Nations Unies (New York), 11 oct 2011 (SPS) L’Afrique du sud a affirmé lundi à l’ONU que la proposition de l’autonomie proposée par le Maroc pour le Sahara occidental est une ‘’perpétuation de la recolonisation des territoires sahraouis’’.
Intervenant devant la 4ème Commission des Nations Unies chargée de la décolonisation, le représentant permanent adjoint de l’Afrique du sud à l’ONU, docteur Mashabane, a soutenu que ‘’cette proposition d'autonomie, dont certains au sein du Conseil de sécurité insistent pour tenter de lui donner l’étiquette de "sérieuse et crédible", est, en fait, une manière de perpétuer une recolonisation des territoires sahraouis occupés’’.
Dans ce sens, il a soutenu que ceux qui défendent la proposition marocaine ‘’le font au mépris total du fait qu'il y a deux propositions pour examen, toutes deux présentées par chacune des deux parties à la négociation à savoir le Maroc et le Front Polisario’’.
Le représentant sud-africain a observé, en outre, que sur la question du Sahara occidental, tandis que la légalité est du côté du peuple sahraoui dans sa quête pour l'autodétermination, ‘’l'ONU reste paralysée’’ alors qu’à son titre de gardien du droit international, elle a une claire obligation de garantir le strict respect de la légalité.
A cet égard, il a rappelé que tant la Cour internationale de Justice que le Département juridique de l'ONU ont présenté, tous les deux, des avis sur la question du Sahara occidental, qui confirment la légalité de la quête du peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination.
A ce propos, il a fortement déploré ‘’une série de mépris flagrant des principes de l’ONU’’ et ‘’la violation claire au sein du Conseil de sécurité’’ des décisions prises dont celle relative à la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), lequel referendum ne s’est toujours pas concrétisé.
Pour lui, ‘’cette démonstration flagrante de violation au sein d’un organe comme le Conseil de sécurité ne sert qu'à enraciner l'insubordination à la Charte des Nations Unies, notamment les Déclarations relatives à l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés.’’
Parmi ''les transgressions flagrantes du droit international'' pour le dossier du Sahara occidental, le représentant sud africain a également cité ce qu’il a qualifié de ‘’ruée de certains membres de l'ONU pour exploiter les ressources naturelles (phosphates, stocks de poissons et prospection pétrolière) des territoires sahraouis occupés, par le biais d'accords bilatéraux’’, malgré l’illégalité de ces derniers.
A ce propos, il a insisté sur la ‘’responsabilité particulière’’ de l’ONU pour ‘’assurer que les intérêts économiques du peuple sahraoui ne soient pas sapés ou compromis par des activités illégales qui sont présentées comme des accords commerciaux internationaux’’.
La question non résolue du Sahara occidental constitue un ‘’obstacle majeur au développement socio-économique de l’Afrique et à la nécessité de promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité comme condition préalable à la mise en œuvre du programme de développement et d'intégration de l’Afrique’’, a-t-il développé.
Par ailleurs, M. Mashabane a fustigé ‘’l'attitude intransigeante de certains membres du Conseil de sécurité qui bloquent les tentatives d'introduire un mécanisme de surveillance des droits de l’homme dans le mandat de la MINURSO’’.
Sur un autre plan, il a appelé à un renforcement des capacités du Sahara occidental comme un ‘’élément crucial’’ pour la décolonisation, mais tout en prévenant que l'insuffisance de la préparation politique, économique ou sociale ‘’ne devraient jamais servir de prétexte pour retarder l'indépendance du Sahara occidental.’’
A ce sujet, il a avancé qu’en l'absence de rapports et d’informations sur les progrès et les développements dans les domaines social, économique et politique dans les territoires sahraouis occupés, ‘’l’ONU devrait jouer un rôle central en aidant le peuple sahraoui à combler ce vide, comme elle devrait surveiller les activités des industries extractives et l'utilisation des ressources naturelles’’.
Pour lui, les Nations Unies demeurent ‘’périphériques voire absentes’’ de la protection des droits de l’homme et des intérêts économiques du peuple sahraoui.
Les débats de la 4è Commission de l’ONU sur la question du Sahara occidental ont été achevés lundi et ont été couronnés par l’adoption d’une résolution qui ‘’appuie le processus de négociation initié par les résolutions du Conseil de sécurité en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental".
Cette résolution sera soumise à l’Assemblée générale de l’ONU avant la fin de l’année en cours pour adoption. (SPS)
020/090/700 11145 OCT 011 SPS