Rome, 27 oct 2011 (SPS) Les méthodes employées dans l'enlèvement de trois membres d'ONG européennes dans les camps de réfugiés sahraouis suggèrent que cette attaque est l'œuvre d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), a indiqué mercredi une député italienne, estimant que ce fait réfute la thèse marocaine de prétendues liens du Front Polisario avec cette organisation terroriste.
"Les méthodes employées dans cette attaque suggèrent qu'elle est l'œuvre de l'organisation Al-aïda au Maghreb islamique. Cela doit démentir catégoriquement et une fois pour toutes toute relation entre cette organisation criminelle et le Front Polisario comme cela a été avancé", a affirmé la présidente de l'intergroupe italien d'amitié avec le peuple sahraoui, Mme Carmen motta.
Elle a appelé le Parlement italien à "rejeter, absolument, le chantage d'une organisation terroriste dont l'un de ses objectifs est d'empêcher la poursuite de la solidarité entre les peuples de différentes cultures".
En 36 ans, c'est la première attaque contre les membres de la coopération internationale avec les réfugiés sahraouis, a-t-elle observé.
La parlementaire a rappelé le récent message du président sahraoui Mohamed Abdelaziz, adressé au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, demandant à la communauté internationale de condamner l'enlèvement par des terroristes des trois humanitaires européens.
"Le président Abdelaziz a saisi cette occasion pour confirmer, encore une fois, que le Front Polisario rejette et condamne catégoriquement le terrorisme, en rappelant que son pays, la République arabe sahraouie démocratique, a signé la convention de l'Union africaine sur la lutte contre le terrorisme", a indiqué la députée italienne.
Le gouvernement sahraoui a imputé mercredi l'enlèvement de trois membres d'ONG européennes dans les camps de réfugiés sahraouis à l'AQMI.
"Les informations et les données dont disposent les autorités sahraouies concordent pour désigner AQMI comme auteur de l'attaque terroriste et l'enlèvement des trois coopérants européens dans la nuit du samedi à dimanche, 22 octobre", a indiqué le gouvernement sahraoui dans un communiqué.
L'exécutif sahraoui a affirmé qu'il "continue ses efforts pour la libération sains et saufs de ces trois victimes du terrorisme et déploie les démarches auprès des pays de la région afin de conjuguer et coordonner les efforts pour atteindre cet objectif".
Les trois otages, Aino Fernadez Coin, de nationalité espagnole, membre de l'association des amis du peuple sahraoui d'Estrémadure (Espagne), Enrico Gonyalons, de nationalité espagnole, membre de l'ONG espagnole MUNDUBAT, et Rossella Urru, une italienne, membre de l'ONG italienne CCISPP, travaillaient tous trois sur des projets humanitaires dans les camps de réfugiés sahraouis.
Les ravisseurs avaient attaqué les sièges des deux ONG et enlevé les trois ressortissants européens en utilisant une voiture tout-terrain et des armes à feu. L'un des otages, l'Espagnol Enrico Gonyalons serait blessé, ainsi que l'un des gardes sahraouis, Omar Ahmed Mohamed, rappelle-t-on. (SPS)
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