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Sahara occidental : le Maroc a fait une lecture ’’tronquée’’ de l’arrêt de la Cour de La Haye (universitaire espagnol)

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Washington,07 novembre 2013 (SPS) Le Maroc a fait une lecture ’’tronquée’’ de l’arrêt de la Cour de La Haye en 1975 pour déclencher la ’’Marche verte’’ vers le Sahara occidental durant la même année, a affirmé à Washington le professeur espagnol d’histoire de l’Islam contemporain de l’Université de Madrid, Bernabé Lopez Garcia.

Cet universitaire a fait cette déclaration lors d’une table ronde consacrée au Sahara occidental qui avait été organisée mercredi par le Think tank américain Wilson Center.

A ce propos, il a rappelé devant l’assistance américaine que si la Cour internationale de justice de La Haye avait, certes, invoqué des liens d’allégeance entre le Maroc et une tribu du Sahara occidental à un moment de l’histoire, elle avait, cependant, conclu qu’il n’y avait ’’aucun lien de souveraineté territoriale’’ entre le Sahara occidental et le Maroc de nature à modifier l’application du principe d’autodétermination au territoire.

En occultant ’’sciemment’’ la partie de cet arrêt juridique international qui reconnaît ’’l’inexistence de lien de souveraineté’’, a-t-il expliqué, le roi Hassan II ’’multipliait les messages de mobilisation de son peuple, répétés inlassablement jusqu’à aujourd’hui par le discours officiel marocain’’ en présentant l’arrêt de la Cour comme une ’’victoire’’ du Maroc, du fait seulement d’un lien d’allégeance avec une tribu sahraouie à un moment de l’histoire.

Par ailleurs, cet universitaire espagnol spécialisé des questions marocaines a observé que le Maroc a une ’’position ambiguë’’ en acceptant, d’une part, des négociations avec le Front Polisario pour parvenir à une solution, ce qui signifie, indirectement, qu’il reconnaît qu’il s’agit d’un ’’problème non résolu’’, tandis que, d’une autre part, il maintient, officiellement, vis-à-vis de son opinion publique, un ’’discours rigide dans lequel il diabolise son adversaire’’ sahraoui.

De surcroît, il a relevé que parmi les obstacles qui entravent toute solution au problème sahraoui est celui de ’’la mauvaise information de l’opinion publique marocaine’’ sur ce sujet, laquelle est ’’absente de tout débat sur la question’’ étant donné que ’’tout désaccord avec la version officielle est susceptible de répression et constitue une ligne rouge infranchissable et une trahison passible de sanctions sévères’’.

Commentant le discours prononcé en octobre dernier par le roi Mohamed VI à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire, le professeur Lopez Garcia a considéré que ’’le recours constant à la diabolisation de l’ennemi’’ entrave la possibilité de rapprocher les positions.

Cet universitaire qui était, durant les années précédentes, favorable à la thèse marocaine sur la question sahraouie, a également critiqué le fait que le Maroc laisse entendre ’’obsessivement’’ d’une prétendue dépendance du Front Polisario de l’Algérie.

En conséquence, a-t-il noté, le Maroc ’’prive ainsi le Front Polisario de son caractère autonome et délégitime sa raison d’être en le présentant dans son discours comme un simple pion algérien’’.

C’est sur ce point précis que le conférencier a affirmé que le récent rappel, pour consultations, de l’ambassadeur du Maroc à Alger, ’’est un autre exemple des tentatives marocaines d’effacer l’autre véritable partie au conflit, les Sahraouis, que le Maroc veut cacher derrière l’écran du voisin algérien’’.

En fait, a-t-il observé, ’’le Maroc a joué avec le temps en pensant que celui-ci était son principal allié, alors que laisser passer des années et des années sans que le conflit ne trouve une solution complique davantage la question’’.

Mais pour que la légalité internationale s’impose, ’’un référendum s’avère inéluctable dans lequel les Sahraouis puissent exprimer librement leur volonté’’, a relevé M. Garcia.(SPS)

 

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