Londres, 19 fév 2013 (SPS) L’organisation des droits de l’homme Amnesty International a demandé mardi un nouveau procès "juste" devant un tribunal civil et l’ouverture d’une enquête indépendante" sur les déclarations des prisonniers sahraouis, faisant état de torture durant leur détention.
"Nous demandons clairement aux autorités marocaines de rejuger les 24 prisonniers sahraouis dans un procès équitable, ainsi que l’ouverture d’une enquête sur leurs déclarations liées à la torture et aux aveux obtenus par la violence", a déclaré Ann Harrison, directrice adjoint du programme d’Amnesty pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, après le verdict prononcé par le tribunal militaire marocain a l’encontre des prisonniers sahraouis.
Le Tribunal militaire de Rabat avait condamné, le 16 février en cours, neuf prévenus du groupe des 24 prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik à la réclusion à perpétuité, quatre à 30 ans de prison, huit à 25 ans et 2 autres à 20 ans d’emprisonnement.
"Les autorités marocaines ont ignoré les appels à juger les accusés dans un tribunal civil indépendant et impartial, au lieu de cela, ils ont opté pour un tribunal militaire où les civils ne peuvent jamais bénéficier d’un procès équitable", a regretté Ann Harrison.
Pour cette responsable, il est "troublant" de constater que les autorités marocaines ont également ignoré les déclarations des accusés sahraouis selon lesquels ils ont été torturés et leurs aveux obtenus sous la contrainte.
"Le recours aux tribunaux militaires a été aggravé par le fait que les allégations de torture n’ont pas été étudiées, ce qui jette un +sérieux doute+ sur la volonté du Maroc de garantir un verdict juste et amènent à s’interroger sur sa volonté de garantir un jugement de culpabilité, plutôt que de rendre justice", a encore ajouté Ann Harrison.
"Les accusés ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils avaient été torturés et maltraités durant leur détention et contraints de signer des déclarations, mais il n’y a eu aucun rapport ou enquête officielle sur les allégations", a-t-elle souligné, affirmant que tout élément de preuve obtenu sous la torture ou la contrainte doit être rejeté par le tribunal. (SPS)
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