Tifariti (territoires libérés de la RASD), 16 déc 2011 (SPS) Le président de la République, SG du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz a présenté jeudi, le rapport moral du Secrétariat national (SN) sur son action durant les 4 années écoulées au 13ème Congrès qui se tient du 15 au 19 décembre à Tifariti.
Voici le texte intégral du rapport :
"Rapport du Secrétariat National pour le 13º Congrès du Front POLISARIO,
Tifariti, du 15 au 19 décembre 2011
Au Nom de Dieu le Clément et le Miséricordieux.
Honorables hôtes de notre peuple,
Combattants de l’armée de libération populaire sahraouie,
Mesdames et Messieurs les Congressistes,
Aujourd’hui, nous tenons à Tifariti libéré, le XIIIème Congrès du
Front POLISARIO, Congrès du Martyr Mahfoud Ali Beiba, sous le mot
d’ordre " L’Etat Sahraoui indépendant est la solution".
Je voudrais saisir ce moment pour rendre un hommage appuyé au regretté Mahfoud Ali Beiba, qui fut membre du Secrétariat national du Front et Président du Conseil National Sahraoui, ainsi qu’à tous les Martyrs de la cause nationale, en premier lieu le Martyr El Oueli Moustapha Sayed, compagnon de lutte du regretté Mahfoud Ali Beiba.
Le regretté était connu par son patriotisme, sa fidélité et son dévouement envers son peuple et sa patrie ; par sa sagesse et son engagement. Dans toute les missions qu’il a eu à accomplir au sein de l’Etat ou au sein du mouvement, à l’intérieur comme à l’extérieur, Mahfoud Ali Beiba a défendu son peuple avec acharnement et sincérité, jusqu’à la fin de sa vie.
Je voudrais aussi souhaiter chaleureusement la bienvenue à tous les frères et amis représentant de gouvernements d’ONG et d’association, qui sont venus partager avec nous cet événement historique et transmettre un message empreint d’amitié et de solidarité envers le peuple sahraoui et sa lutte légitime.
Mesdames et Messieurs les congressistes,
Le contexte dans lequel se tient notre Congrès découle d’une permanente évolution durant les quatre dernières années ; une évolution devenue plus intense et plus remarquable durant les deux
dernières années.
Sur le plan international, les crises politiques, sociales et économiques se sont accrues, les tensions se sont multipliées de par le monde accentuant la criminalité, la pauvreté, le chômage et l’émigration.
L’intensité de la crise économique mondiale a constitué une menace pour l’économie des grands pays. Elle a défait des gouvernements et annonce des crises aigües pour d’autres.
Cette crise croissante aura des conséquences profondes sur les dépenses destinées aux programmes de développement d’une manière générale et plus particulièrement sur l’aide humanitaire comme le Programme d’Alimentation Mondial, surtout si l’on tient compte de la poursuite des conflits armés, des catastrophes naturelles, des famines et des pandémies comme ce qui s’est passé récemment dans la région du corne de l’Afrique.
Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, la compétition entre grandes puissances autour des ressources énergétiques et de nouvelles zones d’influence s’est poursuivie. La globalisation et l’extension des médias sociaux ont favorisé de nouveaux conflits dans lesquels des peuples révoltés contre l’oppression sont apparus comme acteurs majeurs.
Le "printemps arabe", qui se poursuit encore et dont le processus n’est pas encore fini, fut la plus remarquable évolution en Afrique du nord et au Moyen-Orient durant la période écoulée, non pas uniquement par les changements de régime qu’il a induit mais bien plus par les interrogations qu’il suscita autour du rôle des grandes puissances qui parut ambigüe et paradoxales et par l’usage de double standard dans les relations internationales.
Durant cette période aussi, le Sud Soudan a pu accéder à son indépendance par référendum, suivant l’exemple de la Namibie et de Timor Leste et confirmant la validité des référendums comme solution démocratique menée par l’ONU, bien que celle-ci ne l’a toujours pas imposé dans le cas du Sahara occidental.
Plusieurs élections ont eu lieu également dans des pays ayant des liens proches avec notre région et qui ont hissé au pouvoir de nouveau dirigeants comme Barak Obama aux Etats-Unis, Nicolas Sarkozy en France et tout récemment Mariano Rajoy en Espagne. Même si la position française demeure partiale et en faveur des thèses expansionnistes marocaines, celle des Etats-Unis reste, quant à elle, favorable aux efforts de l’ONU et nous espérons que le nouveau gouvernement espagnol revienne à l’ancienne position officielle qui tenait compte de la responsabilité historique et juridique de l’Espagne vis-à-vis du Sahara occidental et qui soutenait le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
Sur le plan régional, Le Maghreb et l’Afrique du Nord furent l’épicentre de ce mouvement qui a eu raison des régimes tunisiens, égyptien et libyen et dont les effets se poursuivent encore dans d’autres pays arabes.
Ces événements n’ont pas exclu l’existence et le développement du crime organisé et la prolifération des armes en lien avec les activités de groupes terroristes agissant dans la région du Grand Sahara et contre lesquelles les pays de la région tentent de coordonner leur lutte et empêcher ainsi l’intervention étrangère.
Au Maroc, le mouvement du « 20 février » est apparu, non pas à cause de ce qui s’est passé dans la région mais comme conséquence de plusieurs siècles d’oppression et d’injustice imposés au peuple marocain. Ce mouvement a brandi des revendications explicites et franches en faveur du changement et rejetant les prétendues solutions que le Makhzen marocain tente de le lui imposé avec le soutien de pays bien connus.
Malgré le fait que le roi du Maroc a tenté de devancer les événements par l’octroi d’une Constitution et l’organisation d’élections législatives, rien n’a changé au royaume du Maroc et rien n’indique qu’il y en aura ni politiquement ni socialement comme le démontrent le recul en matière d’économie, de liberté d’expression et d’information ainsi que le développement de l’analphabétisme, la pauvreté et la corruption.
Une telle réalité est prouvée par les contestations populaire au Maroc et par le recours systématique du régime marocain à l’instrumentalisation du conflit du Sahara occidental, qu’il occupe en dehors de toute légalité, afin de détourner les marocains de leurs vraies problème.
