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Procès des Sahraouis de Gdeim Izik: des condamnations "inacceptables" (observatoire italien)

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Rome, 19 fév 2013 (SPS) Le procès intenté par le tribunal militaire de Rabat contre les 25 militants sahraouis du camp de Gdeim Izik est "inique" et les condamnations prononcées contre eux sont "inacceptables", a constaté l'Observatoire international des droits de l'Homme, basé en Italie, dans une réaction rendue mardi.

"Ils l'appellent pompeusement +la Cour+, mais c'est un peloton d'exécution ordonné par le ministre de la Défense. C'est le ministre qui engage des poursuites (le procureur le représente seulement) et c'est lui qui nomme les juges pour se prononcer sur ses demandes", a observé l'ONG.

"Dans la nuit du 16 au 17 février 2013, aux alentours de 3 heures du matin, le peloton d'exécution sous le commandement du ministre, a ouvert le feu sur les 25 Sahraouis, accusés pour des faits de Gdeim Izik. Le peloton d'exécution a tiré une rafale de condamnations: 9 à la prison à vie, 4 à trente ans, 8 à vingt-cinq ans, 2 à vingt ans et 2 accusés ont été libérés, la peine étant proportionnée à la détention subie", a rappelé la même source.

Après plusieurs reports qui avaient traîné pendant environ un an, le procès a eu lieu "à pas forcés", jour après jour, sans interruption (même le dimanche) depuis le matin jusqu'au soir, a relevé l'ONG.

"La Cour a, dès le début, essayé d'offrir une image transparente et rassurante", ne faisant pas d'obstacles à la présence de plus de 50 observateurs internationaux, venus de nombreux pays, allant même jusqu'à inviter des interprètes en anglais, français et espagnol pour l'usage et la consommation d'observateurs", a-t-on souligné.

"En dépit de ces considérations, de "transparence et d'équité" exhibées, la Cour était composée de juges nommés par le ministre de la Défense (qui a également le pouvoir exécutif de promouvoir le procès). Ces juges ont prononcé un verdict sans appel, rejetant les exigences les plus importantes de la défense, en particulier celle d'entendre le ministre de l'Intérieur de l'époque et certains députés, qui auraient pu témoigner du fait que tous les accusés avaient été engagés avant que l'armée ait démantelé le camp, dans les négociations de paix avec les autorités pour arracher des concessions sociales en faveur du peuple sahraoui", a accusé l'Observatoire.

En outre, il a estimé que la Cour n'a même pas examiné les "allégations de torture pratiquée par la police sur les accusés, pour leur arracher des aveux forcés. Elle a également rejeté la demande de la défense de présenter les pièces à conviction saisies (bâtons et autres objets d'agression), pour permettre de comparer les empreintes digitales qui s'y trouvaient avec celles des accusés", a-t-on souligné.

"Juste sur la base d'aveux des accusés, et sans présenter aucune autre preuve, le procureur a fait sa tirade qui a duré environ deux heures, en demandant des peines proportionnées à la gravité des faits", a encore constaté l'Observatoire, appelant la communauté internationale à "prendre en compte le fait que le Maroc est un pays qui, comme l'a démontré ce jugement, ne respecte pas les droits humains fondamentaux".(SPS)

020/090/700 191245 FEV 013 SPS