Rome, 19 oct 2012 (SPS) Deux journalistes italiennes d'investigation ont réalisé un documentaire racontant l'histoire dramatique de femmes sahraouies des territoires occupés et des camps des réfugiés, victimes avec leurs familles des exactions de l'occupant marocain, a-t-on appris vendredi à Rome.
Le documentaire de 25 mn, intitulé ''Just to let you know that I amalive'' (Juste pour vous faire savoir que je suis en vie), des journalistes Simona Ghizzoni et Emanuela Zaccala, retrace le drame de ces femmes sahraouies, à travers des témoignages, des journaux personnels et d'anciennes photographies, se voulant "une reconstitution de l'histoire du peuple sahraoui, dans une perspective intime et féminine".
Les scènes du film, ponctuées de vidéos, musiques et photos, mettent en valeur Degja qui a été "prise par la force de son domicile, en 1980, par des policiers en civil et transportée d'une prison secrète à une autre, y passant 11 ans enfermée, et les yeux bandés, subissant interrogatoires et tortures", selon son témoignage repris par les deux journalistes.
Y est également, raconté le drame vécu par Soukaina Jedhlou qui "a aussi vécu pendant 11 ans dans une cellule étroite. Après son arrestation, sa plus jeune fille est morte de faim car ne pouvant prendre soin d'elle".
Il y a enfin Leila, "une Antigone moderne", selon les auteures de la production, qui est "tourmentée" par "l'incapacité" d'enterrer le cadavre de son frère Said, décédé en 2010, après les tragiques événements du camp sahraoui de la dignité, démantelé, en novembre de la même année par les forces marocaines d'occupation près d'El Aaiun, occupée.
Réalisé grâce à une subvention de la Fondation américaine "project Aftermath", les deux auteures ont lancé une opération de collecte de fonds sur le web, "pour compléter la production du documentaire".
Ce mode de financement est une nouvelle forme de partage du réseau, permettant de financer un projet par des dons libres de 10 dollars, en échange de réception de remerciements, de DVD de copies du film et des tirages de photographies, a-t-on expliqué.
A travers le documentaire ''Juste pour vous faire savoir que je suis en vie'', ces femmes s'adressent aussi à leurs maris militants de la cause sahraouie, emprisonnés ou portés disparus dans les geôles de l'occupant marocain.
Il met l'accent sur "la violence contre les femmes et l'impact de la guerre sur leur vie. Une guerre menée par les sahraouis du Front Polisario et a duré jusqu'en 1991, quand l'ONU a commencé à travailler pour un référendum sur l'indépendance. Depuis lors, la situation reste figée jusqu'à aujourd'hui en raison des obstacles dressés par le Maroc et de l'immobilisme de la communauté internationale'', expliquent ses concepteurs. (SPS)
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