Face à la pression de l’Intifada de l’indépendance dans les territoires occupés sahraouis et au sud du Maroc les autorités marocaines ont eu recours aux campagnes hystériques de dénigrement de la lutte du peuple sahraoui et par l’accusation de liens avec le terrorisme et le crime organisé afin de porter atteinte à son unité et à sa sécurité. D’autres tentatives visaient à toucher au statut juridique international du Front POLISARIO en tant que Représentant unique et légitime du peuple sahraoui.
Sur le plan national, notre peuple a manifesté son attachement à son unité et à ses choix nationaux et a prouvé sa capacité illimitée à maintenir sa résistance et à inventer de nouvelles formes de luttes face à une machine oppressive marocaine soutenue par des puissances étrangères, comme le gouvernement français qui ne semble pas abandonner l’esprit colonialiste.
Le décès de l’un des plus remarquables dirigeants du Front et de l’Etat sahraoui, à savoir le Martyr Mahfoud Ali Beiba, a été d’une grande tristesse pour tous les sahraouis mais aussi une épreuve qui a démontré la force de l’unité de notre peuple et son attachement à ses objectifs et principes pour lesquels de nombreux martyrs avaient donné de leur vie. Durant cet évènement, notre peuple a démontré qu’il sait reconnaitre les sacrifices de ses militants et de ses dirigeants exemplaires et fidèles à leur serment et les honorer à la hauteur de leur patriotisme et leur militantisme.
L’Intifada de l’Indépendance a été remarquable par ses combats héroïques comme durant le camp de Gdeim Izik à el Aaiun ou durant les manifestations de Dakhla ou encore la bataille d’Aminatou Haidar et les visites des militants des territoires occupés et les grèves de la faim des prisonniers politiques.
Les programmes nationaux ont été menés de façon régulière, l’expérience nationale en matière de gestion et d’édification institutionnelle a été consolidée ; et malgré les difficultés liées au contexte de l’exil et à la crise économique mondiale il n’y a pas eu de crise alimentaire ou sanitaire. Les services fournis à la population se sont poursuivis sans interruption.
Durant la période passée, des dangers sont apparus en relation avec la prolifération de groupes armés dans le Grand Sahara. Ainsi, le peuple sahraoui, victime du terrorisme de l’Etat marocain depuis le 31octobre 1975 est devenu une cible du terrorisme international depuis l’enlèvement des trois coopérants humanitaires européens qui sont Ainoa Fernandez et Enrike Ginzales d’Espagne et Rossilla Orro d’Italie.
Je saisis cette opportunité pour condamner ce lâche enlèvement terroriste et exprimer notre entière solidarité avec les victimes et leur famille ainsi que notre décision à n’épargner aucun effort en vue de libérer les otages dans les plus brefs délais, en coordination avec les pays de la région.
Malgré les obstacles du gouvernement marocain, notre cause a continué de figurer sur l’agenda du Conseil de sécurité et celle de l’assemblée générale de l’ONU, en tant que question de décolonisation pour la solution de laquelle l’ONU supervise des négociations entre le Front POLISARIO et le royaume du Maroc en vue de permettre au peuple sahraoui de s’autodéterminer librement.
Mesdames et Messieurs les Congressistes,
Le XIIème Congrès a eu lieu dans un contexte marqué pour de grands changements sur le plan international, liés aux conséquences de la fin de la guerre froide, à la révolution des médias de l’information et aux conflits et crises qu’a connu le monde.
En ce qui concerne notre cause, plusieurs puissances tentaient, à cette époque, de faire triompher les thèses colonialistes marocaines y compris par des pressions politiques et économiques qui ont influencé négativement l’aide humanitaire, sans parler d’autres difficultés objectives qui nous ont poussés à plusieurs reprises à ajouter des programmes complémentaires pour faire face à la situation.
Dans ce contexte, le gouvernement marocain menaçait, quant à lui d’empêcher la tenue du XIIème Congrès et même d’occuper Tifariti.
Nous sommes partis à partir des priorités tracées par le XIIème Congrès et qui ont constitué le socle du Programme d’action national telles la consolidation de l’organisation politique et de l’ALPS, l’accompagnement et le soutien de l’Intifida, la réhabilitation des territoires libérés, l’élévation du niveau des services. Ces missions ont constitué un défi à relever par le Front afin de renforcer la résistance et vaincre la bataille de la libération et de l’indépendance.
Il faut souligner que le Secrétariat national a organisé, pour la première fois, des réunions pour discuter spécifiquement des thèmes tels la jeunesse, le sport, l’enseignement, la culture, la diplomatie, dans l’objectif d’améliorer les actions dans ces domaines.
Sur le plan de l’organisation politique, l’action s’élargissait en fonction de l’extension de nos objectifs politiques dont la colonne vertébrale demeure la libération et l’indépendance nationale. Avec la croissance des besoins de notre société de nouvelles incorporations ont été effectuées. Les membres des secteurs politiques de l’organisation ont bénéficié des soutiens matériels alors que la séparation entre les autorités politiques et l’administration locale a été un pas positif dans le processus de la construction.
L’organisation des Congrès des organisations de masses, les semaines de solidarité et les universités d’été ont participé à l’enrichissement de l’expérience nationale. Le journal le "20 mai" a continué sa parution régulière. Les différentes rencontres intellectuelles, les réunions des cadres, les séminaires spécialisés ou les activités solidaires de l’Intifada ont été des moments de sensibilisation et de mobilisation en faveur de l’indépendance.
Les organisations de masse ont remarquablement progressé et ont accompli un excellent rôle dans la sensibilisation de la population et l’élargissement de nos soutiens à l’extérieur.
L’UJTSARIO a ouvert plusieurs ateliers de formation professionnelle et a défendu les travailleurs sahraouis des sociétés espagnoles qui ont été lésés dans leur droit suite au retrait espagnol. L’Union des Travailleurs à œuvré également pour être souvent présent dans les forums régionaux et internationaux.
