ALGER, 29 oct 2011 (SPS) Le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz, a appelé samedi à Alger la communauté internationale à exercer des pressions et imposer des sanctions contre le gouvernement marocain afin qu'il cesse d'empêcher l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental.
"Le non respect des engagements contractés met le Maroc en porte-à-faux avec le droit international et nécessite une réaction de la part de la communauté internationale qui doit exercer des pressions et imposer des sanctions contre le gouvernement marocain afin qu'il cesse d'obstruer l'organisation du référendum", a déclaré le président Abdelaziz à l'ouverture de la 2ème conférence internationale sur le thème "Le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui".
Il a exhorté la communauté internationale, qui s'est empressée d'adopter des résolutions protégeant les civils dans plusieurs régions du monde, à avoir "le même sens de responsabilité vis-à-vis des graves violations des droits humains commises par le Maroc depuis son invasion et dont sont témoins des ONG et institutions des droits de l'homme y compris le Haut commissariat aux droits de l'homme de l'ONU".
"La défense des droits de l'homme est un devoir pour tous et ne doit souffrir d'aucune sélectivité et d'aucun double standard. On ne peut pas s'ériger en défenseurs des droits de l'homme et en même temps nier un autre droit fondamental qui est le droit des peuples à l'autodétermination et ne pas appuyer la résistance légitime des peuples en lutte", a-t-il expliqué.
Le président Abdelaziz a exprimé son "regret" et son "grand étonnement" face à la position de certaines parties qui "soutiennent les thèses colonialistes marocaines et encouragent le gouvernement du Maroc dans son intransigeance et son rejet de la légalité internationale".
"Le gouvernement français contredit l'image qu'il veut donner de son pays en tant que berceau des droits de l'homme en s'opposant à l'adoption par le Conseil de sécurité d'une résolution en faveur de la protection des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental", a-t-il relevé à cet égard.
Le président Abdelaziz a souligné, d'autre part, que le Maroc "s'est soustrait à ses engagements internationaux" après avoir signé avec la partie sahraouie le Plan de règlement ONU/OUA adopté par le Conseil de sécurité en 1991 et consistant à organiser un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, indiquant que "le royaume du Maroc était arrivé à la conclusion que les Sahraouis voteront pour l'indépendance".
Il a appelé à accompagner et soutenir la résistance pacifique menée actuellement par le peuple sahraoui et que "le Maroc tente d'occulter en imposant un quadrillage militaire et un blocus informatif autour des territoires occupés".
"Les militantes et militants de l'Intifadha de l'indépendance doivent être soutenus. Ils sont soumis à un régime de terreur, aux tortures les plus abjectes, aux enlèvements et procès infâmes y compris devant les tribunaux militaires", a-t-il dénoncé.
Il a demandé aussi à l'ONU "d'assumer ses responsabilités" à l'égard de ce territoire non autonome, "intervenir d'urgence" afin de libérer les prisonniers sahraouis, faire en sorte que la vérité sur le sort de 651 disparus sahraouis soit révélée, démanteler le mur militaire marocain qui divise le Sahara occidental, et de mettre un terme au "pillage effréné" des ressources naturelles sahraouies.
L'ONU doit également créer un mécanisme permettant à la MINURSO (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental) de surveiller et protéger les droits de l'homme, a-t-il ajouté.
La 2ème conférence internationale sur le thème "Le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui" réunit une centaine de représentants d'institutions et d'ONG européens, américains, africains et asiatiques, ainsi que des personnalités politiques, universitaires et intellectuels.
Elle a pour objectif de dénoncer les "violations massives et répétées des droits de l'homme dans les territoires occupées du Sahara occidental". Il est attendu que les participants lancent un appel à l'ONU à appliquer "rapidement" ses résolutions qui, toutes, prévoient un référendum d'autodétermination transparent et loyal sous la supervision des Nations unies.
Une déclaration finale sera adoptée à l'issue de cette rencontre de deux jours. (SPS)
010/090/700 292312 oct 2011 SPS