Tifariti (Territoires sahraouis libérés), 17 déc 2011 (SPS) L'offre marocaine d'autonomie au Sahara Occidental est dépassée, ont estimé des dirigeants du Polisario, affirmant que lors des derniers rounds de négociation les questions liées aux mécanismes d'application de l'autodétermination ont été évoquées.
Ce constat ressort du rapport moral du secrétaire général du Front Polisario, M. Mohamed Abdelaziz, présenté au 13ème congrès de ce Front, dont les travaux ont débuté, jeudi passé, lorsqu'il avait indiqué que "durant les deux derniers rounds qui s'en sont suivis les propositions des deux parties ont été l'objet des discussions ainsi les mécanismes d'application de autodétermination, le corps électoral, et d'autres thèmes plus secondaires comme les ressources naturelles et autres".
Le SG du Polisario avait cité, dans ce cadre, le rapport du Secrétaire général de l'ONU et la résolution 1979 du Conseil de sécurité ayant remis, selon lui, de l'ordre dans le processus de négociation" en mettant en exergue l'impérative nécessité de tenir compte de l'avis de la population sahraouie ".
Qualifiant cette tournure prise par les négociations d'" évolution qui tient compte de l'avis du peuple sahraoui", il l'avait assimilé à une "conséquence de la lutte acharnée du peuple sahraoui et des mobilisations du mouvement solidaire envers sa juste cause".
C'est ce qui a amené, M. Mohamed Abdelaziz, à dire que "le Maroc qui sait pertinemment que sa proposition est devenue obsolète parce qu'il ne respecte pas le droit à l'autodétermination et parce que les 12 rounds de négociation ont confirmé que le Front Polisario est l'autre partie du conflit, tente de parier actuellement sur son adhésion récente au Conseil de sécurité pour la période de 2012-2013". C'est ce qui explique, a-t-il déduit, son refus d'une visite de Ross dans la région et son rejet d'un nouveau round en octobre dernier.
Le président du Parlement sahraoui et de la Commission nationale de préparation du 13ème congrès, M. Khatri Addouh, avait souligné, pour sa part, lors d'un point de presse tenu à la veille de l'ouverture des travaux, que l'offre marocaine d'une autonomie des territoires sahraouis "est dépassée" pour preuve, a-t-il dit, les derniers rounds de négociations entre les deux parties avaient abordé les questions liées aux mécanismes facilitant l'organisation d'un référendum d'autodétermination et l'identification du corps électoral sahraoui.
Pour ce responsable sahraoui, cette évolution est à mettre à l'actif de la lutte et aux "sacrifices" des Sahraouis des villes occupés, dont la résistance héroïque du camp de Gdeim izik "en en est l'illustration".
Pour sa part, l'ancien ministre de la défense et membre du secrétariat national du Polisario, M. Brahim Ghali, avait expliqué, dans un point de presse à la veille de la tenue du congrès, que la communauté internationale "a eu à constater les tergiversations de l'occupant marocain qui bloque les pourparlers initiés juste après le 12ème congrès qui a eu lieu en 2007".
Ce congrès, selon M. Ghali, sera une opportunité pour analyser le contexte national actuel, induit par l'intifada des Sahraouis dans les villes occupées, et évaluer la démarche empruntée jusque-là par la direction nationale du Front dans la lutte pour l'indépendance du Sahara Occidental.
Près de 20 ans le cessez-le-feu, avait encore souligné, l'actuel ambassadeur de la RASD à Alger, les autorités marocaines "continuent à recourir à des plans de règlement qui ignorent la légalité internationale et les résolutions pertinentes des Nations Unies pour un règlement juste de ce conflit qui garantit le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination".
Allant dans le même sens, le ministre délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati, a affirmé que le Conseil de sécurité qui avait appuyé ce plan de paix, à travers la mise sur pied d'un mécanisme (Minurso) pour organiser et superviser, dans le six mois qui suivent l'accord, un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental, "n'avait rien fait quand le Maroc, soutenu par la France, avait manifestement exprimé son revirement par rapport à ses propres engagements".
Ce responsable sahraoui a néanmoins indiqué que "la seule fois où le Maroc avait accepté de signer un accord de paix avec le Polisario s'était sous la pression des armes combinée à la pression diplomatique".
"Les options sont ouvertes pour le peuple sahraoui et c'est au congrès de trancher les moyens à mettre en œuvre dans la lutte pour imposer son droit à l'autodétermination", a-t-il souligné à ce propos.
La porte parole du 13ème congrès du Polisario, Sidi Mohamed Omar, avait insisté, dans ce contexte, lors du point de presse animé au deuxième jour du congrès, que "l'intifada du peuple sahraoui dans les villes occupées se taille une bonne partie des préoccupations des congressistes" du fait, selon ses explications, qu'elle constitue "le fer de lance" de la lutte pacifique du peuple sahraoui surtout durant la période précédant la signature du cessez-le-feu.
Il a souligné toutefois que le retour aux armes "n'a jamais été écarté par la direction du Polisario dans leur conception de la lutte pour l'indépendance".(SPS)
020/090/700 171645 DEC 011 SPS