L’Union des Femmes sahraoui (UNFS) a lui aussi œuvrer pour renforcer sa présence à l’extérieur et nouer des liens avec de grandes organisations internationales. Les maisons féminines des Wilayas ont contribué à la formation et la sensibilisation des femmes. Les coopératives économiques ont aidé dans l’autonomie des femmes. Les actions de conscientisation politique se sont poursuivies pour une participation des femmes dans la vie politique.
L’Union de la Jeunesse Sahraouie (UJSARIO) a organisé plusieurs conférences et rencontre pour améliorer les expériences des jeunes et promouvoir les actions en matière d’apprentissage des langues, de l’informatique, de l’organisation du volontariat et de l’organisation des étudiants. L’Union a également joué un rôle important dans la divulgation de la cause nationale à l’extérieur.
Globalement, les organisations de masse, les unions et les organisations des droits de l’homme ont été une force dans la construction de l’expérience nationale en créant une dynamique dans
les domaines de l’orientation, la formation, l’animation, dans l’emploi des jeunes. Elles ont donné une image positive de notre peuple caractérisée par la tolérance, le respect de l’autre, le respect des femmes et la foi dans la jeunesse.
La nouvelle dynamique de l’Intifada de l’indépendance, surtout durant l’épopée de Gdeim Izik a montré à l’occupant que les sahraouis ne l’accepteront jamais. Cela a donné une impulsion aux militants des droits de l’homme dans les territoires occupés et au sud du Maroc dont la lutte et la confrontation avec le régime est allée vers l’escalade et le défi face à l’occupant et de ses plans. La résistance des prisonniers politiques et les visites des militants aux camps de réfugiés sont la preuve de ce défi et de cet esprit de lutte.
La diaspora sahraouie et la population vivant dans les campagnes ont participé activement dans les différentes activités nationales.
Les conseils national, législatif et constitutionnel ont accompli leur travail de façon régulière durant cette période. Le Conseil National a ratifié de nombreuses lois, évalué l’action de l’exécutif, redynamisé l’action des inspections sur le plan local et national et a pu mener des actions à l’extérieur dans le cadre de la diplomatie parlementaire.
Le Conseil constitutionnel a joué son rôle de contrôle de l’applicabilité des lois et a donné des avis aux instituions qui en avaient émis la demande.
Le Conseil Consultatif a continué de jouer son rôle dans la préservation des valeurs et traditions de la société et a pu participer sur les plans médiatiques et politiques ainsi qu’à toutes les activités nationales.
Au niveau du Parlement panafricain, le groupe sahraoui a joué un rôle important dans l’adoption de résolutions favorables à notre cause nationale.
Durant les période écoulée, de nombreuse activités, conférences, rencontres promouvant la solidarité internationale ont été organisées y compris dans les territoires libérés, comme les conférences sur le droit des peuple à la résistance, la lutte des femmes sahraouies, la Conférence de l’EUCOCO, la chaine humaine devant le mur de la honte, le Sahara Marathon, la course de vélos, le festival du cinéma, Artifariti, le dialogue des religions …etc.
Dans ce contexte, il faut souligner le travail extraordinaire du mouvement de solidarité international à l’instar du mouvement en Algérie, en Espagne, en Europe, etc.
Dans le domaine de la défense: la consolidation de l'institution militaire et le renforcement de l'armée de libération sont restés une priorité permanente en conformité avec les objectifs de la lutte armée et de la résistance populaire qui ne reculera pas quelqu'en soient la durée ou les obstacles et les difficultés engendrées par la période du cessez-le-feu.
Tout effort consenti en faveur de l'armée de libération, reste lié à un contexte exceptionnel marqué les difficultés et la perspective de l'escalade de la résistance multiforme y compris la reprise de la lutte armée; option qui n'a jamais été absente de la politique et de la vision du Front.
L’élévation du niveau de l’armée et le recrutement de jeunes compétents ont été une constance. Les formations et stages ont été intensifiés pour les cadres. Les unités ont bénéficié d'entrainements et exercices et le recrutement a été poursuivi. Plusieurs formations ont été organisées au bénéfice des appareils de sûreté. La 6eme région a été réorganisée et redynamisée et un intérêt particulier a été accordé à des domaines telles la justice, la culture et l'information au sein de l'armée.
Les conditions de vie des combattants ont été améliorées et les besoins de l'institution ont été satisfaits à chaque fois que cela a été possible.
Au sein des activités militaires au sein de l'Union africaine, la participation sahraouie a été régulière et nous avons pu maintenir notre participation dans l'édification de l'unité militaire de l'Afrique du nord. Nous avons également maintenu notre coordination militaire avec la MINURSO.
Aujourd'hui, les sahraouis peuvent être fiers de leur armée qui a remarquablement progressé durant les quatre dernières années et a pu intégrer de nombreux jeunes compétents consolidant ainsi la stratégie du renouvèlement et de la préparation permanente face à toute éventualité.
Dans le domaine administratif, l'intérêt a été porté sur l'administration locale en contact quotidien avec les citoyens en modernisant son outil, en introduisant l'informatique et en mettant en place divers programmes de formation, de cycles et de conférences thématiques. Plusieurs promotions ont ainsi été formées au sein de l'école nationale de l'administration.
Le projet d'une carte nationale d'identité aux normes internationale a été mise en place et exécuté. Le projet du nouveau passeport sahraoui est en cours.
Durant la même période, l'appareil judiciaire a été réorganisé et le système judiciaire a été enrichi de nouvelles lois. D'autres efforts ont été menés en vue d'améliorer les statistiques, les gardes municipaux, l'archive, le métier d'avocats et des greffiers.
Au niveau des affaires religieuses, des cycles de formation et séminaires spécialisés ont été organisés. Des programmes d'orientation religieuse et d’enseignement coranique ont été mis en place. Plusieurs mosquées ont été édifiées et la gestion des pèlerins sahraouis a été bien menée.
Dans le domaine social: l'enseignement a été un enjeu majeur du Front depuis ses débuts et a été un thème principal du XIIème Congrès.
