New York (Nations Unies), 11 oct 2012 (SPS) Les pétitionnaires de plusieurs pays à travers le monde ont appelé mercredi l’ONU à tenir son engagement à la tenue d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental, tout en relevant l’illégalité de l’exploitation par le Maroc des richesses naturelles des terres sahraouies occupées.
Intervenant devant la 4eme Commission de l’ONU chargée de la décolonisation, qui a entamé à New York les auditions des pétitionnaires sur la question du Sahara occidental, un grand nombre d’entre eux ont déclaré que le cas sahraoui relève bien d’un cas de décolonisation.
Dans ce contexte, ont-ils soutenu, les Nations Unies doivent tenir leur engagement en ce qui concerne la tenue d’un référendum d’autodétermination quia été promis au peuple sahraoui.
’’Ceci pourrait se traduire par un renforcement du mandat de la MINURSO’’, ont plaidé des pétitionnaires qui ont également jugé que l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc est illégale tant qu’elle ne bénéficie pas du consentement du peuple sahraoui.
Dans son intervention, la représentante de l’Organisation Not Forgotten International, Mme Janet Lenz, a expliqué avoir travaillé dans les camps de réfugiés sahraouis depuis 1999, tout en affirmant que ’’les Sahraouis qui vivent sous oppression marocaine sont réprimés et punis s’ils font entendre leur souhait d’indépendance’’.
A ce propos, elle a avisé qu’avec la patience des Sahraouis qui s’amenuise, ces derniers ’’sont de plus en plus enclin à se battre en luttant pour l’indépendance de leur pays après avoir attendu trop longtemps une solution pacifique’’.
En conséquence, elle a lancé un appel pour que l’ONU agisse et qu’elle mette un terme à cette crise de 37 ans.
Présent à cette audition, M. Jeffrey Smith, de Western Sahara Resource Watch, a affirmé que l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental est illégale sans le consentement du peuple sahraoui.
Après avoir rappelé un précédent survenu en Namibie, il a demandé à la Commission de renvoyer la question de l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental devant l’Assemblée générale pour avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ).
Par ailleurs, M. Pedro Pinto Leite, secrétaire général de la plateforme internationale des juristes pour le Timor-Leste, a déclaré que la question du Sahara occidental relève bien de la décolonisation.
Dans ce contexte, a-t-il insisté, ’’les Nations Unies ont le devoir de forcer le Maroc à accepter la tenue du référendum d’autodétermination et doivent déclarer illégales les activités économiques menées par le Maroc sur le territoire du Sahara occidental et qui se font sans le consentement de son peuple.’’
M. David Lippiat, directeur de l’ONG pour les droits de l’Homme WE International, s’est demandé ce qu’il faut faire pour que la communauté internationale agisse afin de faire cesser l’occupation du Sahara occidental par le Maroc.
’’Faut-il revenir ici tous les ans et répéter les mêmes choses ?’’, s’est-il interrogé.
’’Le Maroc ne tient pas ses promesses. Il dit une chose et en fait une autre’’, a-t-il ajouté, soulignant que ce pays ’’fait jouer ses alliances pour s’imposer et exploiter illégalement les ressources du Sahara occidental’’.
Les débats de la 4ème Commission de l’ONU sur les questions de décolonisation se tiennent du 8 au 15 octobre avec la participation d’Etats membres de l’ONU et de la société civile internationale.
Ces débats seront suivis par l’adoption, entre autres, d’un projet de résolution sur la question du Sahara occidental, qui sera soumis à l’Assemblée générale de l’ONU en novembre ou décembre prochain, rappelle-t-on. (SPS)
020/090/700 111320 OCT 012 SPS