New York, 28 sept 2011 (SPS) -L’intervention du ministre des affaires étrangères algérien, Mourad Medelci, à la tribune onusienne se veut une mise au point à l’adresse de l’opinion internationale sur les visions diplomatiques de l’Algérie. Le chef de la diplomatie algérienne a apporté les éclairages nécessaires sur des questions aussi cruciales que la situation en Libye, les causes palestinienne et sahraouie, la lutte antiterroriste dans le Sahel mais aussi les réformes tous azimut engagées dans le pays.
Le ministre des Affaires étrangères a affirmé, lundi dernier à la tribune de l’ONU à New York, l’engagement de l’Algérie dans de profondes réformes politiques, économiques et sociales, qui ne manqueront pas de contribuer dans ‘‘l’approfondissement du processus démocratique’’ dans le pays. Dans son discours prononcé au nom du président Abdelaziz Bouteflika, lors du débat général de la 66e AG de l’ONU, Mourad Medelci a soutenu que ‘‘ces réformes, en raison de leur ampleur, sont porteuses d’avancées cruciales dans la consécration et le renforcement de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance’’. Dans ce sens, le chef de la diplomatie algérienne a expliqué qu’aux plans politique et institutionnel, les réformes engagées par l’Algérie prévoient une révision constitutionnelle, la promulgation d’une nouvelle loi sur l’information, la dépénalisation du délit de presse et l’ouverture de l’audiovisuel.
En outre, a-t-il poursuivi, il s’agit aussi de la révision de la loi sur les partis politiques, la révision de la loi électorale et le renforcement de la représentation des femmes dans les instances électives. L’ensemble de ces réformes politiques, a-t-il précisé, participe de ’’la ferme volonté’’ du gouvernement algérien de ’’promouvoir les droits de l’homme dans leur acception la plus large, ainsi que cela a été affirmé à l’ensemble des Rapporteurs spéciaux qui ont visité l’Algérie depuis novembre 2010’’. Outre les mesures décisives engagées pour l’amélioration du climat des affaires et la valorisation du rôle des entreprises, il a affirmé que l’Algérie, soucieuse du devenir de sa jeunesse, a multiplié les programmes d’aide pour favoriser l’insertion des jeunes dans le monde du travail. ‘‘L’ensemble de ces réformes ne manquera pas de concourir à l’approfondissement du processus démocratique, au renforcement de l’Etat de droit, à travers une démarche inclusive, intégrant l’ensemble des forces politiques et sociales du pays’’, a souligné le ministre devant l’Onu.
Abordant la conjoncture politique traversée actuellement par des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, Medelci a fait valoir que l’Algérie ‘‘réitère son appel à un règlement politique des événements en cours ainsi qu’à la liberté, à la justice et à la démocratie dans le respect de la légalité internationale et la souveraineté de chaque pays’’. S’agissant de la Libye, a-t-il poursuivi, ‘‘l’Algérie espère un retour rapide à la paix et la formation d’un gouvernement représentatif de l’ensemble des composantes du peuple libyen’’. ‘‘Nous restons convaincus que la stabilité de la Libye est un élément fondamental pour la stabilité de la région’’, a-t-il insisté. A ce propos, il a soutenu que l’Algérie, du haut de cette tribune de l’ONU, ‘‘réaffirme sa ferme volonté de travailler immédiatement avec les nouvelles autorités libyennes à la promotion d’une coopération exemplaire et globale, dans un esprit de fraternité et de solidarité».
Un plaidoyer pour les causes palestinienne et sahraouie
Dans son intervention, le chef de la diplomatie algérienne a aussi évoqué la question du Sahara Occidental pour laquelle, a-t-il dit, ‘‘tout doit être fait pour privilégier la voie du dialogue et de la négociation afin de permettre au peuple sahraoui d’exprimer librement son droit à l’autodétermination’’. ’’C’est dans ce contexte que l’Algérie réaffirme son engagement à apporter son plein soutien aux efforts du secrétaire général de l’ONU et de son envoyé personnel et appelle les deux parties, le Maroc et le Front Polisario, à faire preuve d’esprit de responsabilité pour le règlement de ce conflit qui n’a, hélas, que trop duré’’, a-t-il ajouté. S’exprimant sur la question de la Palestine, le ministre a considéré que l’initiative de l’Autorité palestinienne de demander la reconnaissance de la Palestine en tant que membre à part entière de l’Onu, constitue une opportunité pour les Nations unies de corriger une injustice qui a duré plus de 60 ans. Selon lui, ‘‘cette admission représentera une réponse claire de la communauté internationale quant à sa détermination à imposer la légalité internationale et à ne plus admettre la politique du fait accompli’’. D’autre part, réitérant la préoccupation de l’Algérie sur la persistance de mesures économiques coercitives et autres sanctions contre des pays en développement, Medelci a rappelé l’appel que la quasi-totalité des Etats membres de l’ONU lancent annuellement pour la levée de l’embargo imposé contre Cuba depuis plus de 50 ans. L’autre principal volet abordé par Medelci a concerné la lutte contre le terrorisme, dont le succès, a-t-il insisté, ‘‘dépendra dans une grande mesure de la capacité collective de la communauté internationale à renforcer l’arsenal juridique, à améliorer les capacités logistiques et à asseoir une coopération internationale plus déterminée dans cette lutte’’.
A ce propos, il a souligné que ‘‘l’Algérie insiste sur la triple nécessité de parvenir aux compromis nécessaires pour hâter l’adoption de la Convention globale sur la lutte contre le terrorisme, d’adopter un Protocole sur l’interdiction du payement des rançons aux groupes terroristes, et d’empêcher l’utilisation à des fins criminelles des technologies de l’information et de la communication’’. Dans ce sillage, il a également rappelé l’action menée par les pays du Sahel qui, lors de la conférence internationale de lutte antiterroriste tenue les 7 et 8 septembre à Alger, ‘‘ont pris d’importantes décisions pour contenir ce phénomène, réduire ses nuisances et s’attaquer à ses causes profondes’’. S’exprimant, d’autre part, sur la nécessité d’une ‘‘démarche refondatrice du système multilatéral’’ dans les différents domaines de la gouvernance mondiale, le ministre a préconisé, notamment, une approche globale pour une refonte à même de permettre de combattre les mouvements spéculatifs et la prédominance de la sphère virtuelle sur les réalités de l’économie mondiale et pour la réforme du système de l’Onu. (SPS)