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L'accord commercial UE-Maroc viole le droit international à propos des produits agricoles sahraouis (presse)

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ROME, 10 mai 2012 (SPS) L'accord commercial signé entre l'Union européenne (UE) et le Maroc viole le droit international s'agissant des marchandises agricoles provenant des territoires sahraouis occupés, écrit le mensuel "Notiziario Saharawi", paraissant en italien dans son dernier numéro d'avril 2012.

"L'Accord entre l'Union européenne et le Maroc sur l'agriculture, continue à soulever des doutes et des avis négatifs", relève le journal, en allusion à la commercialisation de produits agricoles provenant des territoires sahraouis reconnus "non autonomes" par les Nations unies.

Le journal citant un responsable de West Sahara Resource Watch (WSRW), une ONG qui œuvre pour la protection des ressources naturelles du Sahara Occidental, écrit que contrairement aux Etats-Unis, "l'Union européenne fait la distinction entre les produits israéliens et palestiniens des territoires occupés, mais ne la fait pas dans le cas du Sahara Occidental".

Il a jugé cette politique de deux poids deux mesures de "hautement condamnable au plan éthique", estimant qu'elle "sape les principes de l'ONU en faveur de la paix, et donne un signal malheureux de soutien à la présence marocaine au Sahara occidental".

Pendant ce temps, l'ASPO (African Professional Shuffin Organisation), l'Agence qui œuvre depuis 30 ans à promouvoir la qualité et le professionnalisme de produits industriels africains, WSRW et l’ONG Emmaus de Stockholm, publiaient les résultats de diverses enquêtes montrant que "les légumes et les fruits, dont les cerises, melons, courgettes, frais et conservés, sont vendus principalement, en France en tant que produits marocains".

Ces produits arrivent "avec des étiquettes qui montrent clairement les noms de leurs lieux de provenance au Sahara Occidental, bien que parfois déguisés sous l'appellation +étoiles du sud+", selon ces sources.

Ces ONG déplorent que "les voyages" de ces produits de la ville sahraouie de Dakhla vers les centres de tri en France qui alimentent des chaînes de distribution, dans ce pays et même en Italie, "contrastent avec les politiques de sauvegarde des intérêts des agriculteurs locaux".

"En outre, souligne le journal, (la chaîne de distribution) Carrefour détient directement des terres, toujours à Dakhla, dont les produits sont commercialisés en tant que produits marocains".
        
Il relève l'"utilité" de mentionner "les contrastes" avec la politique suivie des Nations unies, et les avis des conseillers juridiques du Conseil de sécurité et du Parlement européen, selon lesquels "l'utilisation économique des produits (issus) de territoires non autonomes ne peut être faite sans le
consentement des peuples concernés".
        
Le journal estime que cette politique européenne protège "les intérêts directs du roi prédateur, qui possède personnellement quelque 12.000 hectares de terres agricoles les plus fertiles au Sahara Occidental, qui sont travaillées par plus de 10.000 ouvriers agricoles, des colons marocains et des immigrants installés de force".
        
"Par conséquent, il est maître de la quasi-totalité de l'industrie agro-alimentaire, en particulier celle de transformation de tomates", ajoute le journal, pour qui "cela pourrait être la vraie raison qui explique que la politique marocaine au Sahara occidental est la chasse gardée du monarque lui-même!".
        
Par ailleurs, la même source estime que l'Allemagne est impliquée dans ce déni du droit international, affirmant que l'allemand Siemens a été chargé de la réalisation d'un projet de 22 éoliennes, qui devraient être opérationnelles d'ici à 2013 dans les territoires occupés sahraouis, malgré les protestations des ONG.
        
Le journal signale enfin, les positions des gouvernements danois, norvégien et suédois qui ont annoncé officiellement leur intention ne pas fournir un quelconque support, y compris financier, aux entreprises qui chercheraient éventuellement à opérer au Sahara Occidental. (SPS)

010/090/700 101117 MAI 2012 SPS