Ainsi, la politique de scolarisation globale et sans discrimination a été poursuivie à tous les niveaux. La formation continue des enseignants a été maintenue et la formation professionnelle a été intensifiée. Les familles ont été organisées au sein d'un partenariat avec l'école pour assurer le suivi scolaire et rapprocher le collège des élèves. Le début du lycée sahraoui a été mis en marche.
Le service sanitaire a été amélioré avec un intérêt particulier pour la santé des mamans et des enfants. Des études et recherches ont été faites dans le domaine et un suivi des maladies chroniques a été mis sur pied. La médecine vétérinaire a été améliorée. Les missions médicales ainsi que l'ensemble de ses actions ont participé à l'amélioration de ce secteur.
La protection sociale a été incluse comme orientation et politique en conformité avec l’esprit du Front Polisario, en tant qu’action humaine et morale fondée sur la solidarité collective.
Les institutions s’occupant de la protection sociale ont été réorganisées. Les personnes qui sont dans la nécessité ont été prises en charge selon des critères précis.
A cela s’ajoute le rôle important qui a été rempli par les centres spécialisés dans la prise en charge des personnes handicapées. Des programmes importants ont été mis en place afin de les soigner et de les réintégrer socialement. Des formations spécifiques, stages et séminaires ont été organisé au bénéfice du personnel en charge de cette mission.
Le secteur de la jeunesse et des sports a eu également sa part du programme national d’action. Un Conférence nationale sur la jeunesse a été organisée et fut une étape importante dans l’évaluation de la politique en direction des jeunes et la mise en place d’une stratégie à même de permettre aux jeunes d’intégrer les différents secteurs de la lutte nationale.
Dans le domaine économique: il faut rappeler que les ressources sahraouies demeurent spoliées par l'occupant, tous les programmes dans ce domaine dépendent de l'aide humanitaire. Le front tente de satisfaire les nécessités des réfugiés en créant les mécanismes adéquats afin de permettre une bonne gestion et distribution.
Il nécessaire de garantir un bon suivi de l'aide humanitaire et d'initier des programmes d'urgence afin de résoudre les problèmes liés à l'habitat, à l'équipement et à la gestion des institutions.
Dans le domaine des jumelages, des dizaines d'accord ont été signés et de nombreuses de caravanes de soutien humanitaire nous sont venues d'Espagne, d'Italie, d'Algérie, de Suède et de Grande Bretagne.
D'autres accords de coopération ont été conclus avec des gouvernements et autres Organisations permettant ainsi de régler les difficultés d'approvisionnement durant les 4 dernières années. Il est à signaler que des micro crédits ont été octroyés et ont contribué à l'amélioration des conditions économiques.
Dans le cadre de la réhabilitation des territoires libérés, plusieurs communes administratives ont été institué comme à Mheiriz; Tifariti, Bir Lahlou, Bir Tighissit et des services tels la santé et l'enseignement ont été assurés au bénéfice des citoyens qui y habitent. La désalinisation de l'eau et la recherche d'autres ressources se sont poursuivies.
Le secteur des entreprises économique a été organisé et un bureau technique dans ce domaine a été crée.
Dans le domaine culturel et de l'information: la télévision nationale a été lancée le 20 mai 2009, et fut un événement national important. Elle a permis de couvrir le combat de notre peuple et la résistance héroïque de l'Intifada de l'Indépendance.
Les programmes de la Radio nationale ont été augmentés à 13 heures quotidiennement totalement pris en charge par des compétences sahraouies dans ce domaine. Les médias de proximité ont été encouragés et les programmes ont connu une bonne amélioration.
Le mouvement culturel a permis l'inclusion et la participation de larges pans de la société. Un observatoire pour la protection du patrimoine a été crée et un programme de préservation de culture orale a été initié. De nombreux séminaires et semaines culturelles ont été organisés et des accords dans le domaine culturel ont été signés avec nos frères et nos amis.
Le secteur de l'artisanat a été promu et encouragé et une Conférence nationale dans ce domaine a été organisée.
Dans le domaine des relations extérieures, l'Etat sahraoui a pu participer aux différentes activités de l'Union africaine. Environ 20 ambassades et représentations ont été ouvertes. Des relations diplomatiques ont été établies avec la République du Sud Soudan, deux ambassades ont été inaugurées au Ghana et au Zimbabwe et un ambassadeur a été accrédité au Rwanda.
En Amérique Latine, une ambassade a été ouverte en Uruguay après sa reconnaissance de la RASD; les relations diplomatiques ont repris avec le Salvadeur et le Paraguay En Asie et Océanie, une ambassade a été ouverte au Timor Leste et des efforts sont poursuivis dans cette région.
Au niveau de l'Europe, les dossiers des ressources naturelles, des droits de l'homme ont été défendu auprès de l'Europe. Le Parlement européen a pu ainsi auditionner les ministres sahraoui et marocain des affaires étrangères pour expliquer les évènements de Gdeim izik. Une résolution historique du Parlement européen a été adoptée sur ce sujet.
Plusieurs parlementaires européens ont visité les territoires occupés; d'autres ont été interdit par le gouvernement marocain, à l'instar du député européen Willy Meyer.
A l'International socialiste, le front POLISARIO a obtenu le statut de membre et peut donc assister aux différentes réunions de cette organisation internationale.
En ce qui concerne le Protocole, environ 30000 étrangers se sont rendu dans les camps, parmi eux des délégations officielles, des journalistes, des associations et des familles solidaires. L'ensemble de nos invités ont été pris en charge. Deux résidences d'accueil ont été construites et une caravane de transport collective a été crée.
En ce qui concerne les négociations avec l'ONU, il faut signaler les fortes pressions qui ont été exercés sur le Front, notamment en 2007 à l'époque de Walsum qui a essayé d'imposer l'idée insensée que l'indépendance est irréaliste. Nous avons réussi avec nos amis à faire échouer le complot qui n'a pas trouvé écho dans le rapport du Secrétaire général de 2008.
Depuis cette date, quatre rounds de négociations ont eu lieu à Manhasset. En 2009, Walsum a été démis et Christopher Ross a été nommé. Une nouvelles série de négociations non officielles a été initié avec des délégations réduites à trois membres pour les deux parties.
