Alger, 15 déc 2012 (SPS) L'ancien chef du Gouvernement algérien, M. Rédha Malek a affirmé samedi à Alger que l'édification du l'Union du Maghreb "ne pouvait se faire sans le règlement de la question du Sahara Occidental", qui demeure sous occupation marocaine depuis 1975.
Intervenant à la 3ème conférence internationale d'Alger, consacrée au thème du "Droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui", M. Malek a indiqué que "tant que le problème du Sahara Occidental n'est pas solutionné, nous serons incapable d'édifier l'Union du Maghreb".
Pour lui, le Sahara Occidental est une composante essentielle du Maghreb, même si certains le qualifient "d'obstacle" et "de pomme de discorde", soulignant qu'il représentait plutôt "un joyau qu'il fallait à tout prix libérer".
"Nous sommes en retard sur le plan maghrébin, même si les relations bilatérales entre les autres pays vont bien", a-t-il estimé.
Faisant le parallèle entre les manifestations du 11 décembre 1960 en Algérie, qui a vu le peuple algérien sortir et crier sa soif d'indépendance et de justice et réclamer sa liberté, M. Malek a indiqué que le peuple sahraoui n'avait pas cessé, à l'instar du peuple algérien, depuis 1973, date de la création du Front Polisario, de réclamer lui aussi son indépendance.
"Le peuple sahraoui, en dépit de toutes les difficultés, poursuit admirablement sa lutte et son combat en faisant preuve de détermination, d'abnégation et d'intelligence", a-t-il observé, précisant que sa cause était "juste" et sa volonté "indomptable".
Revenant sur l'historique de l'occupation marocaine, M. Malek a évoqué le plan Baker (du nom de l'ancien secrétaire d'Etat américain sous la présidence de Ronald Reagan), qui avait réussi à arracher à l'époque un cessez le feu entre les protagonistes et proposé d'aller vers un référendum d'autodétermination.
"Ce référendum d'autodétermination n'a malheureusement jamais pu avoir lieu à cause de la position marocaine qui s'accrochait à la colonisation.
"C'est très dangereux de vouloir jouer continuellement de cette question de referendum d'autodétermination", a-t-il dit.
L'ancien porte parole de la délégation algérienne aux négociations d'Evian a rappelé la position de soutien "indéfectible" et "inconditionnelle" de l'Algérie à la cause sahraouie, soulignant que l'Algérie n'avait pas "d'ambition particulière" ou "d'intérêt" pour adopter cette position, mais qu'il s'agissait, pour lui d'"une position de principe", de par le fait qu'elle faisait partie de son "identité, pour avoir payé lourdement afin d'arracher son indépendance".
Le Maroc propose, selon lui, un plan d’autonomie interne, mais l'histoire, a-t-il dit, rejette ce genre de formule qui n'est pas "sérieuse", indiquant qu'il y a un peuple qui lutte pour "pouvoir jouir de son indépendance".
M. Malek a appelé, dans ce sens, les grandes puissances notamment la France, qui a, de tout temps, apporté son soutien au Maroc, à "revoir leur position et à laisser de côté +la réal-politique+ et leur intérêts pour régler cette question qui se pose à la conscience mondiale".
"Le président français, François Hollande a soutenu la Palestine pour accéder au statut d’Etat non membre de L'ONU, j'espère qu'il continuera dans la même logique", en ce qui concerne la cause sahraouie, a-t-il souhaité.
Les travaux de la 3e conférence internationale d'Alger consacrée aux "Droits des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui" se déroule avec la participation de 300 personnes, dont 120 étrangers et 40 militants des territoires occupés du Sahara Occidental.
Cette conférence internationale se propose d'être une tribune pour reconnaître au peuple sahraoui le droit de résister à l'occupation illégale de son territoire par le Maroc", a indiqué le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), initiateur de l'événement en coordination avec l'Ambassade sahraouie en Algérie.(SPS)
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