Alger, 17 fév 2013 (SPS) L'ambassadeur sahraoui à Alger, Brahim Ghali a dénoncé dimanche le verdict "arbitraire" prononcé par le tribunal militaire de Rabat à l'encontre des 24 prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik estimant qu'il est la preuve de l'échec "de la politique d'occupation et de 'imminence de la victoire" du peuple sahraoui.
Le verdict arbitraire", allant de 20 ans de prison à perpétuité, est la preuve irréfutable de "l'échec de la politique marocaine et de l'imminence de la victoire" du peuple sahraoui, a indiqué l'ambassadeur sahraoui.
Ce verdict "n'effrayera pas et n'entamera pas la volonté du peuple sahraoui à poursuivre sa lutte et sa résistance pour la victoire, l'indépendance et l'autodétermination", a-t-il indiqué.
M. Ghali a appelé "la communauté internationale, les organisations des droits de l'homme et les consciences éveillées à travers le monde à se solidariser avec ces prisonniers politiques, à oeuvrer pour leur libération et à leur permettre d'exercer leur droit à l'autodétermination".
Il a en outre dénoncé ces procès "sommaires et fabriqués et le verdict inique et injuste", soulignant que ce procès "qui est purement politique n'a aucun fondement juridique et n'obéit à aucune norme internationale".
Les personnes jugées "qui n'ont commis aucun crime ont été jugées par un tribunal militaire après deux ans durant lesquelles elles ont subi des nterrogatoires,la torture et différentes pratiques immorales qui portent atteinte à la dignité humaine par les forces de répression marocaines".
Des procès verbaux "ont été dictés par l'occupant marocain qui a porté des accusations infondées à l'encontre de ces jeunes qui ont participé le 8 novembre 2010 à l'organisation d'un camp de protestation pacifique à Gdeim Izik".
Ces jeunes revendiquaient "le droit de leur peuple à vivre dignement,à davantage de justice pour le peuple sahraoui, à sa protection et à l'exercice de son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance", a-t-il rappelé.
Le Tribunal militaire de Rabat a condamné neuf prévenus du groupe des 24 prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik à la réclusion à perpétuité, quatre à 30 ans de prison, huit à 25 ans et 2 autres à 20 ans d'emprisonnement a-t-on appris de sources judiciaire.
Le tribunal qui a rendu son verdict dans la nuit de samedi à dimanche a également condamné deux autres prévenus à la peine correspondant à la durée de la détention préventive.
Le procès des 24 mis en cause dans les évènements du camp de Gdeim Izik, proche d'El Aaiun dans le Sahara occidental occupé, avait débuté le 1er février dernier, 27 mois après leur arrestation et leur emprisonnement.
Environ 30.000 sahraouis avaient installé, à l’automne 2010, à Gdeim Izik, un camp de quelque 8.000 tentes et avaient élu domicile pour "défendre leurs droits politiques, économiques et sociaux", avant d’en être délogés parles forces marocaines.
Les prévenus étaient notamment accusés d’"atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat, formation d’une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l’exercice de leur fonction.
Auditionnés durant le procès, ils avaient rejeté en bloc tous les chefs d’accusation les désignant comme une "bande de criminels", dénonçant un "procès politique" en rapport avec la question du Sahara occidental, un dossier géré par l’organisation des Nations Unies.(SPS)
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