur spécial pour la torture, M. Juan Mendez, ainsi que le cas du procès de Gdeim Izik où 25 civils sahraouis ont été condamnés à de lourdes peines par le tribunal militaire de Rabat, et dont le verdict a été fortement critiqué par la communauté internationale dont le Haut Commissariat aux Droits de l'Homme de l’ONU et les organisations internationales des Droits de l'Homme.

 

Néanmoins, le représentant sahraoui à l'ONU a soutenu dans sa lettre au président du Conseil de sécurité que le Front Polisario avait soutenu constamment que le recours aux procédures spéciales du Conseil des Droits de l'Homme ''ne peut pas être considéré comme un substitut à l'introduction d'un mécanisme solide et crédible'' pour la surveillance des Droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés.

 

Dans ce sillage, il s'est félicité de l'affirmation du Secrétaire général de l’ONU dans son nouveau rapport sur le Sahara occidental dans lequel ce dernier a insisté sur "la nécessité d'une surveillance indépendante, impartiale, globale et soutenue des Droits de l'Homme'' au Sahara occidental occupé.

 

Cette position du Secrétaire général de l’ONU est similaire, a-t-il précisé, au point de vue du Front Polisario pour lequel un mécanisme de surveillance des Droits de l'Homme au Sahara occidental doit être ''permanent, indépendant et impartial''.

 

''Nous croyons fermement que la capacité de surveillance des Droits de l'Homme au sein de la MINURSO est le mécanisme le plus approprié pour atteindre ces objectifs'', a-t-il encore affirmé.

 

Dans sa lettre, M. Boukhari s'est également dit ''préoccupé'' par le fait que la question de l'exploitation illégale par le Maroc des ressources naturelles du Sahara Occidental ait été négligée dans le rapport du chef de l'ONU alors que l’illégalité de ces activités est reconnue.

 

Aussi, le Front Polisario a tenu à réaffirmer son ''engagement pour la paix et la stabilité dans le région du Maghreb et à la lutte contre le fléau du terrorisme''.

 

Pour le représentant sahraoui à l’ONU, ''une solution pacifique au conflit du Sahara occidental apportera une contribution importante pour assurer une plus grande coopération, la stabilité et la prospérité dans la région''.

 

Il est à rappeler que cette réunion de consultation informelle du Conseil de sécurité de l'ONU, tenue lundi, précède la session de l'adoption d'une résolution sur le Sahara occidental qui doit intervenir avant le 30 avril en cours.

 

Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.(SPS)

010/090/700 221850 AVRIL 2013  SPS