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41 ans après les accords de Madrid, des Sahraouis demandent à l’Espagne de réparer les injustices

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Paris, 14 nov 2016 (SPS) Des dizaines de Sahraouis, soutenus par des associations françaises, ont demandé lundi à l’Espagne de réparer les injustices commises envers le peuple sahraoui qui souffre depuis 41 années et de contribuer "activement" à son autodétermination.
Jour pour jour, le 14 novembre 1975, les gouvernements d'Espagne, du Maroc et de la Mauritanie avaient signé les «Accords de Madrid» sur le Sahara occidental ayant consacré le retrait de l’Espagne laissant le terrain libre au Maroc pour occuper illégalement le Sahara occidental le 6 novembre 1975, en violation du droit international.
Lors de leur rassemblement lundi après-midi devant l’ambassade d’Espagne à Paris, organisé par l’Association des Sahraouis en France (ASF), l’Association de la Communauté et la Plateforme pour la solidarité avec le peuple du Sahara occidental, les manifestants sahraouis ont dénoncé ces accords à travers lesquels "l'Espagne avait renoncé à ses responsabilités historiques et juridiques vis-à-vis du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'achèvement du processus de décolonisation".
A cette occasion, ils ont demandé au gouvernement espagnol de "réparer les injustices commises envers le peuple sahraoui qui souffre depuis des années et de contribuer activement à une solution définitive du conflit du Sahara occidental".
Voulant mettre l’Espagne, ex-administration occupante, devant ses responsabilités "historiques", ils lui ont demandé également de contribuer à la libération des prisonniers politiques sahraouis et à l'organisation "rapide" du référendum d'autodétermination permettant au peuple sahraoui de décider "librement et démocratiquement" de son avenir.
Pour eux, "41 ans plus tard, l'Espagne continue de porter une grande part de responsabilité dans la situation actuelle puisque le territoire du Sahara occidental est toujours occupé illégalement par le Maroc", soulignant que la population sahraouie des territoires occupés est "victime de la répression et de nombreuses familles sahraouies connaissent l'exil dans les camps de réfugiés".
Malgré l’adoption de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu, le peuple sahraoui n'a pas encore pu exercer son droit à l'autodétermination, alors que le Sahara occidental a été déclaré en 1966 par l’instance onusienne "territoire non-autonome".
"Nous sommes aujourd’hui devant l’ambassade d’Espagne parce que nous estimons que l’Espagne a une responsabilité de ce qui se passe au Sahara occidental", a déclaré à l’APS le secrétaire de la Plateforme pour la solidarité avec le peuple du Sahara occidental, Jean-Paul Le Marec, un des organisateurs du rassemblement.
Depuis la signature des accords de Madrid, a-t-il ajouté, "l’Espagne continue à soutenir les thèses marocaines et ne s’engage pas pour améliorer la situation et trouver une solution", soulignant que ce rassemblement est organisé pour "dénoncer" ces accords "parce que nous estimons que ces accords ont une lourde responsabilité sur ce se passe au Sahara occidental : répression et occupation".        
"Nous sommes là pour demander également au gouvernement espagnol de s’engager plus activement dans le conflit du Sahara occidental pour la libération des prisonniers politiques sahraouis et aussi pour le référendum d’autodétermination pour qu’il puisse enfin avoir lieu afin que le peuple sahraoui puisse décider librement et démocratiquement de son avenir", a-t-il affirmé.
Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non-autonomes, donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.(SPS)
093/090/700