Chahid El Hafedh, 20 déc 2021 (SPS) La cause sahraouie a connu, en 2021, de nouvelles victoires diplomatiques et un soutien sans précédent à travers le monde, particulièrement après la reprise de la lutte armée il y a un peu plus d'un an, car s'agissant d'une question de décolonisation qui relève de la responsabilité des Nations unies.
Depuis le retour aux armes le 13 novembre 2020, date à laquelle les autorités de l'occupation marocaines ont rompu le cessez-le-feu à la suite d'une agression lancée contre des civils sahraouis à El-Guerguerat (sud-ouest), la question sahraouie figure de plus en plus à l’ordre du jour des réunions des organisations internationales.
Tout au long de l'année, la diplomatie sahraouie a intensifié ses contacts et efforts pour recouvrer les droits confisqués du peuple sahraoui, dont les richesses naturelles exploitées illégalement par la force d’occupation soutenue par des parties étrangères.
Dans ce dossier, la question sahraouie a remporté "une victoire éclatante" grâce notamment à l'annulation par le Tribunal de l'Union européenne de deux accords commerciaux entre l'UE et le Maroc, car signés sans le consentement du peuple sahraoui. Il s'agit là d'une décision historique du tribunal de l'UE qui reconnaît désormais le Front Polisario comme le seul représentant légitime du peuple sahraoui.
L'année 2021 a été, en outre, marquée par un large soutien à la question sahraouie à travers le monde, étant une question de décolonisation, en vertu des résolutions de l’ONU, le mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui s’étant élargi, particulièrement après la reprise de la lutte armée.
Convaincus de la justesse de la question, plusieurs pays ont annoncé la reprise des relations diplomatiques avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à l'instar du Pérou qui a rétabli le 8 septembre 2021, ses liens avec cet Etat, marquant ainsi une nouvelle victoire pour le peuple sahraoui et sa juste cause.
Et en février dernier, une série de manifestations de solidarité et de soutien à la cause sahraouie ont été organisées par plusieurs pays (Autriche, Australie, Timor-Leste...), dans le cadre de la célébration du 45e anniversaire de la proclamation de la RASD, avec la participation de personnalités de haut niveau.
==Des négociations directes prônées==
Sur le plan politique, la question sahraouie a connu un nouveau développement à savoir la nomination en octobre 2021, après plus de deux ans d'attente, de l'Italo-Suédois Staffan de Mistura, comme nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, bien que cette nomination ne soit pas "une fin en soi".
Depuis la désignation du successeur de l'Allemand Horst Kohler qui a démissionné en mai 2019, de nombreux pays dont l'Algérie n'ont pas cessé d'afficher leur soutien aux efforts de Staffan de Mistura, l'appelant à entamer des négociations "directes" entre les parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, rejetant de ce fait le format dit des "tables rondes" jugées inefficaces.
C'est ce que le président de la République, Brahim Ghali a réaffirmé le 1er décembre en soulignant que désormais le Maroc a deux choix : le règlement prôné par l'ONU basé sur l'organisation d'un référendum d'autodétermination, ou la solution négociée prônée par l'Union africaine en mars 2021, à savoir la relance des pourparlers "directs et francs sans aucune condition préalable" entre la RASD et le Maroc.
En attendant la relance du processus politique, le peuple sahraoui, déterminé à poursuivre son combat, a intensifié sa lutte. Depuis l'agression marocaine d'El-Guerguerat, l'Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) inflige de "lourdes pertes humaines et matérielles" à l'armée du Makhzen.
Les pertes qu'a dues subir l'ennemi, cette année, sont "incommensurables", a rappelé début décembre le président de la RASD, citant, à titre d'exemple, une seule attaque perpétrée par l'armée sahraouie contre une base militaire "au pied du mur de la honte, laquelle a fait 53 morts parmi les soldats marocains".
==Répression marocaine accrue==
S'agissant de la situation des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés, un acharnement sans précédent de l'occupant marocain contre les militants des droits humains a été enregistré en 2021. Le cas de la militante Sultana Khaya et sa famille en est l'exemple le plus édifiant.
L'activiste souffre, depuis un an, d'un blocus imposé par le Maroc et de diverses formes d'intimidations, de torture, de viols, de menaces et de pratiques qui portent atteinte à la dignité humaine.
L'occupant a poursuivi ses violations des droits humains au Sahara occidental, au vu et au su de l'organisation des Nations unies et de son Conseil de sécurité.
Moult appels ont été lancés au cours de l'année par les dirigeants sahraouis, les organisations des droits de l'homme sahraouies et internationales ainsi que les groupes de soutien au peuple sahraoui pour que cessent les actes terroristes permanents commis par l'occupant marocain contre le peuple sahraoui notamment les défenseurs des droits humains.
Et les appels à élargir le mandat de la MINURSO, à la surveillance des droits de l'Homme dans les territoires occupés ont été également nombreux cette année. Encore une fois, le Conseil de sécurité a adopté une résolution jugée déséquilibrée portant prorogation du mandat de la MINURSO, car n'ayant pas pris en compte les derniers développements survenus dans la région. (SPS)
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