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Des Eurodéputés qualifient la décision des autorités marocaines de les refouler de l'aéroport de Casablanca d"'humiliante

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BRUXELLES, 7 mars 2013 (SPS) Des députés de l'Union européenne ont "dénoncé", jeudi à Bruxelles, la décision "humiliante" des autorités marocaines qui les ont refoulés de l'aéroport de Casablanca, alors qu'ils devaient effectuer une mission d'observation du Parlement européen (PE) à El Aaiun sur la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental.

 

Intervenant à l'occasion d'une conférence de presse organisée dans l'enceinte du Parlement européen, ces eurodéputés ont "dénoncé la décision des autorités marocaines", la qualifiant d'"humiliante" et d'"inacceptable".

 

Ces Eurodéputés ont indiqué qu'ils attendaient "des réactions et des prises de positions fermes face à ces actes de la part du président du PE et de la chargée des relations extérieures de la Commission de l'Union Européenne (UE),Mme Catherine Ashton".

 

Le député slovène du groupe ALDE (centre droite), M. Ivo Vajgl, a indiqué que le refoulement de l'aéroport de Casablanca est un "mépris totalitaire des normes démocratiques de la part des autorités marocaines".

 

Le même député a ajouté que la lettre de l'ambassadeur du Maroc à Bruxelles, justifiant cette "grave décision est un "chef-d’œuvre de mauvais comportement diplomatique".

 

"Dans ma carrière de diplomate et actuellement d'Eurodéputé, je n'ai jamais vu un tel comportement", a-t-il dit, ajoutant que "la question sahraouie est très présente au parlement européen dans la mesure où plusieurs résolutions ont été votées pour dénoncer la violation des droits de l'homme au Sahara Occidental et au Maroc".

 

Pour sa part, Vincent Ramon Gorles (Espagne) du groupe socialiste européen, a relevé l'"extrême gravité de l'acte" de refoulement qui a concerné, a-t-il précisé, quatre députés de nationalités différentes et de quatre groupes politiques européens différents.

 

Il a indiqué que les agents chargés de les refouler ne leur avaient fourni aucune explication sur cette décision, précisant que ces agents leur avaient signifié que "les ordres viennent d'en haut".

 

M. Gorles a ajouté que leur collègue Willy Mayer qui devait les rejoindre de Madrid, a subi le même traitement, affirmant qu'il saisira le gouvernement espagnol sur cette "grave affaire".

 

De son côté, la Suédoise Isabella Lavin, du groupe des Verts européens, a qualifié l'attitude des autorités marocaines de "choquante, inadmissible et inacceptable", soutenant que le groupe des Verts au PE "continuera de réagir".

 

Rappelant que le parlement suédois a voté, il y a une vingtaine de jours, une résolution demandant la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) par le gouvernement suédois, elle a évoqué, à cette occasion, l'accord de pêche UE-Maroc.

 

A ce propos, l'Eurodéputée a estimé que la clause des droits de l'homme au Sahara Occidental que la Commission européenne compte inclure dans le Traité est "insuffisante", appelant ainsi à "exclure le Sahara Occidental de l'Accord".

 

La visite de la délégation européenne s'inscrit dans le cadre de l'application de la résolution du PE de janvier 2013 qui exigeait "la libération des prisonniers politiques sahraouis" et "le respect des droits de l'homme au Sahara Occidental", rappelle-t-on.

 

Cette résolution a été élaborée suite aux "graves violations" des droits de l'homme, signalées par le rapporteur spécial des Nations unies pour le Sahara Occidental, notamment celles relatives à la torture, ainsi que dans les rapports d'Amnesty internationale et d'autres organisations de défenses des droits de l'homme". (SPS)

010/090/700 072003 MARS 2013 SPS