BRUXELLES, 3 nov 2011 (SPS) Les présidents des commissions du développement, de la pêche et du budget du Parlement européen (PE) ont récemment appelé les membres du PE à rejeter la prorogation de l'accord de pêche UE-Maroc d'une année, estimant "qu'aucune activité économique légale ne peut être exercée sur un territoire en attente de décolonisation".
Dans son intervention, le rapporteur de la commission du budget au PE, M. François Afonso a souligné que "les fonds des contribuables européens doivent être dépensés avec sagesse et de manière légale", ce qui implique "le rejet de la proposition de prorogation de l'accord de pêche UE-Maroc", a-t-on indiqué.
Pour sa part, Mme Isabella Lovin, rapporteur de la commission de développement au PE a insisté sur la nécessité du rejet par le Parlement européen de la prorogation de l'accord de pêche conclu avec le Maroc.
"On ne peut admettre que le Maroc néglige les interrogations de la Commission européenne concernant les attentes du peuple sahraoui", a-t-elle soutenu. "La position de l'ONU est claire à ce sujet. Elle estime qu'aucune activité économique ne peut être exercée de façon légale sur un territoire en attente de décolonisation, à condition de respecter les aspirations du peuple de ce territoire", a-t-elle indiqué pour justifier cette position.
"Jusqu'à présent, ni le Maroc ni la Commission européenne n'ont donné des preuves concernant la consultation des Sahraouis sur l'accord", a-t-elle commenté, indiquant que cela a amené le bureau d'études juridiques relevant du PE à réclamer en 2009 l'interruption immédiate de l'accord ou sa révision''.
"L'accord décevant dans son ensemble est le plus préjudiciable pour les contribuables européens parmi les accords conclus par l'UE", lit-on dans un rapport d'évaluation de l'accord de pêche UE-Maroc réalisé par une société de consulting à la demande de la commission européenne. L'accord engendrera une perte financière considérable pour l'UE, a souligné la même source.
Selon le rapport, l'UE consacre 513 millions d'euros annuellement au secteur de la pêche au Maroc qui n'a utilisé que 15 % du montant. Cependant, le Maroc souligne que ce montant ne représente que 20 % des investissements consacrés au secteur de la pêche entre 2008 et 2009. (SPS)
010/090/700 041526 nov 2011 SPS