Alger, 07 nov 2020 (SPS) L'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a qualifié samedi l’ouverture par certains pays de représentations diplomatiques dans les territoires sahraouis occupés, notamment à El-Ayoun, de "chahut médiatique" sans incidence juridique", affirmant qu’il s’agissait d’une violation flagrante du Droit international par le régime marocain.
Dans un entretien au journal algérien Echorouk El-Youmi, l’ambassadeur sahraoui a rappelé, au sujet de l’ouverture par les Emirats arabes unis d’un consulat dans la ville occupée d’El-Ayoun, que "le Sahara occidental est reconnu par l’Union africaine comme un Etat à part entière et est considéré par l’Organisation des Nations Unies comme un territoire non autonome sous occupation marocaine". Aussi, ni le Maroc ni aucun autre Etat ne peut prendre de position en dehors de ce cadre, a-t-il insisté.
A une question sur les implications juridiques de l'ouverture de représentations diplomatiques dans la ville occupée d'El-Ayoun, M. Taleb Omar l'a qualifiée de "chahut médiatique" sans incidence juridique, soutenant qu'"aucun Etat ne peut légitimer l’occupation marocaine".
Selon lui, l’ouverture de consulats et d'ambassades dans des pays occupés est une idée sioniste. Les sionistes, a-t-il dit, ont appuyé et orienté le Maroc pour éterniser les négociations et les vider de leur substance.
Concernant la situation à El-Guerguerat et les manifestations pacifiques au niveau de la brèche illégale, l’ambassadeur sahraoui a relevé que le régime marocain avait essuyé un camouflet suite à l'absence de condamnation par les Nations Unies de la fermeture par les manifestants sahraouis de la brèche illégale à El-Guerguerat.
"Le Makhzen a beaucoup misé sur une condamnation par le Conseil de sécurité des manifestations pacifiques de la société civile sahraouie à El-Guerguerat, allant jusqu’à établir des contacts avec de nombreux pays à cette fin, mais en vain", a-t-il-dit.
Il a ajouté qu’en fait le régime marocain "souffre" de ne pas avoir obtenu de déclaration de l’ONU appelant au retrait des protestataires ou les condamnant, comme ce fut le cas lors des précédentes réunions en 2017, ajoutant que les protestations dans la région d’El Guerguerat sont menées par des citoyens sahraouis civils et il n’y a pas de forces du front Polisario présentes parmi eux, car l’Armée sahraouie respecte le cessez-le-feu n 1.
Et d’ajouter : "ces protestations pacifiques constituent une réponse au gel voire aux atermoiements dans la désignation d’un représentant personnel du secrétaire général de l’ONU, ce qui a amené les Sahraouis à se révolter et à poursuivre leurs protestations".
Concernant la prolongation du mandat de la Minurso d’une année, sans réaliser rien de concret, le diplomate sahraoui a accusé la France de faire perdurer le conflit, "en défendant le Maroc au sein du Conseil de sécurité international", arguant qu'"à chaque fois qu’une avancée est réalisée pour faire imposer l’application d’une résolution sérieuse et audacieuse pour le règlement de la question sahraouie, la France s’y oppose".
Il a rappelé, en outre, qu’après la signature de la convention de Madrid l’Espagne a renoncé à ses responsabilités envers le peuple sahraoui, notamment son droit à l’autodétermination, ajoutant que "cette dernière œuvre implicitement à satisfaire l’occupation marocaine au lieu de parachever le processus de décolonisation de ce territoire occupé par le Maroc".
L’Espagne est la force administrante du Sahara Occidental conformément au Droit international, mais elle a renoncé à ses responsabilités", a-t-il observé.
Le membre du secrétariat national du Front Polisario, a souligné que le peuple sahraoui ne supporte plus l’attente, affirmant que "la forte mobilisation populaire en Europe et dans les territoires occupés et les vagues de protestation populaires ont placé le monde devant ses responsabilités, le mettant en garde quant à l’impératif de mettre fin au statut quo, d’autant que le Maroc continue le pillage des ressources sahraouies via ce passage qu’il utilise en appui à l’occupation marocaine du Sahara Occidental qui doit prendre fin".
Le régime marocain est poussé à ses derniers retranchements et nous souhaitons une accélération du processus de règlement du conflit au Sahara Occidental, à travers l’organisation d’un référendum d'autodétermination, car le régime marocain œuvre à dénaturer le conflit, et les Sahraouis tendent vers la paix et l’application intégrale et concrète du plan de paix et non à la manière souhaitée par le Maroc et ses alliés. (SPS)
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