De février à novembre 2010 les négociations ont été interrompues malgré la visite de Ross dans la région. Mais la force de l'Intifida et la révolte de Gdeim Izik ont eu leur influence sur les événements.
Ainsi, le Conseil de sécurité a décidé une réunion sur le Sahara occidental et les pourparlers ont repris.
Bien que les violations des droits de l'homme ont été soulevées au niveau du conseil de sécurité, la France a maintenu son opposition à l'élargissement du mandat de la MINURSO pour pouvoir contrôler la situation des droits de l'homme.
Le rapport du Secrétaire général de l’ONU et la résolution 1979 du Conseil de sécurité a remis de l’ordre dans le processus de négociation en mettant en exergue l’impérative nécessité de tenir compte de l’avis de la population sahraouie. Ainsi, durant les deux derniers rounds qui s’en sont suivis les propositions des deux parties ont été l’objet des discussions ainsi les mécanismes d’application de l’autodétermination, le corps électoral, et d’autres thèmes plus secondaires comme les ressources naturelles et autres.
Cette évolution dans les négociations qui tenait compte de l’avis du peuple sahraoui est la conséquence de la lutte acharnée du peuple sahraoui et des mobilisations du mouvement solidaire envers notre juste cause. Le message qui a été transmis par les peuples arabes révoltés contre des régimes dictatoriaux comme celui du Maroc à contribuer lui aussi à faire admettre que le peuple sahraoui doit impérativement être entendu.
Le Maroc qui sait pertinemment que sa proposition est devenue obsolète parce qu’il ne respecte pas le droit à l’autodétermination et parce que les 12 rounds de négociation ont confirmé que le Front POLISARIO est l’autre partie du conflit. Il tente de parier actuellement sur son adhésion récente au Conseil de sécurité pour la période de 2012-2013, ce qui explique son refus d’une visite de Ross dans la région et son rejet d’un nouveau round en octobre dernier.
Mesdames et Messieurs les Congressiste,
Le programme d’échange de visite entre famille sahraouies s’est poursuivi après le dépassement des obstacles du gouvernement marocain. Aussi, plus de 12 000 sahraouis en a bénéficié. L’ONU a pu superviser une rencontre sur la culture sahraouie en septembre dernier sur l’île portugaise de Madère ayant réuni 35 intellectuels sahraouis venant des territoires occupé et des camps de réfugiés.
Dans le domaine des droits de l'homme, la bataille a été portée au Conseil de sécurité dont la position a été correcte malgré la position française. La question des droits de l’homme a continué d’être posée avec acuité comme l’a souligné le Secrétaire général de l’ONU dans son intervention devant le Conseil de sécurité en octobre 2010 en demandant à ce que la MINURSO soit en contact avec la population sahraouie à l’instar de ce que fait normalement les autres missions de la paix dans d’autres région du monde.
En ce qui concerne les ressources naturelles, nous avons poursuivi nos actions en vue de faire cesser leur pillage. En collaboration avec WSRW, une campagne de dénonciation a été lancée contre les sociétés complices de ce pillage. Des résultats positifs ont été obtenus notamment au niveau de l’Union européenne. La création par la RASD de sa Zone Economique Exclusive (ZEE), en janvier 2011, a été le début d’une campagne généralisée pour empêcher le renouvellement de l’accord de pêche entre l’Union européenne et la force d’occupation incluant nos eaux territoriales. Nous avons réussi à retarder la signature de l’accord. A cet égard, il faut souligner le refus ou les réserves de certains pays comme la Grande Bretagne, la Suède, la Finlande, l’Autriche ou Chypre. Cette campagne a été couronnée d’un grand succès par le refus hier de la ratification par le Parlement européen de cet accord aussi illégal qu’immoral.
D’un autre côté, la RASD a poursuivi le partenariat avec des sociétés de gaz et de pétrole dont l’application prendra effet avec l’adhésion de la RASD à l’ONU. Par ailleurs, la société Hanon Ressources a conclu ses recherches par la découverte de réserves de fer situé entre 4 et 5 milliards de tonnes dans la région de Touezervat, de Farfarat et de Gleibat El Berka. Il existe également d’autres indices sur l’existence de l’or dans la région de Lemtareg et Azergreg Labiad, ainsi que d’autres métaux tels le cuivre, l’uranium…etc.
Dans le domaine des mines, nous avons poursuivi notre coopération avec l’ONU et avec l’Appel de Genève. L’ONG Landmine Action poursuit également son programme de déminage. La région libérée nord a été nettoyée et les efforts de déminage se poursuivent dans la région sud.
Nous avons aussi un partenariat dans ce domaine avec l’ONG norvégienne NPA. Il faut rappeler que le Maroc avait posé des millions de mines antipersonnel et persiste à ne pas signer la Convention d’Ottawa. Ces mines constituent un grand danger pour la population et pour l’environnement.
Mesdames et Messieurs les Congressistes,
La résistance pacifique demeure un choix stratégique depuis le soulèvement de Zemla qui a été conduit par Mohamed Sidi Brahim Bassiri, le 17 juin 1970. Depuis le 21 mai 2005, le Front a accentué ce type de résistance en tant que complément de la lutte armée en lui offrant le soutien nécessaire conformément aux décisions du XIIème Congrès, ce qui a donné des résultats positifs durant la période écoulée.
Dans ce contexte, et depuis 2008, l’Intifada de l’indépendance a été plus forte et de nouvelles formes de résistance sont apparues, accentuant par là la lutte contre l’ennemi. Dans ce sens, le niveau organisationnel de l’Intifada a démontré sa capacité à faire échouer les plans de l’ennemi et à renforcer l’unité des sahraouis.
D’autre part, les visites successives des militants sahraouis de l’intérieur ont constitué un acte courageux consolidant les liens entre l’ensemble des sahraouis. Ces visites ont contribué à casser le mur psychologique de l’isolement que le Maroc tentait d’imposer.
L’accentuation de la lutte et du défi face à l’ennemi a été une page remarquable dans l’histoire de l’Intifada, à l’instar de l’action qui a été menée par Aminatou Haidar en 2009 sur l’île espagnole de Lanzarote imposant aux plus hautes autorités marocaine son choix de revenir dignement à son pays.
