Alger, 27 fev 2024 (SPS) L'Ambassade du Brésil en Algérie a organisé, lundi, une cérémonie d'annonce de l'initiative humanitaire brésilienne visant à venir en aide aux réfugiés sahraouis dans le cadre du Plan de réponse humanitaire aux besoins des réfugiés sahraouis (SRRP) pour la période 2024-2025, récemment lancé par l'Organisation des Nations unies (ONU) au profit du peuple sahraoui.
Dans une allocution prononcée à l'occasion, le chargé d'affaires de l'Ambassade du Brésil, Mauricio Alves Da Costa, a indiqué que cette initiative visait à "répondre aux besoins des réfugiés sahraouis installés dans les camps pour l'année 2023, suite à la décision du Gouvernement brésilien de leur offrir des aides, en associant la société civile brésilienne et des entreprises relevant du secteur privé".
Le diplomate brésilien a précisé que son pays, souhaitant contribuer en matière d'eau, d'assainissement et d'hygiène, a décidé de faire des dons de 65 purificateurs d'eau pour assurer un accès à l'eau potable au profit des camps de réfugiés notamment au niveau des écoles, et entendait également faire un don de 65 panneaux solaires et 65 batteries stationnaires pour davantage d'efficacité dans le matériel fonctionnant grâce à l'énergie renouvelable.
S'agissant de la nourriture, M. Da Costa a souligné que "le Brésil a augmenté sa contribution au Programme alimentaire mondial (PAM) de 20% en 2023, compte tenu de la nécessité d'améliorer la situation alimentaire de l'ensemble des réfugiés sahraouis, dans le but de réduire les taux d'atteinte des maladies et de décès en raison de la malnutrition".
C'est pourquoi, a poursuivi le diplomate, le Gouvernement du Brésil a encouragé le secteur privé à contribuer à cette initiative.
Selon M. Da Costa, le secteur privé a contribué à travers le don de quantités de riz, de viandes et de produits alimentaires au profit des réfugiés sahraouis, en vue de réduire les besoins cités dans le Plan de réponse humanitaire.
Selon le responsable brésilien, "ces aides humanitaires aux réfugiés sahraouis s'inscrivent dans le cadre d'une pratique adoptée par le Brésil depuis des années et ne sont pas signe de changement dans sa politique concernant la question du Sahara occidental", précisant que "la position du Brésil consiste à chercher une solution juste, pacifique et acceptable pour les deux parties (le Maroc et le Sahara occidental) conformément aux résolutions des Nations Unies relatives à la question du Sahara occidental".
Reconnaissance onusienne du rôle "exemplaire" de l'Algérie dans la prise en charge des réfugiés sahraouis
De son côté, Alejandro Alvarez, coordonnateur résident des Nations Unies en Algérie, a salué le rôle "exemplaire" joué par l'Algérie depuis 1975 pour réunir toutes les conditions favorables aux réfugiés sahraouis, notamment dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la fourniture des installations nécessaires à leur déplacement, et ce, au profit de générations successives de réfugiés sahraouis.
La bonne prise en charge des réfugiés sahraouis par l'Algérie a donné à tous "des leçons sur le véritable sens de la solidarité entre les peuples", a-t-il poursuivi.
Le responsable onusien a également salué les facilitations accordées par l'Algérie, lesquelles ont été mentionnées par toutes les agences des Nations Unies, pour assurer le transport et la distribution des aides humanitaires de manière "efficace", depuis les ports jusqu'aux camps de réfugiés sahraouis. Ces opérations se déroulent régulièrement en collaboration avec le Bureau européen d'aide humanitaire.
Selon M. Alvarez, "les efforts de l'Algérie ne suffisent pas seuls, nous avons aujourd'hui besoin de la coordination des efforts de plus de bailleurs de fond, ce que le Gouvernement brésilien a exprimé à travers cette initiative".
Pour sa part, le Directeur général des relations multilatérales par intérim au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, M. Abdelghani Merabet a affirmé que cette initiative "intervient dans un contexte de tensions et de conflits à l'échelle mondiale, qui ont exacerbé les crises énergétique et alimentaire. Ces crises ont eu un impact considérable sur le programme d'aide humanitaire destiné aux réfugiés sahraouis, notamment en raison d'une réduction drastique des fonds qui leur sont alloués". En conséquence, la réponse à leur besoins est devenue "extrêmement limitée", a-t-il déploré.
M. Merabet a, en outre, indiqué que cette initiative, qui s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d'un plan de réponse lancée par les Nations unies en faveur du peuple sahraoui, est la première du genre depuis l'arrivée des réfugiés aux camps en 1975.
Il a ajouté que ce plan atteste que "les besoins des réfugiés ne sont toujours pas satisfaits et que le manque de financement des programmes alimentaires qui leur sont destinés est devenu, malheureusement, chronique", ce qui se "répercute concrètement par la réduction des aides humanitaires et des quotas alimentaires, notamment celles fournies par le programme alimentaire mondial (30%)".
Le responsable a estimé que cette initiative brésilienne pourra mettre en lumière "la précarité de la situation des Sahraouis afin de démontrer la transparence des opérations humanitaires menées en collaboration avec toutes les parties prenantes".
Il a, enfin, réaffirmé que "l'Algérie ne ménagera aucun effort pour mobiliser tous les moyens matériels et financiers nécessaires pour aider les réfugiés provenant des territoires du Sahara occidental non autonome", soulignant que "la seule voie vers une réponse durable à leurs besoins réside dans leur retour au Sahara occidental en toute liberté, dans le cadre de la mise en œuvre intégrale du plan de paix onusien, qui leur garantit l'exercice libre de leur droit à l'autodétermination, un objectif suprême qui exige la conjugaison des efforts de tous les partenaires". (SPS)