Rabat, 05 juin 2011 (SPS) Environ 2000 personnes ont pris part dimanche à Rabat à une marche, initiée par le mouvement "Jeunes du 20 février" pour réitérer les revendications de changements politiques "profonds" au Maroc, a constaté sur place l'agence de presse algérienne (APS).
Cette marche pacifique intervient trois jours après la mort d’un militant du mouvement, Kamal Omari, dans un hôpital de Safi (350 km au sud de Rabat), suite à des blessures occasionnées dimanche dernier durant une manifestation dans cette ville. Elle intervient également au lendemain du communiqué d’Amnesty International appelant les autorités marocaines à ne pas user de la force contre les manifestants et une semaine après la déclaration de la commission européenne exprimant son inquiétude à la suite de la répression des marches initiées par les "Jeunes du 20 février" dans plusieurs villes du Maroc.
Soulevant des portraits de la victime, les manifestants ont réclamé le jugement des auteurs de cet "assassinat", "la chute du despotisme", "l’indépendance de la justice" avant de scander "nous poursuivrons le combat" et "non aux constitutions octroyées", a ajouté la même source.
Sur des banderoles on pouvait lire "pour une vraie indépendance du Maroc", "pour un changement radical" et pour une "une constitution émanant du peuple".
Dans une déclaration à l’APS, Mohamed Arrazki, militant du mouvement à Nador (est du Maroc) a indiqué que le but de cette marche était de maintenir la mobilisation malgré la répression qui s’est abattue sur les "Jeunes du 20 février", rester fidèles aux idéaux des "martyrs du mouvement" et réaffirmer nos revendications de changements démocratiques.
De son coté, Mohamed Moussayir, membre du mouvement à Rabat a souligné que la manifestation d’aujourd’hui visait a démontrer que "nos revendications sont constantes et ni la répression ni les campagnes de dénigrements des autorités ne pouvaient arrêter la marche du peuple dans toute sa composante vers le changement et la démocratie".
Selon des militants du mouvement des manifestations similaires étaient prévues dimanche après-midi dans plusieurs villes marocaines pour dénoncer la répression de ces dernières semaines et réitérer les revendications de changements démocratiques dans le royaume.
Ces marches sont organisées dix jours avant la remise par la commission ad-hoc installée en mars dernier par le roi du Maroc Mohammed VI de propositions de révision de la constitution. La commission devrait achever ses travaux le 15 juin prochain avant de remettre ses résultats au roi le lendemain (le 16 juin) qui décidera de la date du référendum pour la révision de la constitution. (SPS)