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Le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination réaffirmé à Rome

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Rome, 10 mai 2011 (SPS) Le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, conformément aux nombreuses résolutions onusiennes, a été réaffirmé mardi à Rome lors d'une rencontre organisée par l'Observatoire méditerranéen de géopolitique et d'anthropologie (OMeGA).

"L'Assemblée générale, le Conseil de sécurité des Nations unies ont adopté de nombreuses résolutions pertinentes consacrant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination", a souligné Massimo Coltrinari, vice-président du Centre militaire italien d'études stratégiques, lors d'une rencontre organisée sous le thème "La région méditerranéenne, un cas emblématique : le Sahara occidental".

Le conférencier qui a évoqué l'histoire moderne du Sahara occidental a rappelé les grandes dates qui ont marqué depuis le 19ème siècle ce territoire, depuis l'occupation espagnole en 1912, jusqu'au vote de la première résolution (2075) sur le Sahara occidental en 1965 par l'AG de l'ONU, et l'avis de la Cour internationale de La Haye en 1975.

En citant ces deux textes, il a souligné que la communauté internationale ne reconnaissait par la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, déplorant cependant que le référendum d'autodétermination prévu par les Nations unies au Sahara occidental en 1992, sous l'égide des Nations unies, n'ait pas encore eu lieu.

Coltrinari a relevé que ces textes établissent que le problème sahraoui est "un problème de décolonisation". Il a rappelé aussi que c'était à la faveur de "l'accord secret" de Madrid entre l'Espagne, le Maroc et la Mauritanie, que l'invasion du Sahara occidental eut lieu, une année plus tard.

Coltrinari a également rappelé la lutte armée menée par le peuple sahraoui contre cette invasion, obligeant le Maroc à ériger un mur de sable divisant le territoire du Sahara occidental en deux parties.

Il a mis en garde, enfin, contre les risques d'une reprise du conflit armé, en l'absence de règlement de la question sahraouie.

Pour sa part, l'ambassadrice sud-africaine en Italie, a déploré que toutes les résolutions onusiennes proclamant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination n'aient pas été appliquées, soulignant que "l'indépendance du peuple sahraoui parachèverait le processus de décolonisation en Afrique".

"Le Maroc occupe le Sahara occidental malgré l'avis de la Cour internationale de La Haye qui ne lui reconnaît pas de souveraineté sur ce territoire", a-t-elle fait remarquer, ajoutant que "le règlement de ce conflit permettrait à l'Union du Maghreb arabe (UMA) de repartir sur de bonnes bases et à l'intégration économique régionale de se réaliser au profit des peuples de la région".

L'oratrice a indiqué, cependant, que le Maroc déniait "au peuple sahraoui le droit de décider librement de son destin", observant que ce pays veut "imposer sa solution (l'autonomie), alors que les résolutions onusiennes appellent à des négociations directes "sans conditions et de bonne foi" entre les deux parties au conflit.

De son côté, le sociologue italien Luciano Ardesi a abordé la position du Front Polisario dans ce conflit, qui depuis 1991, a-t-il dit, poursuit sa lutte à travers des actions diplomatiques, au sein des Nations unies et des organisations internationales, et de communication pour sensibiliser l'opinion sur sa cause.

Il a dénoncé, en outre, que le peuple sahraoui dans les territoires occupés soit empêché par l'occupant marocain de manifester pacifiquement pour réclamer ses droits fondamentaux, notamment celui de décider de son avenir.

Il a noté, par ailleurs, que l'organisation administrative (wilayas) mise en place par les dirigeants de la RASD reflète "la préparation du futur Etat sahraoui indépendant".

Pour sa part, le professeur Umberto Gori, de l'université de Florence, a évoqué les positions américaine, européenne et italienne, qui soutiennent une solution politique au Sahara occidental sous l'égide des Nations unies, basée sur la mise en oeuvre du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.

Il a constaté, toutefois, que la France entravait ce règlement en soutenant la thèse marocaine au Conseil de sécurité. (SPS)

010/090/700 101900 MAI 011 SPS