La bataille d Gdeim Izik, par son ampleur a fait échouer les calculs de l’occupant en le conduisant aux choix répressives et rendant la rupture définitive avec les sahraouis. Cette bataille de Gdeim Izik a encore consolidé la fraternité entre les militants sahraouis et a été le prélude d’autres confrontations dans la ville de Dakhla.
Ces actions ont poussé l’ennemi à déplacer ses troupes stationnées au mur d’agression afin qu’ils participent à la répression des civils révoltés les rendant plus que jamais décidés à transformer chaque révolte en un nouveau Gdeim Izik.
A cet égard, nous saisissons cette opportunité pour rendre hommage aux Martyrs de l’Intiada et pour exprimer notre entière solidarité avec la famille du Martyr Said Dambar qui a perdu injustement son fils et qui demeure empêchée de l’enterrer dignement. Le père de cette famille est, lui aussi, décédé sans pouvoir enterrer son fils bien qu’il s’était obstiné à le faire. Cette brave famille a fait l’objet de pressions terribles de la part de l’occupant y compris en excluant ses membre du travail afin qu’ils abandonnent leurs revendications.
Nous exprimons aussi notre solidarité et soutien à tous les héros de l’Intifada qui ont été victimes de la sauvagerie de l’occupant à l’instar de El Ouali Qadimi, Salek Saidi, Lalla Boussaoula…et.
Parler de l’Intifada, revient à parler d’une action sahraouie révolutionnaire et globale et d’une bataille livrée sans interruption.
Ses héros sont chaque enfant, femme ou vieillard qui décide de porter le plus simple et le plus efficace des armes : l’hymne nationale, le drapeau sahraoui et nos revendications pacifiques, légales et légitimes tendant à imposer le respect du droit de notre peuple à l’autodétermination et à l’indépendance. Nous parlons du choix d’une lutte consciente, populaire et illimitée. Une action extraordinaire qui unit dans la fraternité tous les sahraouis autour d’une identité commune, d’une patrie partagée et d’un mouvement de libération unique qui est le Front POLISARIO et pour la réalisation d’un objectif unique : le parachèvement de la souveraineté de la RASD sur l’intégralité de son territoire national.
Mesdames et Messieurs les Congressistes,
Parallèlement à ces actions et pour que nous puissions être à la hauteur des défis que nous imposent la bataille contre l’ennemi, nous devons souligner les difficultés auxquelles nous faisons face et qui résultent d’un ensemble d’éléments objectifs et subjectifs ayant jeté de l’ombre sur notre gestion et eu des influences psychologiques conduisant à une situation d’insatisfaction ayant pour origine la volonté de défendre notre projet national et toujours le garder comme source de fierté et d’orgueil.
Préciser nos lacunes et accueillir favorablement les critiques reste la meilleure manière d’améliorer la situation et de couper court aux tentatives de déstabilisation de l’ennemi qui visent à promouvoir des solutions boiteuses qui ne servent que ses seuls intérêts.
Ainsi, au niveau de l’organisation politique, une faiblesse a été constatée au niveau de la coordination entre les différents secteurs ; le discours politique n’est pas toujours en adéquation avec la réalité ce qui porte atteinte à sa crédibilité et réduit sa capacité mobilisatrice ; la faiblesse du recrutement et des formations des cadres ont été un obstacle devant les compétences.
Dans le domaine de la défense, il y a encore quelques difficultés dans les préparatifs militaires afin de contrecarrer l’escalade de l’ennemi et relever les défis qui s’imposent.
Par ailleurs, les conséquences des combats armés gardent encore ses séquelles sur le plan de la sécurité, de l’emploi et du recrutement de la jeunesse ; sans oublier l’émigration des compétences et qui nécessite d’être endiguée.
Si l’on ne peut pas exclure la faiblesse des compétences l’on ne peut que critiquer le comportement de certains cadres qui encourage la corruption et la mauvaise gestion sans qu’ils soient sanctionnés. La non application des critères d’évaluation des cadres a influencé leur rendement et fragilisé leur protection.
D’autres difficultés existent dans le secteur économique dues notamment aux années de sécheresses et à la crise économique mondiale qui a poussé les pays à réduire l’aide humanitaire.
Une telle situation a favorisé une mentalité consumériste, peu favorable au travail volontariste et l’apparition des gaspillages dans les évènements sociaux.
Le domaine diplomatique souffre aussi du manque de compétences ce qui a affaiblit les résultats des actions. Des difficultés objectives ont empêché le déploiement diplomatique tel qu’il était prévu initialement. De plus, certains militants dans ce secteur, comme dans d’autres, agissent avec une mentalité de fonctionnaires d’un Etat indépendant, oubliant qu’ils sont davantage des militants au sein d’un mouvement de libération encore impliqué dans la guerre pour l’indépendance.
Mais le plus grave pour le peuple sahraoui reste le problème de la croissance démographique et le recul constaté dans ce domaine.
Mesdames et Messieurs les Congressistes,
Le Front POLISARIO est un mouvement de libération national et populaire dont les principes découlent de la volonté du peuple sahraoui. Un mouvement démocratique, transparent et ouvert à toutes les couches de la société y compris aux femmes et aux jeunes. Un mouvement ouvert également aux idées et initiatives différente pour peu qu’elle respectent les objectifs sacrés de notre peuple et ses choix pour la libération, l’indépendance et l’unit nationale, au sein de la RASD qui est l’Etat de tous les sahraouis.
Cette orientation populaire et cette ouverture démocratique sont la force de ce mouvement qui a pu défier et dépasser les multiples et graves complots ourdis par l’ennemi. Cela explique l’adhésion massive de la population dans la conception des programmes d’action et dans les orientations tactiques et stratégique du mouvement. En effet, une guerre de libération ne peut vaincre que sans l’adhésion et la participation consciente et volontaire de la population.
