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Polisario: le Maroc à l'origine du blocage de la désignation d'un envoyé onusien

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New York, 04 jul 2021 (SPS) Le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, Mohamed Sidi Omar a déclaré, samedi, que le Maroc était à l'origine du blocage de la désignation d'un envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental pour consacrer la politique du fait accompli et maintenir le statu quo politique dans la région, appelant le Conseil de sécurité à prendre des mesures urgentes.
"C'est l'occupation marocaine qui refuse les propositions de l'ONU", a déclaré Mohamed Sidi Omar à l'APS suite aux déclarations faites, vendredi, par le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui a jugé essentiel de relancer le processus de paix au Sahara Occidental et d'appeler le Maroc et le Front Polisario à accepter le prochain candidat qu'il proposera au poste d'envoyé personnel.
Dans ce cadre, il a cité le refus par le Maroc de la proposition de désignation de Staffan De Mistura en remplacement de l'ex-président allemand Horst Kohler qui a démissionné du poste d'envoyé du Secrétaire Général en mai 2019, indiquant que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a donné son accord à Antonio Guterres concernant ce dernier en avril dernier.
"Le Makhzen est même allé jusqu'à fixer des conditions préalables qui excluent arbitrairement un groupe d'Etats membres de l'ONU, à l'instar de pays scandinaves, de l'Espagne et de l'Australie", ajoute le diplomate sahraoui.
Pour le diplomate sahraoui, les déclarations faites hier par le SG de l'ONU prouvent qu'il fait face à de véritables problèmes pour nommer son envoyer personnel au Sahara occidental, d'autant qu'il a fait état de 13 noms proposés pour occuper ce poste, le dernier étant l'italo-suédois, Staffan de Mistura, dont le nom a été rejeté par le Maroc.
"Faites depuis l'Espagne, les déclarations d'Antonio Guterres ont une signification et nous renvoient au rôle de Madrid dans cette question", a-t-il estimé, rappelant que l'Espagne, en sus d'être la puissance administrante selon le droit international, est aussi membre du Groupe des amis de la RASD au sein du Conseil de sécurité. Elle a, par conséquent, une responsabilité juridique, politique et historique de s'engager dans les nouvelles démarches des Nations Unies et de l'Union Africaine (UA) pour décoloniser les territoires sahraouis occupés.
Le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU a affirmé que le principal problème auquel le Secrétaire général des Nations Unies est confronté pour désigner un envoyé personnel, réside en l'Etat marocain d'occupation, qui n'a aucune volonté politique d'aller vers la solution pacifique, surtout après avoir violé l'accord de cessez-le-feu le 13 novembre.
Et d'ajouter: "Tout ce sur quoi l'occupation marocaine parie, c'est de consacrer et d'ancrer le statu quo et d'essayer d'influencer le processus de nomination de l'Envoyé personnel".
Le diplomate sahraoui a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU, en tant qu'organe chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales, à prendre des mesures "urgentes et immédiates" pour repousser l'agression marocaine et à obliger l'Etat occupant à respecter le plan de règlement ONU-UA , rappelant que la nomination d'un envoyé personnel pour le Sahara occidental n'est pas un objectif en soi, c'est plutôt un moyen de pousser vers un règlement, d'une manière qui garantit le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination.
Vendredi, lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez à l'occasion d'une visite à Madrid, le Secrétaire général des Nations Unies, avait jugé "essentiel" de relancer le processus de paix au Sahara occidental, et qu'il y ait un envoyé personnel pour "la reprise du dialogue politique", appelant le Maroc et le Front Polisario à accepter le prochain candidat qu'il leur proposera pour ce poste.
Le secrétaire général a expliqué que l'ONU fait "de gros efforts pour avoir enfin un envoyé personnel accepté par toutes les parties car la situation n'est pas tenable et représente un facteur d'instabilité" dans la région, avait ajouté M. Guterres.
Le poste d'envoyé personnel de l'ONU au Sahara occidental est vacant depuis la démission en mai 2019, du dernier titulaire, l'ex-président allemand Horst Kohler pour des raisons de santé.
M. Guterres avait indiqué début mai avoir déjà proposé 12 candidats en deux ans. Il n'a pas précisé vendredi qui était ce 13e candidat qui a été rejeté, mais selon des sources diplomatiques à l'ONU, il s'agissait de Staffan de Mistura.
L'ancien envoyé spécial de l'ONU pour le conflit en Syrie avait été accepté par le Front Polisario, mais s'est heurté au refus de Rabat, selon les mêmes sources.
Les Sahraouis tiennent le Maroc pour responsable de l'obstruction à la nomination d'un envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental afin de maintenir l'état d'impasse politique, et demandent aux Nations Unies d'identifier la partie "obstruante" à cet effort pour l'exposer à l'opinion publique internationale. (SPS)
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