NOUAKCHOTT 12 oct 2011 (SPS) - Le gouvernement mauritanien a entamé mercredi à Rosso (sud) une opération de recensement des réfugiés rapatriés du Sénégal après avoir fui des violences interethniques entre 1989 et 1991, a indiqué le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR).
Cette opération "s'inscrit dans le cadre de l'opération nationale d'enrôlement de la population mauritanienne" , selon un communiqué conjoint du HCR, de la Coordination nationale des rapatriés et de missions diplomatiques en Mauritanie.
Le texte précise que ce recensement spécifique "est né de la décision des autorités mauritaniennes de reconnaître le principe selon lequel les rapatriés n'ont pas besoin d'être identifiés pour être enrôlés" contrairement aux autres populations du pays.
En effet, selon le communiqué "l'identité des rapatriés a déjà été confirmée par la Commission nationale d'identification des réfugiés, préalablement à leur retour en Mauritanie".
Entre 1989 et 1991, plusieurs dizaines de milliers de Négro-Mauritaniens avaient dû fuir ou avaient été chassés de leur pays après un déchaînement de violences interethniques, sous le régime de l'ancien président Maaouiya Ould Taya (1984-2005). Ils s'étaient réfugiés au Sénégal et au Mali voisins.
Plus de 20.000 d'entre eux ont été rapatriés depuis janvier 2008 par le HCR en collaboration avec le gouvernement mauritanien et de plusieurs pays partenaires.
Les Négro-Mauritaniens, qui craignent d'être déchus de leur nationalité, exigent l'arrêt du recensement de la population en cours depuis le mois de mai.
Selon le gouvernement maurit
anien, l'unique but du recensement est d'instaurer "un système d'état civil biométrique moderne et fiable".