Alger, 15 déc 2012 (SPS) L’ambassadeur de la RASD à Alger, Brahim Ghali a indiqué vendredi, au forum d’El Moudjahid, que des peuples parmi lesquels le peuple sahraoui, attendent toujours de pouvoir exercer leur droit à l’autodétermination, en application de la résolution 1514 du 14 décembre 1960 sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Une conférence internationale sur le "Droit des peuples à la résistance, le cas du peuple sahraoui" à l’initiative du comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) et l’ambassade de la RASD à Alger, qui verra la participation de 60 pays, "est une occasion pour revenir sur la résolution onusienne et rappeler la position de l’Algérie qui soutient le peuple sahraoui dans sa lutte pour sa souveraineté", a souligné le président du CNASPS, Mahrez Lamari.
"Elle vient aussi rappeler que le Sahara occidental est la dernière colonie de l’Afrique et que la Résolution 1514 est toujours d’actualité et doit permettre aux peuples d’exercer la plénitude de leurs droits politiques, économiques, sociaux et culturels", a-t-il ajouté.
Le président du CNASPS est également revenu sur la position de la France qui, selon lui "n’a pas abandonné ses pensées colonialistes et continue d’encourager le Maroc dans son obstination à vouloir faire du Sahara occidental un territoire marocain".
Prenant la parole, l’ambassadeur de la République Arabe Sahraoui Démocratique (RASD), M. Brahim Ghali a salué l’Algérie qui a adopté une position constante en soutenant la cause sahraouie. "C’est l’Algérie, qui a accueilli les Sahraouis qui fuyaient le napalm, et s’est montrée solidaire avec notre peuple", dira-t-il.
Le diplomate sahraoui, ajoutera que l’Algérie reste un exemple de lutte contre le colonialisme, et que ce sont les manifestations du 11-Décembre 1960, menées à bout de bras par tout un peuple, qui ont grandement influencé l’adoption de la Résolution 1514.
Pour sa part, l’universitaire et ancien sénateur algérien, Souilah Boudjemaa, a fait une lecture juridique de la résolution onusienne.
Il est longuement revenu sur la conjoncture de la rédaction de ce texte introduit sur l’agenda de l’Assemblée onusienne au mois d’octobre 1960. Revenant 52 ans en arrière, il a expliqué comment une majorité anticolonialiste a réussi à imposer son point de vue et réussi l’exploit de déshabiller juridiquement tout déguisement de colonisation.
Cette nouvelle vision était partagée par un grand nombre de pays dont le Maroc. Le juriste algérien rappellera que jusqu'à l'adoption de la Résolution 1514 en 1960, il n'existait pas en droit international positif une obligation juridique imposant aux puissances coloniales de décoloniser les peuples et les territoires coloniaux.
Ces puissances pouvaient faire valoir l'incapacité des territoires coloniaux à s'administrer eux-mêmes ou la faible instruction des populations de ces territoires pour maintenir le statu-quo et les liens de subordination. Il a également rappelé la position de l’URSS en faveur des peuples colonisés et des USA, qui ont compris qu’il s’agissait de libération et d’indépendance et non d’une idéologie.
En tant que juriste, qui a préparé des thèses sur la décolonisation et le droit des peuples à l’autodétermination, "trouve scandaleux qu’au 21e siècle, il existe encore des peuples qui vivent sous le joug colonial et que leur seul tort est d’être nés sur une terre riche en ressources devenue objet de convoitise". (SPS)
020/090/000 151323 DEC 012 SPS