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Droits de l’homme au Maroc : "Une nette régression et une persistance des violations en 2012" (ONG)

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RABAT (Maroc), 24 juil 2013 (SPS) Une organisation marocaine non gouvernementale militant pour les droits de l’homme a affirmé mardi à Rabat que la situation des droits humains au Maroc a été caractérisée, durant l’année 2012, par une nette régression et une persistance des violations.

"La situation des droits humains au Maroc, telle qu’elle a été suivie par le bureau central de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), est caractérisée par une nette régression et une persistance des violations", a souligné Ahmed El Haij, président de l’AMDH dans une conférence de presse consacrée à la présentation du rapport 2012 sur les droits de l’homme au Maroc.

Il a estimé que le rapport de 200 pages, sans prétendre couvrir toutes les pratiques contraires aux droits humains, démontre que "les violations relevées sont suffisantes pour juger l’orientation générale caractérisant la politique publique en la matière et reflètent qu’en dépit de ses engagement nationaux et internationaux, l’Etat manque de volonté politique effective pour le respect des droits et libertés".

Le dossier de la détention politique toujours ouvert

Le rapport relève que le dossier de la détention politique "reste toujours ouvert", indiquant que "de nombreux détenus politiques ont été incarcérés, notamment les activistes du Mouvement du 20 février, les étudiants militant au sein de l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM), les détenus en rapport avec le dossier de "la lutte anti-terroriste", les activistes sahraouis".

"Le plus grave" dans ce dossier, fait observer le rapport "c’est que ces détenus sont poursuivis pour des chefs d’accusation de droit commun, et ce, afin de dissimuler la nature politique des procès qui tiennent compte des procès-verbaux de la police judiciaire sans vérifier la véracité des accusations que les détenus rejettent".

Concernant le droit à l’intégrité physique, à la sécurité personnelle et à l’abus du pouvoir, le document note que "les pratiques les enfreignant sont monnaie courante par la violence des autorités publiques à l’encontre des manifestants et des passants, ou par la torture lors des interrogatoires dans les postes de police".

Selon le rapport, "si la violence exercée par les forces de police à l’encontre des activistes de l’AMDH est courante, en 2012 les militants d’Amnesty International ont été sujet, à leur tour, à la répression, à la provocation et au harcèlement par des agents de sécurité lors d’un sit-in devant le parlement".

Par ailleurs, durant l’année écoulée, le droit de manifestation pacifique a été "violé à travers les interventions violentes des forces publiques et l’utilisation excessive de la force hors du domaine de la loi", note le rapport, ajoutant que "les autorités recourent, aussi, aux services de civils qu’elles instrumentalisent et couvrent pour qu’ils attaquent les manifestants et les activistes de protestation en toute impunité".

S’agissant de la situation dans les prisons, l’AMDH a estimé qu’elle est "inquiétante, voire catastrophique" enregistrant des taux de "surnombre dans 34 établissements pénitentiaires qui vont de 4% à 168,14 %, aggravée par l’absence des conditions d’hygiène personnelle, la mauvaise alimentation et l’insuffisance de médication (…) et la torture des détenus".

En matière des droits économiques, sociaux et culturels, le rapport relève notamment le problème de la persistance du chômage qui ne fait que s’aggraver (…) puisque l’année 2012 "n’a connu aucune amélioration significative dans la situation de l’embauche des diplômés chômeurs".

Il note également les déséquilibres structurels majeurs dans la gestion, le financement et la gouvernance dont souffre le système de santé au Maroc avec un "déficit épouvantable dans les ressources humaines avec un médecin pour 1630 citoyens et un infirmier pour 1109 citoyens".

Abordant le droit à l’éducation, le rapport relève que "le problème de la déperdition scolaire pour des raisons relatives à la pauvreté, à la qualité de l’enseignement et à la discrimination entre les sexes enregistre une proportion élevée".

Pas de progrès dans les conditions de la femme marocaine

Pour ce qui est des droits de la femme, le rapport souligne que "le Maroc est considéré parmi les pays les plus inégalitaires compte tenu de l’approche du genre selon un ensemble d’indicateurs tels que les difficultés que rencontrent les femmes pour accéder au marché du travail (69% parmi les femmes pour 44% des hommes), les femmes continuent à subir différentes formes de violence".

"La situation de la femme n’a pas connu de progrès significatifs par rapport à l’année précédente", a affirmé le rapport en signalant que "41098 demandes concernant le mariage de filles mineures ont été accordées ce qui constitue 92,9 % de l’ensemble des demandes".

Quant aux droits des migrants et des demandeurs d’asile, l’AMDH a estimé que "l’année 2012 a été caractérisée par des campagnes policières contre les citoyens subsahariens et leur expulsion (…) dans des conditions inhumaines faisant fi des décisions administratives ou judiciaires et des engagements du Maroc en matières des droits de humains en général et des droits des migrants en particulier".

Dans sa déclaration de presse, le président de l’ONG marocaine a tenu a rappeler que l’AMDH émet régulièrement, depuis 1995, son rapport annuel sur la situation des droits humains au Maroc, pour "mettre en exergue les violations de l’Etat marocain de ses engagements internationaux en matière des droits humains et son manquement à la mise en œuvre effective de ses engagements en général tans dans la pratique qu’au niveau législatif".(SPS)

 

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