Paris, 18 avr 2013 (SPS) Des délégués de la Plateforme de solidarité avec le peuple sahraoui ont été reçus mercredi soir en audience par un représentant du groupe socialiste de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, a-t-on constaté sur place.
Cette audience s’est déroulée alors qu’une manifestation de soutien à la cause sahraouie se tenait, à initiative de la Plateforme, à proximité du siège de l’assemblée.
L’audience a porté sur les mots d’ordre de la manifestation, à savoir la situation des prisonniers politiques sahraouis et le référendum d’autodétermination au Sahara occidental.
La question du respect et de la surveillance des droits de l’homme dans le cadre de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), "en s’appuyant sur la proposition du secrétaire général de l’Onu Ban Ki- Moon pour un mécanisme impartial et permanent a également été discutée", a indiqué à l’APS le responsable de la Plateforme, Jean-Paul Lemarec au terme de la rencontre.
"Nous avons déclaré avec force espérer que la France ne s’opposera pas à cette proposition qui est relayée maintenant par les Etats-Unis, qui l’ont proposé officiellement à discussion la semaine prochaine au Conseil de sécurité", a-t-il dit.
La proposition américaine d'élargir les prérogatives de la Minurso au respect des droits de l'homme devrait être intégrée à un projet de résolution au Conseil de sécurité que Washington a fait circuler auprès du groupe des "amis du Sahara occidental", qui comprend les Etats-Unis, la France, l'Espagne, la Grande-Bretagne et la Russie, selon des sources diplomatiques à l’Onu.
Ce projet de résolution est aussi destiné à proroger d'un an le mandat de la Minurso et doit être mis aux voix dans le courant du mois d’avril.
L’autre point évoqué lors de cette audience, est celui de l’intérêt de concrétiser la mise en place d’un groupe d’étude sur la Sahara occidental, qui soit en mesure de sensibiliser et informer les députés sur la situation dans les territoires occupés.
"Un groupe d’étude comme il en existe depuis des années au niveau du parlement européen et qui regroupe plusieurs pays et autant de groupes politiques", a fait valoir le responsable de la Plateforme de solidarité avec le peuple sahraoui.
Il a indiqué également que le représentant du groupe socialiste a promis que cette idée sera soumise à la Commission des affaires étrangères. "Ce qui signifie que la décision n’a pas encore été prise malgré une année de discussions, depuis la venue d’un gouvernement socialiste et suite à plusieurs rencontres", a regretté Jean-Paul Lemarec.
Le représentant du groupe socialiste aurait avancé aussi une autre proposition selon laquelle ce groupe d’étude sera dans un premier temps, installé au sein de la commission des affaires étrangères, quitte à le placer plus tard au sein de l’assemblée. "Une réponse devrait nous être donnée dans les meilleurs délais", a rapporté Jean-Paul Lemarec.
Un groupe d’étude destiné à analyser la situation au Sahara occidental. Cette instance, a-t-il insisté, "n’est pas destiné à prendre des positions politiques, mais à organiser des auditions pour instaurer un échange de vues, analyser la situation dans les territoires occupés, informer et sensibiliser sur cette question avec des arguments contradictoires".
Il a regretté cependant que cette information et cette sensibilisation "n’existent pas en France, ni dans les médias français". "On voudrait, qu’au moins, dans cette assemblée, les députés puissent être informés régulièrement sur la réalité. C’est cela notre objectif", a-t-il dit.
Il a espéré aussi qu’"à force de rencontrer les députés, à force aussi de voir l’opinion publique réagir, et les médias en parler, il y aurait une meilleure prise en compte de la situation au Sahara occidental".
De son point de vue, Il est important que la France et le gouvernement français "acceptent vraiment l’autodétermination du peuple sahraoui, pas seulement dans les textes des résolutions de l’Onu", a-t-il dit.
Il s'agit de l'organisation d'un referendum d’autodétermination du peuple sahraoui, et d'appuyer la proposition du secrétaire général de l’Onu pour un mécanisme international de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental dans les territoires occupés, mais aussi dans les camps réfugiés", a précisé Jean-Paul Lemarec.
Il a enfin espéré, au nom de la Plateforme, que la France "ne continuera pas à appuyer le Maroc de façon continue mais se range derrière l’application du droit international".
Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a récemment déclaré que la position de la France dans le conflit du Sahara occidental "demeurait confuse" et méritait d’"être clarifiée", estimant que les principes de la démocratie, des droits de l’homme, des droits de l’homme et du droit à l’autodétermination "ne peuvent faire l’objet de marchandage".
Inscrit depuis 1965 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’Onu portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France. (SPS)
020/090/700 181300 AVR 013 SPS