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Le modèle Timor Oriental peut servir d’exemple dans le règlement du conflit au Sahara occidental

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SAN FRANCISCO, 10 Déc 2020 (SPS) Le professeur à l'Université américaine de San Francisco, Stephen Zunes, a déclaré que le modèle Timor Oriental pourrait servir d’exemple dans le règlement du conflit au Sahara occidental, pour peu que la communauté internationale respecte ses obligations juridiques internationales.
"L'incapacité de la communauté internationale à contraindre le Maroc à respecter ses obligations juridiques internationales est ce qui a conduit à la crise du Sahara occidental, comme ce fut le cas avec l'occupation indonésienne du Timor oriental", a souligné M. Zunes dans une analyse publiée dans le magazine américain Foreign Policy.
Autrement dit, le soutien dont jouit le Maroc au Conseil de sécurité des Nations Unies lui a permis de "se soustraire aux normes juridiques internationales", estime-t-il.
Pour la France (ancienne puissance coloniale du Maroc aux côtés de l’Espagne), "le maintien de liens politiques, stratégiques et économiques étroits avec la monarchie marocaine a dépassé toute préoccupation en lien avec le droit international", soutient Stephen Zunes.
L'universitaire, co-auteur, avec Jacob Mundy, de Western Sahara: War, Nationalism, and Conflict Irresolution, a soutenu que "c'est le même soutien occidental à l'Indonésie qui a empêché pendant de nombreuses années l'indépendance du Timor oriental".
Comme le Sahara occidental, la prise de contrôle par l'Indonésie en 1975 a été considérée comme particulièrement flagrante, car elle impliquait l'invasion et l'annexion brutale de tout un pays.
Mais la décision de l’Indonésie n’a pas été accueillie par une résolution d’accompagnement ou un avertissement ferme du Conseil de sécurité des Nations Unies, rappelle-t-il par ailleurs.
Cela a conduit des organisations de défense des droits de l'homme, des groupes religieux et un large éventail d'activistes aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Australie à faire pression avec succès sur leurs gouvernements pour qu'ils mettent fin à leur soutien à l'occupation.
En conséquence, le gouvernement indonésien était finalement disposé à proposer un référendum sur l'indépendance. En 2000, les Timorais ont voté pour l’autodétermination et le pays est désormais libre.
De l'avis du professeur, "il faudra peut-être des campagnes populaires similaires en Europe et en Amérique du Nord pour s'assurer que les puissances occidentales respectent leurs obligations juridiques internationales et faire pression sur le Maroc pour permettre au peuple du Sahara occidental le droit de déterminer son propre destin".
A ce propos, Stephen Zones souligne qu'"il est impératif que la communauté mondiale se rende compte que, tant au Sahara occidental qu'au Maroc, la voie à suivre consiste à adhérer au droit international et non à le passer outre".
A cet égard, il appelle le gouvernement de son pays à travailler avec le Conseil de sécurité des Nations Unies Unis en vue surtout d'élargir le mandat à la surveillance des droits de l'homme.
Tout en exprimant un certain optimisme, le professeur a rappelé que le président américain élu, Joe Biden, a indiqué qu'il était neutre à l'égard du Sahara occidental.
Toutefois, "la neutralité est une position inappropriée dans un différend entre les habitants d'un territoire non autonome réclamant leur droit à l'autodétermination et une puissance occupante leur refusant ce droit", affirme -t-il.
 Il évoque à l'occasion la répression brutale menée par le Maroc contre des manifestants sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental dans la foulée de la rupture du cessez-le-feu suite à l'agression militaire marocaine à El Guerguerat.  Stephen Zunes considère le retour de la guerre au Sahara occidental comme une "tragédie" qui aurait pu être évitée. (SPS)
090/097/700