NEW YORK 18 juin 2011 – Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, s’est rendu en Tunisie où il a lancé un nouvel appel à la communauté internationale pour aider les pays de l’Afrique du nord qui ont accueilli des centaines de milliers de personnes déracinées par la violence en Libye.
Lors de sa visite au camp de Choucha près de la frontière tunisienne avec la Libye, il a souligné que la communauté internationale ne pourrait pas laisser la crise en Libye déstabiliser la Tunisie.
En rencontrant plusieurs réfugiés, dont certains d'entre eux ne peuvent ni rentrer dans leur pays ni rester en Tunisie, le représentant onusien a promis de faire son possible pour trouver une solution à leur situation.
‘’Je suis personnellement engagé dans une action de lobbying auprès des pays pour que davantage de places de réinstallation soient mises à disposition. Il est urgent que ces personnes puissent reconstruire leur vie’’, a-t-il déclaré.
Antonio Guterres a expliqué qu'il avait décidé de retourner en Tunisie juste avant la Journée mondiale du réfugié (20 juin) ‘’car nous devons tout mettre en œuvre pour aider la Tunisie à garder ses frontières ouvertes à tous, y compris ceux qui pourraient arriver sans aucun document d'identité valable’’.
‘’Aujourd'hui, de nombreuses familles tunisiennes accueillent quelque 70.000 réfugiés libyens. Cette aide s'avère coûteuse au plan personnel pour les familles hôtes mais elle s'inscrit dans la longue tradition musulmane de l'hospitalité envers les réfugiés. Je suis touché par leur si grande générosité et nous voulons ccroître notre soutien au bénéfice de ces fières communautés’’, a indiqué le chef du HCR.
Des milliers de personnes continuent à traverser la frontière à Ras Adjir dans les deux directions, selon l’ONU.
En mars et avril, le HCR et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont aidé plus de 100.000 migrants asiatiques et africains à rentrer dans leur pays dans le cadre d'un programme d'évacuation humanitaire massive.
Si dans les premiers jours, la plupart des arrivants en Tunisie étaient des Tunisiens ou des étrangers qui travaillaient en Libye, depuis la mi-avril, la majorité des arrivants sont désormais des ressortissants libyens.
De nombreux Libyens repassent la frontière vers la Libye après avoir acheté de la nourriture et de l'essence, mais 70.000 d'entre eux restent en Tunisie où ils sont pris en charge par la communauté locale et le HCR, ajoute l’ONU.
Au plus fort de l'exode depuis la Libye début mars, le camp de Choucha accueillait plus de 22.000 personnes. Aujourd'hui, il en accueille 3.500, pour la plupart des réfugiés et des demandeurs d'asile originaires d'environ 30 pays.
Pour tenter de fuir la Libye, certains des réfugiés de Choucha ont embarqué dans des bateaux bondés dans une tentative désespérée, et souvent fatale, pour rejoindre l'Europe, déplore l’ONU.
M. Gutteres a également noté que le HCR a reçu la moitié des fonds qui lui sont nécessaires pour mener les opérations durant les six premiers mois de la crise d'urgence.