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Les familles des détenus politiques sahraouis incarcérés à la prison de Salé lancent un appel à leur libération

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Rabat, 02 nov 2011 (SPS) Les familles des prisonniers politiques sahraouis incarcérés à la prison de Salé (près de Rabat), depuis le démantèlement par les forces marocaines du camp de Gdeim Izik le 8 novembre 2010 à El-Aaiun (capitale occupée du Sahara occidental), ont lancé mardi un appel à leur libération inconditionnelle, ou alors l'organisation d'un procès juste et équitable devant la justice civile.

"Nous appelons à la libération de nos parents incarcérés depuis une année à la prison locale Salé 2, sinon l'organisation d'un procès juste et équitable devant une justice civile, l'amélioration de leurs conditions d'incarcération et la jouissance de leurs droits", a déclaré M. Mustapha El-Machdounfi, lors d'une conférence de presse animée au siège de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) à Rabat.

Il a souligné que cet appel intervient au lendemain du début d'une grève de la faim ouverte observée par les 24 détenus sahraouis, la quatrième depuis leur incarcération, pour attirer l'attention de l'opinion publique sur les conditions de leur détention à moins d'une semaine du premier anniversaire du démantèlement du camp sahraoui.

Le lancement de cette grève de la faim a coïncidé avec l'organisation lundi d'un sit-in de quinze minutes des familles des détenus devant la prison de Salé, a précisé Brahim Ouared, un parent d'un des détenus.

Les prisonniers sahraouis, dont la plupart sont des militants des droits de l'homme, ont été arrêtés lors du démantèlement du camp sahraoui de Gdeim Izik par les forces marocaines.

Ils sont notamment accusés d"'atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat, de formation d'une bande criminelle et d'atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l'exercice de leur fonction", crimes passibles de la réclusion à perpétuité.

Suite à ces arrestations, des membres des familles des prisonniers sahraouis avaient observé trois sit-in à Rabat pour attirer l'attention sur leurs conditions d'incarcération et réclamer leur libération ou bien la tenue d'un procès équitable.

Le groupe de prisonniers sahraouis dénommé "groupe Gdeim Izik" avait diffusé en septembre dernier un rapport dont lequel il avait relaté les dix premiers mois d'emprisonnement à la prison de Salé.

Le groupe a affirmé dans ce rapport avoir subi "des tortures physiques et psychologiques, des souffrances, dont les traces marquent à jamais le corps et l'esprit de chaque détenu et qui témoigne de l'injustice et de la brutalité de la machine d'oppression du Makhzen marocain à l'égard des Sahraouis".

Après avoir décrit "la situation sanitaire désastreuse pour la plupart des détenus" en "violation flagrante" du droit de tout détenu à accéder aux soins, les prisonniers avaient demandé à "toutes les organisations marocaines et internationales des droits de l'homme d'intervenir auprès des autorités concernées pour accorder aux détenus l'accès aux soins médicaux qui est un droit fondamental".

Ils avaient, par ailleurs, dénoncé le fait que "durant les cinq dernières semaines, on a convoqué cinq détenus et à chaque fois le préavis des avocats de défense n'était pas respecté, ce qui prouve qu'il y a une intention préméditée de prolonger la détention préventive et d'utiliser cette détention arbitraire comme une revanche politique".

Les prisonniers sahraouis avaient exigé leur "libération inconditionnelle" ou leur "droit à un procès équitable respectant toutes les conditions ainsi que la présence d'observateurs internationaux indépendants".

Proclamant "leur innocence des accusations portées contre eux et refusant les preuves fabriquées", les prisonniers s'étaient interrogés sur la justification de "leur poursuite devant le tribunal militaire", et ce, avant de réaffirmer "le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination par un référendum libre et sans contrainte sous les auspices de l'ONU et l'Union africaine".

Dans son intervention, Mme Khadija Riadi, présidente de l'AMDH, a exprimé sa solidarité avec les familles et les détenus sahraouis avant de souligner que son organisation suivait de près ce dossier comme toutes les affaires ayant trait au non-respect des droits de l'homme au Maroc.

Elle a également rappelé que dans son rapport établi en décembre 2010 sur le démantèlement du camp sahraoui de Gdeim Izik à El Aaiun, l'AMDH avait constaté la violation des droits de l'homme au mépris de toutes les normes et conventions internationales. (SPS)

020/090/700 021455 NOV 011 SPS