Nous pouvons aujourd’hui être fiers du rôle historique et avant-gardiste de la jeunesse sahraoui dans cette Marche historique. La jeunesse a toujours été un élément de soutien, du renouveau, et de la continuité. Elle doit aujourd’hui assurer pleinement cette responsabilité en s’intégrant dans tous les secteurs et les programmes d’action nationaux. L’avenir lui appartient et doit porter le flambeau de la continuité par sa présence massive au sein de l’ALPS, des institutions de l’Etat et en étant leader au sein de la glorieuse Intifada de l’indépendance.
Nous sommes également fiers du rôle des femmes dans la lutte du peuple sahraoui et nous sommes décidés à renforcer son rôle dans la construction d’une société moderne fondée sur la liberté, l’égalité, la tolérance et la coexistence entre les cultures et les religions dans laquelle la femme doit occuper la place qu’elle mérite et qu’elle puisse pleinement participer dans la lutte pour la libération et la construction de notre pays.
Notre Congrès est aujourd’hui appelé à être une étape qui conduit à l’union de toute les force nationales dans le combat pour la libération pour exercer la pression nécessaire et capable de hâter la concrétisation de son mot d’ordre à savoir "l’Etat sahraoui indépendant est la solution".
Ce Congrès est également appelé à examiner un ensemble de défis qui s’imposent à nous et décider des programmes et politiques à même de les relever de la meilleure façon.
Parmi ces défis les plus remarquables on peut citer :
1- La redynamisation de l’organisation politique, la révision et la modernisation du discours politique de façon à renforcer l’image et la crédibilité du mouvement et de l’Etat.
2- Le renforcement des capacités de notre armée de libération.
3- Accorder tout le soutien nécessaire à la résistance pacifique à travers l’Intifada de l’indépendance qui constitue une pierre angulaire dans notre lutte durant cette période de cessez-le-feu, afin de varier ses actions et élargir le champ de son extension d’un esprit d’unité et une perspective d’escalade
4- Assurer l’accompagnement de l’Intifada par la création de conditions matérielles et morales favorables, par l’invention de méthodes créatives capables de lever le blocus imposer par l’occupant et permettre par là l’accès au territoire aux journalistes et observateurs indépendants afin d’être témoins de la résistance pacifique et des répressions féroces des autorités marocaines.
Accorder de l’intérêt aux familles de martyrs, aux blessés et aux victimes de la torture et de l’emprisonnement.
5- Renforcer les actions tendant à réhabiliter les territoires libérés
6- Consolider notre position dans les négociations en cours notamment par le renforcement de nos capacités militaires.
7- Consolider les appareils de sûreté afin de faire face au défis et danger qui touchent à notre crédibilité, notre stabilité et nos intérêts tels les problèmes du terrorisme, des narcotrafiquants … etc.
8- Assurer les ressources matérielles et du personnel qualifié pour notre bataille diplomatique, redynamiser le secteur des relations extérieurs et accentuer son action pour soutenir l’Intifada.
9- Accorder de l’importance aux femmes et à la jeunesse en tant que choix stratégique et ouvrir les possibilités devant leur formation et leur participation dans des instances exécutives. Accréditer les propositions issues de la Conférence nationale sur les politiques de jeunesse et redynamiser les structures et mécanismes agissant dans ce domaine, notamment au niveau des organisations de masse et de leur coordination.
10- Etablir un plan clair, rigoureux et contraignant pour la gestion des ressources humaines et matérielle du mouvement qui garantisse la transparence, le bon contrôle et gestion.
11- Renforcer l’enseignement et la santé, assurer la protection de la famille et préserver son identité religieuse et morale.
12- Consolider le secteur de l’information et de la culture en tant que moyens de lutte contre l’ennemi notamment dans l’accompagnement de l’intifada et la contribution à la préservation de notre Histoire.
13- Accorder davantage d’intérêt à la diaspora et encourager sa participation et son soutien à l’Intifada.
14- Intégrer et soutenir tous les efforts qui servent la cause nationale et contrecarrer toutes les actions qui visent à détruire notre projet national.
15- Sensibiliser autour de la nécessité de l’évolution et l’appliquer à tous les niveaux de l’organisation quelqu’en soit le prix afin de garantir la continuité du projet national et toujours garantir l’adhésion populaire.
Mesdames et Messieurs les Congressistes,
Le Front POLISARIO en tant que mouvement de libération national défendant le droit des peuples à la liberté et à la dignité, réitère sa position en faveur des mouvements populaires qui se sont produits dans la région arabe. Cette position est fondée sur le devoir de respecter la volonté des peuples dans la transparence et le respect du droit international et du droit humanitaire et pour le rétablissement de la paix et la sécurité.
Aussi, nous lançons un appel à nos frères en Tunisie, en Lybie et en Egypte pour soutenir le combat de notre peuple, un peuple spolié et agressé qui a longtemps résisté et combattu loyalement pour la dignité, la liberté, la démocratie, et l’autodétermination.
La communauté internationale qui a adopté rapidement des résolutions afin de protéger les civils dans plusieurs régions du monde, doit assumer la même responsabilité face aux graves atteintes des droits humains commis par le gouvernement marocain depuis l’occupation du Sahara occidental en 1975. Plusieurs rapports établis aussi bien par des organisations des droits de l’homme que par le Haut Commissariat aux droits de l’homme prouvent cette réalité.
Le Front Polisario appelle l’ONU à assumer pleinement sa responsabilité dans la décolonisation de la dernière colonie en Afrique et dans la levée du blocus imposé au territoire par le Maroc.
Bien que le POLISARIO demeure attaché à son droit à lutter par tous les moyens légitimes pour arracher son indépendance, il réitère son appui aux efforts du Secrétaire général de l’ONU et de son Représentant personnel afin de parvenir à une solution juste et régulière au conflit permettant au peuple sahraoui l’exercice de son droit à l’autodétermination
Le POLISARIO renouvelle son appel à l’ONU afin d’œuvrer pour arrêter le pillage par le Maroc des ressources naturelles sahraouies, pour démanteler le mur d’agression marocain, pour libérer Mohamed el Hafed Izza et tous les prisonniers politiques sahraouis et la création de mécanismes de défense de droit de l’homme au sein de la MINURSO.
