Washington, 20 fév 2013 (SPS) Amnesty International (AI) a réclamé une enquête indépendante sur les allégations de torture et que les éléments de preuve arrachés sous la torture ou la contrainte soient écartés par un tribunal militaire marocain ayant prononcé de lourde peine contre 25 activistes sahraouis des DH arrêtés au cours et après le démantèlement sanglant du camp de Gdeim Izik, près de la capitale occupée du Sahara occidental en novembre 2010.
"Amnesty International demande qu’une enquête indépendante soit menée sur les allégations de torture et que les éléments de preuve arrachés sous la torture ou la contrainte soient écartés par le tribunal", a réclamé un communiqué de l’organisation publié sur son site (http://www.amnesty.org/fr/news/morocco-convicted-sahrawis-must-receive-fair-trial-2013-02-18)
Le communiqué souligne que "les accusés ont affirmé à plusieurs reprises avoir été torturés et maltraités en détention, dans le but de les contraindre à signer des déclarations", déplorant qu’"aucune information ne fait état d’investigations menées par les autorités à ce sujet".
Pour Mme Ann Harrison, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International, auteur du communiqué, "le recours aux tribunaux militaires et l’absence d’enquête sur ces allégations de torture jettent de sérieux doutes sur les intentions des autorités marocaines et amènent à s’interroger sur leur volonté de garantir un jugement de culpabilité, plutôt que de rendre justice".
Plus précise Mme Harrison a estimé que les autorités marocaines "ont préféré opter pour un tribunal militaire, qui n’offrira jamais à des civils un procès équitable".
Un tribunal militaire de Rabat a condamné, le 17 février, neuf des accusés à la prison ferme à perpétuité et 14 autres à des peines de prison allant de 20 à 35 ans chacun.
"Les autorités marocaines ont fait la sourde oreille face aux appels réclamant que les accusés soient jugés par un tribunal indépendant et impartial. Elles ont préféré opter pour un tribunal militaire, qui n’offrira jamais à des civils un procès équitable", déplore AI.
Revenant sur les événements sanglants de Gdeim Izik, Mme Harrison a rappelé que son organisation continue toujours de réclamer des autorités marocaines de "diligenter une enquête indépendante et impartiale sur les atteintes aux droits humains commises en lien avec les événements du 8 novembre 2010" (Gdeim Izik). (SPS)
010/090/666 201327 FEV 2013 SPS