New York, 29 mars 2017 (SPS) Le Front Polisario est prêt à coopérer avec les Nations unies pour relancer le processus de paix au Sahara Occidental, à l’arrêt depuis 2012, a déclaré mercredi le représentant auprès de l’ONU, M. Boukhari Ahmed.
Nous sommes prêts à coopérer avec les Nations unies pour discuter des moyens et des voies permettant de mettre le processus de paix sur les rails et de surmonter les tensions créées dans la zone d’El Guerguerat, a déclaré M. Boukhari au lendemain d’une réunion du Conseil de sécurité sur la Minurso.
Il est clair qu’il y a trois problèmes qui rendent la situation difficile au Sahara occidental et bloquent toute initiative de paix sur ce territoire en attente de décolonisation, a-t-il dit en substance.
Il s’agit en premier lieu de l’obstruction du Maroc à la négociation directe, du démantèlement de la Minurso qui peine à retrouver sa pleine fonctionnalité et de la situation dans la zone d’El Guergart qui est le résultat de la violation des termes de cessez-le-feu par le Maroc, a tenu à expliquer M. Boukhari.
Pour redresser la situation dans son ensemble le prochain rapport du secrétaire général devrait contenir dans ce sens des observations et des recommandations à l’intention du Conseil de sécurité, a-t-il soutenu.
Le Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui, a transmis à plus haut niveau, durant la rencontre du président Brahim Ghali avec le SG de l’ONU, tous ses éléments (et discuté) de l’ensemble du processus de paix, a ajouté le diplomate sahraoui.
Nous attendons, et nous espérons et nous demandons que la position sahraouie soit reflétée d’une manière fidèle dans le prochain rapport du secrétaire général, a-t-il déclaré.
A ce propos, M. Boukhari a affirmé que le Front Polisario rejetait d’une manière frontale que l’ensemble du processus de paix soit réduit à la situation qui prévaut actuellement dans la zone d’El Guerguerat .
Il a tenu à préciser que la situation tendue dans cette zone était le résultat de l’absence de négociations directes entre les deux parties au conflit (le Maroc et le Front Polisario) et de la décision unilatérale du Maroc de construire une route commerciale avec l’Afrique en violation de l’accord de cessez-le-feu .
Commentant la réunion du Conseil de sécurité, tenue mardi à huis clos sur la Minurso, le représentant du Front Polisario, a estimé qu’elle était très utile et opportune notamment qu’elle intervient à la veille de la publication du premier rapport du nouveau secrétaire général sur le Sahara Occidental, prévu pour le 7 avril.
Mardi le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hérvé Ladsous, a briefé le Conseil de sécurité sur la Minurso qui jusqu’ici na pas encore retrouvé sa pleine fonctionnalité.
Ladsous a informé le Conseil de sécurité que la mission onusienne, chargée d’organiser un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, n’a pas encore été rétablie dans la plénitude de son mandat suite aux mesures de rétorsion qui lui ont été imposées par le Maroc, a confié une source proche du dossier citéé par l’APS.
Le chef des opérations de maintien de la paix qui s’apprête à quitter ses fonctions n’a pas caché en février dernier sa préoccupation face au blocage, dont fait l’objet cette mission, s’inquiétant du sort de son personnel expulsé par le Maroc.
Dans une lettre envoyée à Dimitri Samaras, président de la Fédération des fonctionnaires internationaux des Nations Unies (Uniserv), Ladsous a indiqué qu’à ce jour aucune solution permettant le retour du personnel expulsé par le Maroc n’a été trouvée.
Au cours de son briefing mardi au Conseil de sécurité, Ladsous a voulu évoquer la situation dans la zone tampon d’El Guerguerat mais a été tout de suite rappelé par le représentant de l’Uruguay sur l’obligation de s’en tenir à la question inscrite à l’agenda de la réunion à savoir l’examen du retour de la Minurso à la pleine fonctionnalité conformément à la résolution 2285 du Conseil de sécurité. (SPS)
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