Tifariti (territoires libérés de la RASD), 16 déc 2011 (SPS) Les services de sécurité de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) ont arrêté jeudi à Mijek (territoires libérés) un Sahraoui soupçonné d’être impliqué dans l’enlèvement de trois ressortissants européens le 22 octobre dernier à Rabouni (camps de réfugiés sahraouis).
Cette arrestation porte à onze (11) le nombre d’individus interpellés par les services de sécurité sahraouis dans cette affaire, a indiqué vendredi à Tifariti le ministre sahraoui de la Défense, Mohamed El Bouhali.
Dans une déclaration à la presse, en marge des travaux du 13ème congrès du Front Polisario, le ministre a précisé que lors de l’arrestation d’un groupe activant au sein d’un réseau de crime organisé, il y a dix jours, à 90 km au sud du camp de réfugiés de Dakhla et à 150 Km au sud-est de Rabouni, un membre de ce groupe a été abattu après avoir résisté à l’interpellation.
Il a ajouté que le cerveau de ce groupe, d’origine malienne, s’adonnant au trafic de drogue et entretenant des connexions avec des groupes terroristes, est entre les mains des autorités sahraouies. Parmi les onze membres de ce groupe arrêtés par les autorités sahraouies figurent des Maliens, des Sahraouis et un Mauritanien.
M. Bouhali a également indiqué que ce groupe avait été appréhendé alors qu’il était "à la recherche d’un repreneur des trois otages", suite à "l’échec de l’opération de leur rachat par El Qaida au Maghreb islamique (Aqmi)".
Il a précisé, en outre, que ce réseau était composé de deux groupes de trafiquants, dont le premier comprend sept individus, qui activent essentiellement dans le nord du Mali, et un deuxième groupe composé de 5 éléments activant dans le Grand Sahara et dans le nord du Mali.
Le ministre sahraoui a ouvertement accusé les services de sécurité du Maroc d’être "derrière cet acte terroriste", affirmant que ces derniers "étaient surpris d’apprendre l’arrestation de ce groupe de criminels".
Il a relevé, à ce sujet, que "l’agence de presse marocaine avait vite annoncé qu’il s’agissait d’un groupe dissident d’AQMI".
M. Bouhali a indiqué aussi que les autorités marocaines avaient contacté le Burkina Faso pour engager une "médiation pour la libération des trois ressortissants européens enlevés", soulignant que le Front Polisario refusait ce genre de médiations qui se termine par le paiement de rançons".
Les trois ressortissants européens sont Aino Fernandez Coin, de nationalité espagnole, membre de l’association des amis du peuple sahraoui d’Estrémadure (Espagne), Enrico Gonyalons, de nationalité espagnole, membre de l’ONG espagnole MUNDUBAT, et Rossella Urru, une Italienne, membre de l’ONG italienne CCISPP.
Ils travaillaient tous les trois sur des projets humanitaires dans les camps de réfugiés sahraouis, rappelle-t-on. (SPS)
020/090/700 161950 DEC 011 SPS