Mesdames et Messieurs les Congressistes,
En tenant aujourd’hui notre XIIIème Congrès nous ne pouvons que rendre hommage à nos martyrs qui ont payé de leur vie pour la libération de notre pays, pour la dignité et l’indépendance de ce peuple courageux.
Nous rendons également hommage à tous les héros et héroïnes sahraouis disparus dans les geôles marocaines, aux blessés et victimes de l’invasion marocaine aux orphelins, aux veuves et à leurs familles.
Nous rendons également un chaleureux hommage aux combattants de l’ALPS, symboles de gloire et de bravoure, et aux militants de l’Intifada de l’indépendance qui ne cessent de mener les batailles de l’honneur et de l’orgueil.
Nous réitérons notre soutien et appui à tous les prisonniers politiques, y compris ceux de Gdeim Izik qui ont mené une grève de la faim héroïque durant 38 jours, maintenant leurs revendications en faveur de la liberté et l’autodétermination du peuple sahraoui.
Je saisis cette opportunité pour exprimer notre gratitude à tous les gouvernements, parlements, partis politiques, ONG, personnalités qui ont soutenu le juste combat du peuple sahraoui pour sa libération et son indépendance.
Nous saluons chaleureusement l’Algérie sœur et son Président, son Excellence Abdelaziz Bouteflika. L’Algérie, pays de un million et demi de Martyrs, pays de la Révolution éternelle, restera le phare des peuples résistants, pays des principes, pays qui soutient le droit, la justice et la légalité internationale en matière de décolonisation.
Nous saluons aussi la Mauritanie, pays frère et voisin avec qui nous partageons des liens très forts, un présent et un avenir commun.
Et nous saluons notre continent africain qui a su adopter la cause de notre peuple dés le début et accueillir notre République, devenu par la suite membre fondateur de l’Union africaine. L’Afrique demeure convaincue que le continent ne sera définitivement débarrassé du colonialisme qu’après l’indépendance de notre pays.
Nous saluons également le mouvement de solidarité international et nous apprécions son rejet constant du colonialisme et de l’injustice et sa détermination à soutenir le droit, la justice, la liberté et la démocratie, l’autodétermination et les droits de l’homme au Sahara occidental.
Nous saluons les peuples espagnols et nous les remercions du soutien pour leur noble position conforme aux liens historiques, géographiques et culturels qui les lient au peuple sahraoui. Nous sommes convaincus que l’Etat espagnol rectifiera sa position en assumant sa responsabilité historique dans le parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental.
Nous saluons aussi le peuple marocain frère et nous lui affirmons que le peuple sahraoui le considère comme un partenaire dans cette lutte pour la liberté, la dignité, la démocratie et le respect des droits de l’homme en vue de construire un Maghreb arabe uni, loin des appétits expansionnistes, et fondé sur la coopération, la complémentarité, le bon voisinage et le respect mutuel.
Mesdames et Messieurs les Congressistes,
Durant les quatre dernières années et conformément aux résolutions du XIIème Congrès, nous n’avons pas seulement œuvré pour garantir les conditions de résistance mais bel et bien celles de la victoire. Les sacrifices du courageux peuple sahraoui ne seront pas vains.
Aujourd’hui, nous pouvons dire que nous ne sommes pas loin de nos objectifs.
Il s’agit d’une cause juste, classé par l’ONU en tant que question de décolonisation qui est régulièrement discutée par les instances de l’ONU et qui ne peut être résolue que par le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
Il y a un mouvement de libération, le Front POLISARIO, qui inclut en son sein tous les citoyens sahraouis où qu’ils se trouvent et qui lutte pour concrétiser leurs aspirations et leur désir de liberté et d’indépendance.
Il y a un Etat national, la République arabe sahraouie démocratique, inclusive de tous les sahraouis, où qu’ils se trouvent et qui participent à l’édification de ses institutions et le parachèvement de sa souveraineté. La RASD est une réalité régionale et internationale incontournable.
Il y a une armée de libération nationale sahraouie, glorieuse par son histoire et ses victoires, dont les effectifs sont de plus en plus nombreux et décidée à terminer sa mission libératrice. L’ALPS est une force régionale expérimentée et préparée à combattre sous toutes conditions.
Il y a l’Intifada de l’indépendance dans les territoires occupés, au sud du Maroc et dans les universités marocaines, menée par des militants aux mains nues mais avec foi et détermination inébranlables.
Leur lutte constitue un exemple et une arme puissante capable de défaire les armées les plus puissantes.
Il y a les camps de l’orgueil et de la dignité, source de la résistance, ainsi que les territoires libérés qui accueillent ce XIIIème Congrès du Front et où vivent des sahraouis et gérés par une administration sahraouie.
Il y a le large mouvement de solidarité international qui exerce des pressions sur notre ennemi et sur ses alliés en les dénonçant devant l’opinion internationale.
Il y a la volonté et la détermination à poursuivre la lutte de la liberté et de la dignité et la foi absolue en la victoire. Après tant d’années de souffrance et de lutte terrible, il n’y a pas plus place au doute ou à l’hésitation. L’existence du peuple sahraoui, de la patrie sahraouie et de la volonté sahraouie sont une réalité incontournable.
Le Front POLISARIO est le Représentant unique et légitime du peuple sahraoui, il mène en son nom le combat pour la liberté et l’indépendance. Aujourd’hui, plus que jamais, le Front POLISARIO est décidé à réaliser ces nobles objectifs pour lesquels il a été fondé.
La tournure des évènements récents dans la région arabe prouve qu'il n'y a pas de place pour l'oppression et que le respect de la volonté des peuples est inévitable. Le régime marocain croient gagner du temps, mais il est certain qu'il ne gagnera jamais les cœurs des sahraouis.
Le peuple sahraoui est déterminé et sa détermination l'exprime aujourd'hui face au monde, à partir de ses terres libérées. Il l’exprime haut et fort à travers le mot d'ordre de ce XIIIème Congrès du Front: "l'Etat sahraoui indépendant est la solution."
L'Etat sahraoui indépendant est la solution.
Je vous remercie". (SPS)
020/090/100 151230 DEC 011 SPS